Présentation Rika
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Rika
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Présentation Rika
Nom: Iris
Prénom: Rika
Age: 18 ans
Caractère: Je suis quelqu’un de très discret, mais absolument pas timide, je crains juste de déranger par ma présence. Je suis du genre calme, à garder mon sang froid en toute circonstance (excepté pendant un orage), même si des fois il m’arrive de craquer. En effet, un de mes gros défauts est de tout garder pour moi : mes problèmes, ma tristesse etc... il est donc normal qu’au bout d’un moment ça déborde. Enfin, je suis certes patientes et « gentille », mais il ne faut pas trop essayer de me marcher sur les pieds : ma voix est certes douce et légère, mes mots peuvent être aussi aiguisées que mes poignards.
Ogami : Non mais écoutez-la... pourquoi tu ne leur dis pas la vérité ? Laissez-moi vous expliquer... Rika a tout bonnement un sale caractère quand elle s’y met (mais bon, pas tout le temps non plus). Elle ? Calme ? Oui... mais il ne faut pas abuser de sa patience. Bien sûr, elle ne vous sautera jamais à la gorge, mais comme elle le dit si bien : elle n’a pas sa langue dans sa poche. Par contre, je vous l’accorde, elle est quelqu’un de très gentils, de souriant et de sensible : si vous êtes dans le besoin, elle vous aidera sans contrepartie... ou presque : elle considèrera que si elle a un jour besoin de votre aide, la moindre des choses serait de la lui fournir. Autre chose... elle a beau dire ce qu’elle veut, elle est incapable de garder pour elle toutes ses émotions, qui transparaissent quasiment instantanément sur son visage. Avoir un visage neutre ? Jamais. Et elle est très mauvaise comédienne et ne sais pas mentir. Et si un jour elle « déborde » comme elle le dit... je vous conseille vivement de en pas être à côté (ça sent le vécu...).
Apparence: J’ai les cheveux noirs, avec de fines mèches rouges dispersées ; mes yeux sont d’une drôle de couleur : dans l’ombre on pourrait croire qu’ils sont rouges ou bordeaux, mais à la lumière on se rend compte qu’ils sont simplement violets ; enfin, j’ai un teint assez pâle et une cicatrice balafre ma joue gauche.
Je ne suis pas très grande : environ 1m65, mais mes jambes sont longues, ce qui me permet d’être rapide à la course.
Niveau vêtements, je porte un peu de tout, mais surtout des habits qui me laissent une grande facilité de mouvement. J’ai néanmoins un petit faible pour le cuir noir.
Ogami :: Bon... là, rien à redire. Sauf que son teint n’est pas pâle... on a juste l’impression qu’elle n’a jamais vu le soleil de sa vie. Mais il est vrai que les vêtements en cuir noir te vont bien.
Pouvoir et Élément : Manipulation des ombres et air
Ogami :: Depuis quand t’es ça toi ? T’es une sorcière ma parole !
Objet Précieux: Une boite à musique sous forme d’une montre à gousset en or.
Aime: La nuit, la lune, jouer de la flûte traversière, chanter, être entourée de personnes de confiance, les animaux, rêver, être au calme, rire, Takumi, Lin et Ogami.
N'aime pas: L’orage, les trahisons, la foule, les critiques, les accusations injustifiées, qu’on me donne des ordres, les prétentieux, les hypocrites.
Histoire pré-Valhalla:
Pour faire simple, je n’ai aucun souvenir de ma vie avant mes 7 ou 8 ans : c’est en effet l’âge auquel Ogami Kitsune me trouva en pleine nuit, pendant un violent orage, dans une ruelle déserte, une « ayame » à la main. D’après lui, j’étais assise toute seule, semblant attendre quelque chose ou quelqu’un. Ce qui l’avait le plus choqué, c’était la quantité de sang tachant mon simple pyjama, l’absence de larme dans mes yeux malgré la blessure qui me balafrait le bras, et mon regard vide. Je n’avais pas semblé le comprendre quand il s’était adressé à moi, ce qui l’étonna beaucoup moins : je n’avais absolument pas l’air d’être une japonaise, même si on était en plein Tokyo.
