Facéties entre amis [privé]

j'entendis un toussotement et je sursautai violemment. Je regardai terrorisée autour de moi craignant qu'IL ne soit là comme dans mon hallucination, incapable de raisonner clairement.
Sauf que Tombétoile sentit ma peur et prit peur à son tour. Il trépigna et manqua de ruer me bousculant durement. Je fus projetée contre la porte du box et je grognais de douleur.
Je me laissai glisser contre la porte tentant de me calmer. Les chevaux étaient très sensibles à la peur.
Daijiro. Je l'avais entendu. C'était Daijiro. Je ne savais pas si je voulais qu'il reste. J'avais peur. Mais en même temps je ne voulais pas rester seule.

Lorsque le cheval s'énerva Daijiro s'approcha pour pouvoir aider Ireyelle qui était appuyée contre la porte du box. Alors que le cheval se calmait doucement, il s'appuyait contre la porte du box, regardant la jeune femme. Sa voix était calme et douce, il cherchait à rassurer Ireyelle le mieux possible, en sachant qu'elle était encore apeurée.

- Je pense que Fukuo voudra s'excuser lorsque tu reviendras. Il est maladroit... Mais il voulait savoir parce qu'il était inquiet, et en colère... C'est pour cela qu'il a tant insisté.

Quand j'entendis la voix de Daijiro je relevais la tête apeurée.
Mais..il ne posa aucune question. Juste...il expliqua pour Fukuo.
Le cheval avait du mal à se calmer. C'était dangereux. Je me relevai et je sortis du box, la tête basse. J'aurais aussi besoin d'une douche mais...je m'en fichais éperdument.
"Il n'aurait pas du"murmurai-je "Je veux pas en parler" Ma voix était étranglée. Complètement.
Les souvenirs remontaient. Finalement ma petite thérapie non voulu avec Splitter n'avait pas marché.

Daijiro se recula du box pour laisser sortir Ireyelle, laissant le cheval se calmer tout seul. Il lui prit doucement la main, caressant de son pouce le bout de ses doigts dans un geste doux pour la calmer.

- Cela fait longtemps que cela c'est passé ? Ou c'est parce que c'est encore trop tôt pour que tu puisse lui en parler ? Ne me répond pas si tu n'en as pas envie...

Il me laissa sortir. Finalement...heureusement que je distinguai les clones de l'original parce que sinon je ne serais pas rester près de Daijiro.
Il prit ma main et je me raidis fortement avant d'accepter le contact.
Je blêmis encore une fois et je me tus incapable de répondre. Incapable de ne plus voir derrière mes paupières fermées le visage de cet homme. Je commencai à trembler. Non non!

Lorsqu'Ireyelle se mit à trembler, Daijiro posa ses mains sur ses bras pour la rassurer, avant de baisser les yeux vers ses pieds nus. Lorsqu'il relevait le regard vers Ireyelle, il glissa ses mains le long de ses bras, doucement, comme pour la réchauffer.

- C'est fini Ireyelle, d'accord ? On en parle plus, mais c'est loin. Tout ce qui te fait peur est très loin d'ici et ne te rattrapera jamais. Jamais tu m'entends ?

Il posa ses mains chaudes sur moi et frotta doucement mes bras. Soudain je n'y tins plus et je me jetais dans ses bras mon visage contre sa poitrine, ma main cripsée sur sa chemise. Je respirai son odeur. L'odeur de Fukuo.

"Loin"murmurai-je "Mais tellement présent dans mon esprit. Tout mon corps me le rappelle"gémis-je contre son torse.

Daijiro entoura Ireyelle de ses bras pour la rassurer alors qu'elle semblait trembler encore, caressant doucement ses cheveux pour la calmer, la rassurer, dans des gestes habituels de grand frère. L'écoutant en silence, il lui répondit doucement, pour ne pas l'effrayer ni l'apeurer un peu plus.

- Ça le sera toujours, tu ne pourras pas l'oublier. Mais il faudra que tu apprennes à vivre avec, et lorsque tes pouvoirs seront suffisamment forts, peut-être que tu pourras, si tu le désires, faire disparaitre toutes ces marques qui te rappellent cette douleur...

Restant sans parler un court instant, Daijiro se recula légèrement pour regarder Ireyelle avec un sourire encourageant.

