Dis, tu m'aide ? :3 (Azylis)

Raaaaaaaah, mon tableau n'a rien, rien du tout ! C'est moche, informe, ça n'a aucun style... J'avais besoin d'inspiration ! Soupirant, je froissais la feuille où j'avais esquissé un corps, je me laissais tomber sur mon lit. Bon, qu'est-ce que je pouvais faire pour dessiner ?... Il me fallait un modèle, assurément, mais qui ? Je réfléchis un instant, avant de me redresser en souriant. MAIS VOILA ! J'allais demander à Azylis ! Elle avait le corps parfait pour être un modèle, je suis sûr qu'elle m'inspirera ! Tout content, je me levais, réajustai mon tee-shirt gris où était imprimé une énorme moustache noire, remontant mes lunettes sur mon nez et pris mon carton à dessin.

Tu vas te faire renvoyer balader.

Mais non ma Duchesse d'amour ! Azylis elle est gentille ! Sortant de ma chambre, je partis en direction des chambres des Heren Istarions. La température remontait peu à peu, même s'il faisait encore très froid. Nous étions en hiver et en plus dans les montagnes, donc bon, le temps n'était pas prêt de se réchauffer ! Montant les marches qui me menèrent à l'étage des Istarions, je retrouvais rapidement la chambre d'Azylis. Je voulais pas demander à... Euh... Anakin ! Je voulais pas qu'un homme pose pour moi quoi... Toquant quelques coups à la porte de la jeune femme, j'attendis fébrilement. Je voulais dessiner moi !

Aaaaaaaaaaah ! Ca c'était un moment privilégié : Moi blottie contre Fenrir, Fenrir la tête lourdement posée sur mes cuisse, une tasse de chocolat chaud bien mousseux dans mes mains... j'étais au paradis. Le bonheur se résume décidément à tellement peu de choses ! Je humai avec délice le parfum sucré de ma boisson, fermant les yeux pour mieux apprécier la sensation de plénitude. Travail fini + Chocolat chaud + Chauffage à fond + Fenrir = Bonheur Absolu, ça c'est un calcul que j'aime ! Je portai enfin ma tasse à mes lèvres pour savour-...

Toc toc.

... Fuck. Mais pourquoi tant de haine à mon encontre ? Qu'ai-je fais pour mériter ça ? Je posai ma tasse avec un soupir plaintif, me levai péniblement et allais ouvrir la porte, pour me retrouver face à un jeune homme que je connaissais. Je m'appuyai lourdement contre l'encadrement de ma porte.

- Que puis-je faire pour toi... heu...

Merde.

*Fukuo il me semble*
*Celui qui a un superbe chat ?*
*Je ne suis pas certain d'apprécier tes repères*
*Mais elle est trop mignonne !*

Ah, je crois que l'ai rendu jaloux.

- ... Fukuo ?

Je dus attendre un peu devant la porte fermée, impatient de demander à Azylis si elle était d'accord pour poser pour moi. Ca allait être trop cool ! Duchesse, elle, m'avais rejointe paresseusement et s'assit à mes côtés, enroulant sa queue autour de ses pattes. Je passais quelques secondes à la regarder avec un sourire idiot. Elle est trop canon ma Duchesse quand même... Je comprends pas pourquoi elle s'est pas trouvé un petit copain félin ! Je n'eus pas le temps de lui demander que la porte s'ouvrit pour me faire apercevoir la jeune femme, visiblement déçue. Euh ?... En attendant il fait chauuuuuuud ! Elle monte un sauna dans sa chambre ou quoi ? J'avais super chaud déjà, avec le pull col V perle que je m'étais rajouté sur mon tee-shirt.

- Salut Azylis ! Comment tu vas ? Moi ça va !

Je lui adressai un grand sourire, me rendant compte derrière mes lunettes qu'elle sera parfaite.