Il ne trouva aucune information sur mes parents, ni sur moi : je ne portais qu’un simple pyjama, une montre à gousset en or autour du cou, et la fleur. De plus, je n’étais pas très bavarde, mais ce n’était pas le souci essentiel... le vrai problème était qu’on ne se comprenait pas. D’autre part, Ogami vivait seul et ne savait pas comment s’occuper d’une petite fille. Nous étions dans une sacrée impasse.
Pendant environ deux semaines, il s’occupa de ma blessure au bras et ne me nourrissait qu’avec du riz : le manque d’argent et de connaissance le limitait grandement. Le problème, c’est que ma blessure ne guérissait pas, pire : elle s’était infectée, et moi je perdais de plus en plus de poids et de forces. Il a finit par se décider à m’emmener à l’hôpital.
C’est à partir de là que mes premiers souvenirs apparaissent...
Étant donné mon état, ces souvenir sont flous, mais je me rappelle de l’agitation qui régnait : paniqué, il courait dans tous les sens pour trouver un pull ou une couverture dans laquelle m’enrouler et m’emmener. C’est à ce moment que la porte d’entrée s’était ouverte violemment (je l’ai déduis du bruit que cela avait provoqué). J’ai alors entendu des éclats de voix inconnus puis un « Bon dieu, mais t’as vu son état ??? ». A ces paroles, j’ouvris difficilement les yeux : ça faisait tellement longtemps que je n’avais pas entendu quelqu’un parler ma langue. Au dessus de moi se tenait un homme à haute carrure, les cheveux noirs ébène, une frange lui cachant la moitié droite du visage. La suite, je ne la compris pas, ils se parlaient de nouveau dans une langue qui m’était inconnue. Puis, sans aucuns signes avant coureurs, je sombrais dans les ténèbres.
« Et bien... tu peux te vanter de nous avoir fait une véritable frayeur ! »
« Kanojo wa okosa re masu ka??? Kanojo wa anata ga kare ni nani o iu ka rikai suru koto ga deki masu?!» [Elle est réveillée ??? Elle peut comprendre ce que tu lui dis ?!]
« Hai, furansu no shoojo desu ... comment t’appelles-tu ? » [Oui, c’est une petite française]
« ... »
« Kanojo wa watashi ni ima made ni nani mo ii mase n deshita : kanojo ga koozen to oshaberi de wa ari mase n... » [Elle ne m’a rien dit jusqu’ici: elle n’est pas très bavarde...]
« Kanojo ga anata ni nani mo iwa nai : anata ga amarini ooku kare o kawagara se nakere ba nari mase n koto wa futsuu desu...»
[C’est normal qu’elle ne te dise rien: tu dois lui faire trop peur...]
« Nani desu ka????? » [Qu’est-ce que t’as dit ???]
Quand Ogami avait crié, j’avais alors tenté de m’enfoncer entre les coussins du canapé pour me cacher.
« anata wa mi masu ka ? » [Tu vois ?]
« ... gomenasaï... »
« Taku... Tu ne crains rien avec lui tu sais ? Aller, parle nous : quel est ton nom ? »
« ... »
« Je m’appelle Koujô Lin, et toi ? »
« ... »
L’homme avait soupiré, puis posé une compresse sur mon front.
« Tu parleras quand tu en auras envie... »
« Anata wa konban tokuni oshaberi de atte, sore de ii mashita ! » [Tu étais plutôt bavard ce soir, dit donc !]
« Uruseï Ogami... » [La ferme Ogami...]
Je restai deux nouvelles semaines au lit, sans prononcer aucune parole. Mon bras finit par guérir, mais une vilaine cicatrice resta, partant de l’épaule jusqu’au poignet. Lin passait au moins une fois par semaine pour apporter des médicaments, des bandages, de la nourriture etc... Quand il me soignait, il tentait de m’arracher un mot, un son... mais rien.
Et puis un jour...
« Bon, je en avoir assez de toujours t’appeler « petite » ! Depuis aujourd’hui, tu être « Ayame », ok ? La même que ta fleur perdue.»