- On rentre ? Il vaudrait mieux que je te porte, tu risque d'attraper froid vu que tu es pieds nus... Tu peux monter sur mon dos si tu veux.

Daijiro me rappelait Splitter d'une certaine manière tout en étant très différent. Je me laissai aller à sa tendresse pour tenter de me calmer.
Peu à peu effectivement je me calmai et je commencai a avoir honte. Honte de mon comportement avec Fukuo. Je lui devais des excuses.

Pour les cicatrices j'avais déjà une idée arrêtée. Je ne les ferais jamais enlever. Parce qu'elles m'avaient forgée. Même si les voir me rendait malade parfois.

Lorsque Daijiro se recula je tentai de m'accrocher encore à lui. Mais je l'écoutai quand même.
"Sur ton dos? Mais..enfin je suis trop lourde pour que tu me portes"murmurai-je timidement en le regardant

Daijiro pouffait en la détaillant rapidement du regard.

- Trop lourde ? Tu rigoles j'espère ? Tu dois faire le poids d'une plume, à peine !

Il avait bien sûr remarqué que lorsqu'il s'était écarté d'elle, elle n'était pas d'accord, mais décida de ne pas relever cette tentative pour ne pas la mettre mal à l'aise. Il commençait à bien cerner la jeune fille et savait plus ou moins ce qui pouvait la gêner ou non. Se tournant dos à elle, il fléchit légèrement les genoux pour qu'elle puisse grimper.

- Allez, installe-toi, je te ramène. Et crois-moi, tu ne seras jamais aussi lourde que Fukuo en train de dormir comme un bienheureux !

Je rougis un peu de gêne en l'entendant. Bien sur que j'étais lourde ><
Il ne commenta pas mon besoin de m'accrocher à lui alors que quelques minutes auparavant le moindre contact m'insupportait.

Daijiro se baissa et j'hésitai encore un peu avant de finalement passer timidement mes bras autour de son cou sans l'étrangler. je donnais une impulsion et je posai mes jambes sur ses hanches. Ma tête trouva naturellement sa place sur son épaule "Merci"dis-je d'une voix absente
"pardon. je me suis donnée en spectacle. Et j'ai fait de la peine à Fukuo"

Daijiro se redressa en murmurant un "de rien" avant de prendre la sortie des écuries, se retrouvant enfin à l'air libre. Il secoua la tête en claquant la langue, désapprobateur, un tic qui ne le lâchait jamais.

- Je ne pense pas que tu te sois donnée en spectacle, tu as même tout fait pour éviter pour que cela n'arrive pas. Et en ce moment c'est Fukuo qui doit être mort de honte de t'avoir fait de la peine...

Il se dépêcha de rentrer à l'Ecole et traversa la cour en ignorant les regards que les gens posaient sur eux. Alors qu'ils entraient dans le hall de l'Ecole, Daijiro s'arrêta pour respirer un peu avant de reprendre sa marche, souriant légèrement.

- Je suis sûr que Fukuo t'attend devant ta chambre. On parie ?

Son claquement de langue désaprobateur me fit grimacer bien qu'il ne puisse pas le voir. En l'entendant la grimace s'accentua. "je ne voulais pas ca. Fukuo est quelqu'un d'adorable et à cause de mes faiblesses il s'en veut."
Je ne doutais pas de ce que m'avait dit Dijiro. Il connaissait bien mieux Fukuo que moi. Alors s'il disait qu'il était mort de honte...

Les regardes des autres me mirent très mal à l'aise et je dissimulai mon visage dans le cou de Daijiro dont l'odeur m'apaisait. Je n'étais pas seule face à mes peurs. Je n'aurais pas du fuir..mais la différence venait du fait que Daijiro ne posait aucune question.

Lorsqu'il s'arreta je voulus descendre " Je suis trop lourde, tu vas te casser le dos à monter les marches avec moi en poids mort."
Sauf qu'il reprit sa marche sans que j'ai pu descendre. Je fis tout pour ne pas peser lourd sur son dos.
"Tu crois?" ma voix n'était qu'un murmure timide

Daijiro ne répondit pas, se contentant de sourire avant de monter rapidement les marches qui les menaient à l'étage des Ancales. Lorsqu'il me vit, assis par terre en train de câliner Duchesse, son sourire s'agrandit et il me montra à Ireyelle d'un mouvement de tête.