- Diiis, tu veux bien poser pour moi s'il te plait ? J'ai pas d'inspi' en ce moment, j'ai besoin d'un coup de pouce et je me suis dit que tu pourrais m'aider ! T'es partante, dis ?

J'avais accompagné ma demande avec des yeux de chien battu, mon carton à dessin remonté sous mon menton. Steuplaiiiiiit !

Spoiler:

Mon dieu, mais qui c'est l'abrutit qui m'a envoyé un excité pareil ? Il répond à une question avant même que je la pose, enchaine les phrases sans que je puisse en placer une, et summum du summum me tire une tronche d'abru-...

- Tu sais que t'es toujours aussi majestueuse toi ? demandais-je à la magnifique angora en m'accroupissant devant elle, ne prêtant absolument plus attention à son humain. Tu dois faire fureur auprès de tous ces mâles félins qui bondent notre école.

Je veux la caresser. Je veux définitivement la prendre dans mes bras et la câliner pendant des heures durant. Mais je ne devais absolument pas laisser transparaitre cette pensée, la dernière fois que c'était arrivé Akira s'était foutu de moi. Pas question de renouveler l'expérience !

- Tu as vraiment une fourrure magnifique, on dirait qu'elle est douce comme celle d'un chaton.

Excédé, j'entendis Fenrir descendre du lit pour nous rejoindre et vérifier par lui même la situation.

*Son humain semble attendre ta réponse...*

Je relevais la tête vers Fukuo avec une expression interrogatrice, et me redressai à sa hauteur (façon de parler, comme la plupart des hommes, il avait facilement une tête et demie de plus que moi...).

- Excuse-moi, j'ai perdu le fil. Tu disais ?

*Il te demandait si tu voulais... "poser" je crois. Mais comme tu n'as rien dans les mains, je ne suis pas certain de comprendre ce qu'il veut dire.*

- Poser ?

Je baissai les yeux sur son carnet à dessins, pour finalement me rappeler qu'en effet, c'était le fameux artiste de l'étage des Valars. J'esquissai un sourire en coin moqueur et croisai mes bras sur ma poitrine.

- D'accord, Mais je ne poserai que pour un nus... rien d'autre.

Merde, pourquoi ses yeux sont humides comme ça ? J'ai faillis le faire pleurer ?!

*On dirait bien.*

Ces artistes... tous des hypersensibles de toute façon !

Mon oeil valide s'écarquilla de surprise en entendant la réponse tous ce qu'il y a de plus naturelle de Fukuo. C'était pas tellement la réaction que j'attendais moi... il a même pas rougit, même pas détourné le regard, rien ! Il avait l'air tellement innocent pourtant ! Quelle déception !

- Je plaisantais... répliquais-je avec un petit gloussement d'amusement. C'est bien la première fois qu'on me demande ça, j'ai voulu te charrier c'est tout. Mais l'expérience me tente assez, ça pourrait être amusant.

Je me décalai sur le coté et l'invitai à entrer d'un mouvement de tête.

- J'ai pas tellement envie de faire trempette dans la neige qui reste, et j'ai la flemme de me descendre un étage. Aller rentre, et fait pas gaffe s'il y a un peu de désordre.

C'était pas le bordel, mais deux trois pulls et des bouquins par terre, le placard ouvert et les sous vêtements débordants de leurs tiroir, ça faisait pas très ordonné non plus.

- En tous cas, je suis étonnée (et flattée) que tu me demande de t'aider pour ça, dis-je en refermant derrière la petite chatte, pour ensuite aller m’assoir sur mon lit et boire (enfin) ma tasse de chocolat. Si tu veux boire un truc, il y a du choco en poudre et des tasses dans le placard là bas, et le lait est dans le frigo. Si tu veux du café, je te laisse te battre avec la machine : j'ai jamais su m'en servir toute seule.

Fenrir vint me rejoindre et se coucha derrière moi pour que je puisse m'adosser contre ses flancs.