« ... Rika. »
« ... Nani ? »
« ... Rika »
« Lin, Sore wa nani ? » [Lin, c’est quoi ?]
« Namae no kanojo, baka... » [Le prénom de la petite, crétin...]
« Ah.. Waka ta ! Ton prénom être donc « Rika » ? Joli ! Je être Ogami Kitsune et lui Koujo Lin ! Hajimemashite, Rika-chan.» [Ah... Compris ! [...] Enchanté, Rika-chan]
« Doumo » [De même]
« Tu avoir une jolie voix... Tu savoir, Lin pas être super parlant d’habitude »
« Bavard »
« Nani ? » [Quoi ?]
« Hontoo no kotoba wa « bavard », « parlant » ja naï “ [Le vrai mot c’est “bavard” pas “parlant”]
“... Wakateru desho!” [... Je le sais très bien !]
"Hai hai...” [C’est ça c’est ça...]
Finalement, Ogami décida de me garder avec lui tant que personne ne réclamerait pas une petite française âgée de moins de 10 ans...
... et 1 an plus tard, la situation était toujours la même.
« Ogami ! Sore wa moo tsukuru koto ga deki masen! Anata wa juubun ni noo o mote iru nanata no okane ! Anata no Shigoto wa anata ni juubun de wa ari masen ! »
[Ogami ! Ca ne peut plus durer ! Tu n’as pas suffisemment d’argent pour vous deux ! Ton métier ne te suffit plus !]
“anata watashi ga tsukut take tsuboo nan desu ka???? watashi ga tandoku de kanojo ni nokoshi masu ka???? Kanojo ga sonzai shi nai ka no yoo ni ??? »
[Tu veux que je fasse quoi ??? Tu veux que je la laisse toute seule ??? Comme si elle n’avait jamais existé ???]
Ce n’était pas la première fois qu’ils avaient ce genre de discussion... ce n’était pas la première fois qu’Ogami rentrait épuisé de son travail... ce n’était pas la première fois que je devais appeler Lin en urgence à son cabinet, pour qu’il vienne le soigner.
Bien que je ne comprenne pas encore très bien le japonais, j’avais saisis le sens principal des phrases ...
« Gomenasai... »
Ogami s’était tourné vers moi, et m’avait fait signe d’approcher du lit.
« Tu ne dois pas être désolée, Rika-chan : je être content d’avoir de la compagnie à maison »
Ogami souriait tout le temps, mais les cernes et son visage fatigué juraient avec sa tentative de me rassurer... même un gamine de mon âge pouvait le comprendre.
« Neee... Lin-san ? Si je pars, Ogami sourira mieux ? »
« J’en doute petite... j’en doute. »
« Pourquoi ? Il aura les sous pour lui tout seul ! »
« Ils sera aussi tout seul, et il sera triste »
« Mais... c’est pas mon papa ! Donc, il peut pas être triste... »
« Ca n’a rien à voir... et pourquoi il pourrait pas être ton papa ? »
« Ben... il est trop jeune : les papa des autres enfants son vieux... ou alors, toi tu seras mon grand père ? »
« ... je doute qu’à 26 ans je puisse être ton grand père... »
« Ogami il a quel âge ? »
« Bientôt 18 ans »
« Bientôt quand ? »
« Une semaine »
« C’est bientôt ! »
« ... c’est ce que je viens de te dire »
J’avais serré contre moi la peluche en forme de gros chien qu’Ogami m’avait offert... puis avais eu une bonne idée...
« o tanjoubi omedetou gozaimasuuuuu ! Bon anniversaire ! »
« Arigato, Rika-chan »
« Si je te fais un bisous, tu iras mieux ? »
« Peut être bien... tu vouloir essayer ? »
Je lui avais joyeusement embrassé le front, me penchant au dessus du lit.
« Si on fait un bisous sur le front, on guéris plus vite ! »
« Qui t’avoir dit ça ? »
« ... je sais plus... »
Il y avait eu un long moment de silence, puis Ogami l’avait brisé en riant.
« Tu entendre Lin ? Je avoir bientôt plus besoin de toi pour soigner ! »
« Pour « me soigner » »
« Ce être pareil »
« Tiens ! Purenzento ! » [cadeau !]