- Regarde, je te l'avais dit...

Je relevai la tête en entendant des bruits de pas dans le couloir, avant que mes yeux ne s'illuminent. Ireyelle était revenue ! Daijiro la portait sur son dos parce qu'elle était pieds nus sans doute. Je me levai, laissant Duchesse s'étirer au sol en la remerciant d'un regard tendre avant de me diriger vers Daijiro et Ireyelle. Je remarquai alors le regard que coulais mon double sur la brune. Il avait du la consoler, il avait réussi à la rassurer... Akikasu lui avait plu, avec sa douceur et son calme, et Taiyo la faisait rire, mais moi, je n'étais bon qu' à la mettre mal à l'aise, presque à la faire pleurer. J'étais maladroit, lourd et inutile, alors que mes doubles s'entendaient si bien avec elle et avaient l'air de la comprendre... J'étais un bon à rien. M'inclinant devant elle, je n'osais pas croiser son regard.

- Je m'excuse Ireyelle, je n'aurais pas du te poser toutes ces questions. J'ai été nul et je t'ai blessé, je comprendrais si tu ne veux plus me parler. Tu en aurais parfaitement le droit.

Il m'ignorait >< Mais je voulais pas qu'il se casse le dos moi!

Lorsqu'il bougea la tête je regardai. Jet je le vis. Fukuo était assis par terre en train de caresser Duchesse. Je me sentis encore plus mal de le voir ainsi. Notre vue illumina son regard et je détournai le regard honteuse.
Il vint vers nous ets'inclina devant moi sans me regarder. Ses excuses me firent à la fois du bien et du mal. Du bien parce que je savais que désormais il ne m'en poserait plus sur ce sujet et du mal parce qu'il croyait que je ne voudrai plus lui parler. Je gigotai du dos de Daijiro pour qu'il me permette de descendre. Je pus enfin poser mes pieds nus (et sales><) sur le sol froid.
Je m'approchais doucement et dans un geste qui me surprit j'enlacai Fukuo le forcant à se redresser.
"Suis désolée. Je réagis beaucoup trop vivement. Et je refuse de ne plus te parler. Tu t'es excusé et tu as compris ca me suffit"murmurai-je la gorge nouée, le visage dans son cou.

Daijiro laissa Ireyelle descendre de son dos avant de se reculer légèrement, regardant Duchesse avec un petit sourire. Lorsque Ireyelle me prit dans ses bras, j'ouvris de grands yeux effarés, ne comprenant pas sa réaction. Je l'écoutais silencieusement, avant de prendre Ireyelle das mes bras avec force, plongeant mon visage dans ses cheveux en poussant un soupir de soulagement.

- Oui, oui j'ai compris. Je te promets de ne plus te parler de ça, sauf si tu veux en parler. Je ne veux pas te faire de peine, je ne veux pas te faire pleurer parce que...

Je ne pus continuer tout de suite, ne sachant pas vraiment quoi dire. Ce que je ressentais était flou, parce que je n'avais jamais ressenti ça pour personne d'autre.

- ... Je tiens à toi.

Je n'arrivais qu'à résumer mes sentiments qu'en ces mots trop simples. Oui, je tenais à elle, mais... Il y avait quelque chose de plus. Je pris une grande inspiration, savourant le parfum de ses cheveux par la même occasion en me rendant compte qu'il m'aurait manqué. Alors que je me redressais légèrement lorsque j'inspirai, je réalisai que j'avais légèrement soulevé Ireyelle. Me détachant légèrement d'elle en souriant, je ne la lâchai cependant pas.

- Je m'épanche en sentiments dis donc !...

Il ne réagit pas tout de suite me faisant craindre le pire mais finalement il m'enlaca avec force. Je me détendis dans ses bras, respirant de nouveau son odeur. Oui. La même que celle de Daijiro.
Je fus très soulagée qu'il accepte de me laisser lui en parler quand je le voudrai mais la fin de sa phrase. Ou plutôt l'absence de fin fit battre mon coeur plus vite qu'il ne le devrait.
Je souris contre lui. Il tenait à moi. A quoi m'étais-je attendue? A quelque chose a laquelle je ne voulais finalement pas penser. C'était bien comme ca pour le moment.

Il me fit un peu décoller du sol et je ris doucement. Il se recula sans me relacher et je souris timidement.