- Alors, quel est le programme "senseï" ? demandais-je avec mon éternel sourire moqueur.

Et bien ! Ce n'était pas tous les jours qu'on me louait de compliments comme ça, ça fait toujours plaisir à entendre. Je me serais bien sûr passée du commentaire sur mon cache oeil, mais c'était la pure réalité, je n'avais donc rien à rétorquer.

- Si tu le dis, c'est toi l'artiste ici après tout. En tout cas, thank you, dis-je avec un sourire.

J'allais m'assoir sur mon lit, où Fenrir me rejoignit avant de se coucher derrière moi.

- Fenrir s'en fiche un peu, il était revenu de sa chasse depuis peu quand tu es arrivé, il n'a donc plus de raison de ressortir. Pour le moment.

Je m'étirai en jetant un coup d'oeil autour de moi, puis repris la parole :

- Je ne sais absolument pas ce que tu recherches comme cadre ou ambiance, mais si possible j'aimerai rester couchée sur le lit, ou en tout cas être appuyée contre Fen' : comme tu l'as dis ça risque de prendre du temps.

Si ça durait plusieurs heures, je préférais être vautrée contre mon animae que droite comme un i, c'est plus confortable.

- D'autre part, si tu veux utiliser des éléments de la chambre, n'hésite pas, précisais-je en montrant une corbeille de fruits, le placard avec des verres et des bouteilles colorées etc... d'un geste circulaire. De même, si tu veux faire le nu je n'y vois pas d'objections, mais je possède aussi des tenues du style victorien, chinoises, voir même un kimono si tu veux.

Je haussais des épaules avec un sourire en coin.

- C'est toi qui vois "Sensei".

... Fukuo doit bien être le seul garçon à pouvoir sortir avec un grand sourire et le regard brillant d'impatience "ça donnera un demi-nu un peu érotique... J'ADORE", sans que ça donne l'illusion d'une scène interdite aux moins de 16 ans. De même qu'il doit être le seul capable de sortir ça à une nana en la regardant droit dans les yeux avec une innocence candide et sans rougir. C'est un sacré phénomène.

- Le kimono est dans mon placard de droite, en bas, dans la seule boite en bois que tu trouveras, répondis-je avec tout de même un sourire en coin.

Le temps qu'il trouve ma future tenue, je me déshabillais jusqu'à me retrouver en sous vêtement, n'accordant que peut d'importance à la pudeur : j'aurais beau avoir plus de chose sur le dos pendant la pose, on en verra paradoxalement plus.

- Au fait, je fais quoi avec mes cheveux ? Tu les arrangeras comme tu voudras lorsque je serais installée ou je les attache ?

[zoli pitit kimono]

Le problème avec les kimonos, c'était qu'ils étaient franchement galère à enfiler seul. Et encore : le mien n'était composé que trois couches et de trois ceintures, alors qu'apparemment ils pouvaient aller jusqu'à seize couches voir plus. Pire que les corsets des femmes au je-ne-sais-plus-combientième-siècle. Du coup après 5 bonnes minutes de combat acharné, je dû me résoudre à demander de l'aide à mon compagnon : c'était toujours pratique d'avoir un japonais sous la main ! Tandis que Fukuo arrangeait le vêtement à sa convenance (sachant qu'il y aura un nouvel arrangement une fois la pose décidée), je fis signe à Fenrir de s'installer il le souhaitait, avant d'avoir une soudaine révélation :

- Fukuo. Tu crois que Duchesse serait d'accord pour poser avec nous ? Demandais-je d'un effrayant sérieux.

Elle est tellement douce ! Pouvoir la caresser pendant toute la séance ferait passer le temps tellement plus vite !

- Tu comprends, j'ai peur qu'elle s'ennuie en attendant que tu finisses.