Je lui tendis un petit paquet, enrouler dans du journal.
« C’est elle qui fait le papier cadeau »
« Oui ! C’est moi ! Lin-san a couper et moi j’ai coller ! »
« Ooooh... Lin ! Je ne te savoir pas doué dans l’art ! »
« Urusei, baka kitsune... » [La ferme, idiot de renard]
Je m’étais mise à rire joyeusement, serrant Haku, mon chien en peluche, dans mes bras.
« Yata ! Lin, Rika-chan ! Arigato gozaimasu ! »
« Tu regardais souvent ce jeu quand on passait devant la vitrine ! Alors je l’ai pris !»
« Mate, Ogami... » [Attends, Ogami...]
« Ce n’être pas un simple jeu ! Ce être une PSP ! »
« Ogami... »
« Tu es content ? »
« Mochiron ! Arigato Lin, tu m’avoir offert deux cadeau cette année ! Tu être généreux ! Ahahaha ! »
« Ogami ! Boku wa nani mo kai mase n deshi ta! » [Ogami ! Je n’ai pas participé!]
Il eu un silence, pendant lequel le sourire d’Ogami s’effaça peu à peu.
« Nee... Rika-chan... Où tu avoir pris l’argent pour acheter ça ? »
« Chez le monsieur où tu vas de temps en temps, pourquoi ? »
« Le monsieur ? »
« Celui en bas de la rue, qui a le magasin un peu caché »
« Le préteur sur gage... Anzen nikansuru preator ...»
Les yeux d’Ogami s’étaient écarquillés, et m’avaient scrutée, comme s’ils cherchaient quelque chose.
« Rika-chan... ton collier... être où ? »
« Chez le monsieur... pourquoi ? »
« NANI ??? NAZE SORE O TSUKUT TA KA ?! » [QUOI ??? MAIS POURQUOI AVOIR FAIT ÇA ?!]
Il s’était soudainement levé, et avait foncé dehors.
« Kono baka ! » [Cette idiote !]
« Mate, OGAMI ! » [Attends, OGAMI !]
« Pourquoi... pourquoi Ogami il est en colère ? Il aime pas son cadeau ? »
Des larmes avaient coulé le long de mes joues, et je tremblais en serrant Haku contre moi.
« Pourquoi... pou... pourquoi il a crié... ? »
« Shinpai shi nai de... ne t’inquiète pas. »
J’étais tombée à genoux en pleurant, et Lin s’était empressé de me relever.
« C’est rien Rika, c’est rien... alors... arrête de pleurer, onegai »
Il était alors sortit, et était revenu un long moment plus tard, Ogami appuyé sur son épaule, le visage encore plus fatigué. Celui-ci s’était détaché de Lin, s’était avancé vers moi pour s’agenouiller en face de moi et m’avait remis la montre à gousset autour du cou.
« Rika-chan... tu devoir me faire une promesse... jamais tu devoir te séparer de ce collier ! Ce être tout ce qu’il rester de ton ancienne vie ! Ca pouvoir être utile pour savoir qui tu être ! »
« Mais... mais... je comprends pas... »
« Tu être trop petite maintenant, mais plus tard tu comprendre. Nee... Rika-chan ? Yakusoku ? »
Il m’avait présenté son petit doigt. J’avais d’abords hésité, puis l’avais crocheté avec le mien.
« Yakusoku... »
« Yosh... ‘’ Yubi KiRi GenMan Uso TsuITaRa HariSenBon NoMaSu YubiKitTa !’’ » [chanson prononcée par les japonais quand il se font une promesse (=yakusoku) : «L'entrelacement pour le coupage de doigts, si tu mens je te ferai avaler 1000 aiguilles, coupage de doigts ! »]
Je ne m’étais alors plus jamais séparée de ma montre à gousset. J’ai toujours ignoré comment il avait pu récupérer l’argent, mais maintenant je pense que c’était un moyen quelque peu... illicite. Depuis cet incident, Lin et Ogami ne parlèrent plus jamais d’argent devant moi.