Je la regardai en souriant alors qu'elle rit, heureux de voir qu'elle retrouvait doucement sa bonne humeur. Je la fixai quelques instants avant de replacer une mèche de cheveux derrière son oreille en souriant toujours.

-Je préfère largement quand tu souris... Tu est bien plus jolie !

Je baissai ensuite les yeux vers ses pieds nus, avant d'ouvrir de grands yeux et regarder de nouveau Ireyelle.

- Mais tu es pieds nus ? Tu ne t'es pas blessée ? Tu t'es fait mal ?

Lorsqu'il me remit une mèche de cheveux, je rosis un peu. Mais pas rougis! Je progressai!
Sauf que la phrase eut raison de moi. Je rougis.
Puis il s'inquiéta et je m'empressai de le rassurer "Non je me suis juste salie. Mais je vais aller me rincer les pieds et mettre des chaussures avant d'attraper froid."
Parce que j'étais fragile de ce côté la ><

Je souris, un peu intrigué lorsqu'elle rougit, avant de me reculer un peu plus pour la lâcher. Me grattant l'arrière de la tête, je conservai mon sourire avant de jeter un coup d’œil à Daijiro, qui commençait à partir vers les escaliers qui menait à notre étage.

- D'accord. Je... Je vais te laisser alors. Encore désolé. A bientôt, hein ?

Je laissai quelques secondes de silence s'installer avant de me pencher et de déposer un baiser sur sa joue, et commençai à suivre Daijiro qui était déjà devant moi.

Je fus désolée...qu'il parte....et...triste...j'aurais aimé qu'il reste encore. Je souris sans montrer ma déception.
"Oui...a bientôt"
Il partit et moi j'allais me rincer. Une fois de nouveau propre je me recroquevillais dans mon lit assaillie par les souvenirs.
Je pleurais et tremblais un long moment avant de m'endormir épuisée.

*********
4ème Facétie.

Mon petit tour pied nu suivi de ma crise de larme avait eu un effet...désastreux. Je me retrouvai incapable de me lever fiévreuse, toussant et perclue de crampes le nez bouché. Sauf que avec mon asthme c'était particulièrement pénible.
Je me bottis au fond de mon lit en soupirant. J'avais trouvé le courage de me lever une fois pour aller chercher des mouchoirs, un verre d'eau et des cachets qui finirent sur ma table de nuit.

Je voulais savoir comment aller Ireyelle depuis la dernière fois que l'on s'était vu, j'avais un peu peur de je ne sais quoi et je voulais vérifier si elle allait bien. Aussi avais-je pris rapidement le chemin de sa chambre, histoire de me rassurer. C'est que j'en dormais plus les nuits moi !... Bon, j'exagère un peu, mais rien qu'un peu !... Eh eh. Une fois arrivé devant la porte d'Ireyelle, je toquai doucement. J'avais retenu la leçon !

- Ireyelle ?... Tu es là ?

J'espérais qu'elle était là pour me rassurer et aussi... Parce que j'avais envie de la voir.

J'entendis frapper Hum? Oh...ah non fallait pas qu'il me voit comme ca!!!!!
Je décidai de jouer les absentes. sauf que je me mis à tousser comme pas permis. Non !!!!
C'était touuuut sauf discret. Il savait maintenant que j'étais là.

Je crus tout d'abord qu'elle n'était pas là et me préparai à partir lorsqu'une quinte de toux se fit entendre dans la pièce. Mais... Elle s’étouffe ! J'entrouvris la porte, me cachant les yeux avec ma main, préférant éviter de regarder au cas où.

- Trop tard, t'es cramée... Mais t'es malade aussi, non ? Tu as peut-être besoin de médicaments !

Je me demandai comment elle avait attrapé ce rhume, avant de me rappeler : Elle était pieds nus la dernière fois qu'on s'était vus ! Et elle est malade pour ça. Tout s'explique !

Evidement il m'avait entendu. Zut! Je m'enterrai dans mon lit en gémissant dépitée. Je voulais pas qu'il me voit. J'étais pitoyable. Et moche en plus.
Je l'entendis entrer et je risquai un oeil en dehors de la couette et je ne pus retenir un léger rire en le voyant se cacher le syeux

"Suis visible"finis-je par dire avant de me recacher sous la couette en toussant