*C'est impressionnant de voir à quel point tu peux être aussi peu franche avec toi même*
*Chuut.*

Le coup de bol ! J'ai bien cru qu'il allait refuser sur le coup ! J'accueillis la petite chatte contre mon flanc, et m'empressai de passer mes mains dans sa fourrure si soyeuse (c'est tout douuuuuuuuux !)
Je laissai Fukuo arranger ma position, me demandant quel genre de "scène" il voulait obtenir, me demandant également si tous les artistes touchaient la taille de leur modèle de la même façon que si c'était leur bras, surtout prendre une telle position.

- Attends, je crois comprendre ce que tu veux obtenir.

Je me redressai légèrement pour me coucher contre le flanc de mon Animae, et poser ma tête sur sa croupe. Mon corps était légèrement cambré, de telle sorte que le devant de mon kimono glissait de part et d'autre de mes seins, cachant à peine les tétons dont on devinait la forme. Fenrir quant à lui posa sa tête sur ma hanche en une position protectrice, fixant Fukuo d'un regard méfiant. J'étais confortablement installée, de ce fait son dessin pouvait prendre du temps que ça ne me dérangerais pas plus que ça, surtout que je pouvais m'endormir sans que ça ne change ma position. En plus j'avais une mignonne petite angora à portée de mains !

*Et un magnifique Animae*
*Et un magnifique et puissant Animae*
*Ce n'est pas mal non plus*

Je souris en sentant la bouffée de fierté et de satisfaction provenant de mon loup : il était vraiment facile à satisfaire des fois.

- Cette position te satisfait ou pas encore ? Et je ne cracherais pas sur une pomme qui est dans ma corbeille, répondis-je en désignant le bord de fenêtre avec un coup de tête.

Je pourrais passer ma journée à caresser un chat : c'est tout doux, tout chaud, le son du ronronnement est relaxant, bref c'est le pied total. Et si en plus ça plait au dit félin, c'est tout bénef pour tout le monde. Je me contentais d'un léger sourire en réponse à la satisfaction de Fukuo, et soupirai d'aise. Le pied je vous dis...
Lorsque j'entendis le son d'un sifflement, je tournai le regard dans la direction d'où il provenait en relevant un sourcil de surprise. Mais cette émotion fut bien vite remplacée par l'amusement quand Fukuo rabroua son double, auquel j'adressai un clin d'oeil moqueur.

Après avoir remercié le fameux "Taiyou" pour la pomme, je haussai nonchalamment des épaules à la demande de son original.

- Sa présence ne me dérange pas en tout cas, répondis-je en croquant avec gourmandise dans le fruit, juteux et sucré à souhait. Et s'il continue à choisir aussi bien les fruits qu'on lui demande, je pourrais bien décider de le garder à vie !

Parce que je ne sais pas si c'est un coup de bol ou si toutes mes pommes sont mûres, mais celle-ci est vraiment délicieuse !

Tandis que je continuai à grignoter ma gourmandise, le silence s'installa dans la pièce, permettant sûrement à Fukuo de bien pouvoir se concentrer sur son dessin. J'étais curieuse de savoir à quoi ressemblerait le résultat : un croquis ? Une peinture ? Une aquarelle ? (Peut-on d'ailleurs considérer une aquarelle comme une "peinture" ?). Je n'y connaissais vraiment rien en dessin - en art en général non plus d'ailleurs. Tout ce que j'avais retenu c'était que plus c'était vieux plus c'était cher, et qu'en général plus c'était moche plus c'était cher aussi. - dessinant moi même comme un pied gaucher, et cette lacune attisait petit à petit mon impatience.
Une fois la pomme finie, je lançai le trognon dans la poubelle d'un geste rapide (je ne voulais pas perturber Fukuo) et il atterrit facilement à 10 cm de celle-ci. Dommage.

- Au fait Taiyou, tu as un ou plusieurs trait de personnalité qui te différencie de Fukuo ? demandais-je au bout qu'un bon quart d'heure, sentant l'ennui commencer à pointer le bout de son nez.