Nous vécûmes encore deux ans dans la même situation : certains mois tout allait bien, et pendant les suivants nous devions nous serrer la ceinture. Ogami me laissait une grande marge de liberté, mais gardait le plus souvent possible un œil sur moi. De plus, j’avais l’interdiction formelle d’entrer dans la pièce du fond. Je ne sus pas tout de suite quel était ce métier : il me répondait souvent qu’il faisait ce que les personnes qui payaient bien lui demandait de faire, sans chercher à savoir pourquoi.
Plus le temps passait, mieux je parlais et comprenais le japonais. Au bout de 2 ans, je savais parfaitement le parler et le comprendre, et commençais aussi à savoir l’écrire : Lin était un très bon professeur. D’ailleurs, il essayait d’apprendre le français à Ogami, mais c’était... assez laborieux.
« J’ai jamais été très doué pour l’école de toute façon ! C’est pas à 24 ans que je vais commencer à être un génie ! »
« Ce n’est pas une question d’être un génie ou pas : ça te permet de communiquer plus facilement avec Rika, alors fait un effort ! Regarde ses progrès ! »
« Oui, mais Rika-chan c’est pas pareil ! Et puis cesse de me répondre en français, je ne saisis pas tout... »
« Ça t’aidera plus que s’il te parlait en japonais !^^ »
« Raaah... puisque vous êtes tous contre moi, j’abandonne ! On va la recommencer, cette leçon ! »
« Navré, mais c’est fini pour ce soir : je dois rentrer. »
« ... Lin... t’es dur là »
« Je sais »
Un jour, alors que nous nous promenions dans Tokyo Ogami et moi, un homme se présenta devant nous.
« Kitsune... t’es en retard dans les paiements »
« Ren... pas maintenant s’il te plaît... »
J’avais sentis sa main serrer furtivement la mienne. J’avais levé les yeux vers l’homme qui semblait mettre Ogami mal à l’aise... ce qui était extrêmement inhabituel.
« Serait-ce la fameuse Rika ? Mignonne... tu sais qu’elle pourrait nous être utile plus tard ? »
« La mêle pas à ça ! »
« Ça quoi, Ogami ? »
«Rien Rika-chan... c’est pas important... »
« Mais c’est qu’elle parle notre langue ! »
Il s’accroupit devant moi. Je ne pus m’empêcher de faire un pas derrière Ogami. Je scrutais le moindre de ses gestes, tel un animal aux aguets.
« Dis-moi Rika-chan... quel âge as-tu ? »
« On ne sait pas... Ogami pense que j’ai 10 ans »
« 10 ans ? Tu es bien mignonne pour une petite de cet âge... je suis certain que tu deviendras une bien jolie jeune fille d’ici 5 ou 6 ans... et tes yeux on certes un drôle de couleurs, mais... »
« Ren ! »
« Quoi ? On peut bien la complimenter, non ? »
« Fais pas l’innocent... je t'interdis de t'approcher d'elle... »
"Tu risque d'avoir du mal à m'interdire quoi que ce soit, Kitsune..."
Ogami me serrait la main tellement fort que je devais me retenir de crier.
« Ogami... on y va ? »
« Oui... »
« Kitsune... n’oublis pas ! »
« Je sais !!! »
Un peu plus loin, je levais les yeux vers son visage... son expression me fit froid dans le dos : il s’y mêlait inquiétude et colère.
« Je l’aime pas ce type... »
« Tu as bien raison, Rika-chan... tu as bien raison... »
Mais ce « type » réapparu moins d’un mois plus tard, alors que j’étais seule à la maison.
« Tu sais Rika-chan... il n’est pas bien prudent d’ouvrir à n’importe qui... »
« Je referme la porte alors »
Il la bloqua avec son pied.
« J’ai à faire avec Kitsune »
« Il est pas là »
J’avais répondu d’une voix que je voulais ferme, mais l’expression qu’il avait prit avait fait fondre mon courage.
« C’est pas plus mal »
Il avait ouvert la porte sans ménagement, et m’avait poussé à l’intérieur.
« Tu sais où est l’armurerie ? »
« J’ai... j’ai pas compris le dernier mot »
« Armurerie ? C’est un endroit où on entrepose des armes.»
« Armes ? »
Il releva un sourcil, puis ricana.
« Je vois... il a pris soin de ne pas mentionner ces mots devant toi... Alors... y a t-il une pièce où tu n’as pas le droit d’entrer ? »
Par réflexe, mon regard dériva vers la pièce du fond, mais je me forçais à le faire revenir vers le mur d’en face.
« Non »
« C’est mal de mentir... néanmoins, je vois mal Kitsune donner ce genre de conseil »
Il se dirigea à grands pas vers la dite pièce, mais je m’étais précipitée à sa suite pour l’en empêcher.
« Non ! Ogami ne veut pas ! C’est interdis ! C’est int... »
La gifle qu’il m’asséna m’étourdis par sa violence.
Alors que je me reculais, il m’avait attrapée par le poignet et m’avait forcé à le suivre.
« Toi aussi tu vas voir ce qu’il y a dans cette pièce ! Peut être que ça lui ouvrira les yeux à cet imbécile ! »
« Non... c’est interdis... »
Sans faire cas de mes protestations, il ouvrit la porte avec un coup de pied. Ogami m’avait interdis d’entrer ! Je ne devais pas regarder... je ne devais pas regarder. Ce fut une sorte de cliquetis qui attisa ma curiosité.
« Je ne vois vraiment pas pourquoi il t’a interdis de venir ici : il n’y a rien de bizarre. »
J’entrouvris un oeil... puis les deux. Il faisait tout noir.
« Ah ! Tiens moi ça une seconde »
Il me fourgat un truc dans les mains, et se dirigea vers le mur.
« Attention aux yeux... »
Quand la lumière s’alluma, mes yeux s’écarquillèrent.
« Tu vois ? Il n’y a rien de bizarre ici... enfin... pour nous... »
Sur les murs étaient entreposées les mêmes armes que dans les films d’actions...
« C’est des faux... »
« Et non, ils sont tous aussi véridiques que celui que tu tiens dans tes mains ! »
Mon regard se posa sur mes mains... un révolver à la cross noire s’y trouvais.
« Ton cher Ogami n’est pas aussi gentil qu’il en a l’air... Bon, j’ai pris les munitions que je voulais...»
C’est à ce moment que j’entendis la porte s’ouvrir...
« Bon retour Kitsune ! »
« Ren ? Qu’est-ce que... »
« T’as petite protégée à fait une superbe découverte ! »
« Rika-chan ? Qu’est-ce que... enfoiré !!! »
Ogami arriva en trombe dans la pièce, le regard furieux. Quand il se posa sur moi, on aurait dit que son pire cauchemar se déroulait devant ses yeux. Ren passa à coté de lui, et posa sa main sur son épaule.
« Je pense que tu vas de nouveau réfléchir à ma proposition... »
« ... »
Ren haussa des épaules, et sortis.
« O... Ogami... pardon... j’avais pas le droit.... »
« ... »
« J’ai essayé de l’en empêcher... »
Sans un mot, il s’accroupit en face de moi, et retira doucement l’arme de mes mains pour la poser plus loin.
« Tu... tu es en colère ? »
Sans répondre, il me serra dans ses bras.
« Comment pourrais-je t’en vouloir? »
Je le laissais faire sans comprendre.
« Gomenasaï, Rika-chan... »
« Pourquoi ? »
« ... Il faut appeler Lin. »
Lin arriva à peine une demi-heure plus tard...
« Tu devais t’en douter que ce jour arriverait, non ? Tu ne pouvais pas la garder à l’écart de ce milieu éternellement ! »
« Crois-moi, je l’espérais... »
« Imbécile ! C’était peine perdue ! »
« Je pensais qu’en refusant de l’adopter, ça arrangerait les choses... Je ne pensais pas que Ren la trouverait intéressante... »
« Mais t’as rien dans le crâne ?! Ce type ne voit que de l’argent partout ! Rika n’est encore qu’une gamine, mais pas éternellement ! »
Ogami pris son visage entre ses mains.
« Qu’est-ce que je dois faire... ?»
« Il n’y a pas 36 solutions : soit tu fais ce qu’il t’a dit, soit tu te démerde pour la faire adopter dans un autre pays ! »
« NON ! »
C’était moi qui avais crié.
« Je veux pas ! Je ne veux pas quitter Ogami ! »
« Là n’est pas la question Rika ! »
« Tais-toi ! Tais-toi Lin ! Tu dis des choses méchantes à Ogami ! Tu es méchant, je te déteste ! »
Ma phrase sembla le clouer sur place. Il pâlit dangereusement, et son regard s’emplis de tristesse.
« Crois moi Rika, je ne fais pas ça par gaité de cœur... »
« M’en fiche ! »
« Rika... ça suffit s’il te plait. Lin excuse-la...».
« Il n’y a pas de soucis. »
Ogami se frotta le visage, et se tourna vers moi.
« Et toi rika, que veux-tu faire ? »
« Rester avec toi et Lin... »
« Même si ça signifie faire des choses qui ne te plaisent pas ? »
« Ogami ! »
« Oui ! »
« Se sera des fois des choses dangereuses, ou illégales... »
« M’en fiche ! Je veux rester avec vous ! »
« Ogami ! Elle n’a que 10 ans ! »
« Et comme tu l’as dis : on n’a pas le temps. »
Lin s’affala dans le siège, le bras sur les yeux.
« Fait comme tu veux... c’est ta protégée après tout »
« Ma ? »
« C’est toi qui l’a trouvée »
« C’est toi qui l’a sauvée »
«... »
Ogami m’appris alors ce qu’il était : un « freelancer », c’est à dire qu’il décrochait des contrats aléatoirement, et était payé une fois sa mission effectuée. Ca pouvait aller de retrouver un chat perdu à jouer les gardes du corps, espionner la femme d’un mari se croyant cocue à l’assassinat de la dite femme. Bien sûr, il ne me dit pas cela en ces termes.
Durant les mois et les années qui suivirent, il m’entraina à me battre, m’aida à me muscler, à améliorer ma vitesse, mais aussi à trouver mes « spécialités ».
Il s’avéra donc que j’étais rapide, précise, patiente, souple, agile... mais trop peu sûre de moi et terriblement maladroite, sauf avec...
« Rika-chan ! Tu fais quoi avec ce couteau ?! »
« Rien, j’attends que le riz cuise »
« Mais regarde ce que tu fais quand tu le lance en l’air ! »
« Pourquoi ? Je le rattrape à chaque fois... zut »
« Le couteau oui... la casserole beaucoup moins... »
... les lames courtes. Manier un poignard, un couteau ou une dague était pour moi d’une facilité déconcertante. Bien sûr, je n’arrivais pas à la cheville de Lin, qui maniait aussi bien le scalpel que le poignard, mais je m’améliorais à une vitesse folle. D’ailleurs, Ren venait parfois voir où j’en étais... et c’était mon regard venimeux qui l’accueillait.
A 14 ans, je commençais à travailler en duo avec Ogami. Bien sûr, ce n’était que de petites ou moyennes mission avec peu de risques.
Depuis, nous vivions mieux lui et moi : l’argent venant des deux cotés, la vie était devenue bien plus simple. Contrairement aux craintes de celui-ci, je m’étais bien acclimatée, et ne souffrait pas du rythme imposé.
Peu à peu, je découvris qu’en fait nous faisions parti d’une grande organisation, dissimulée aux yeux des tokyoïtes « normaux », comme une population de l’ombre. Il nous arrivait d’avoir des rencontres avec les yakusas du coin, des gens fort sympathiques et de confiance... mais à qui il ne fallait pas trop chercher de noises.
Je rencontrais aussi d’autres membres de cette « organisation », notamment Takumi, qui était de 3 ans mon ainé. Grand, les cheveux teints en blond, les yeux vairons (marron et vert), il avait un petit air de Yankee. Nous devînmes rapidement très proches, presque inséparable, mais sans aucune ambigüité au niveau de notre relation. C’était la personne en qui j’avais le plus confiance avec Ogami et Lin, mais Ogami me faisait souvent des petites scènes de jalousie, ce qui se finissait rapidement en un claquement de porte mutuel. C’est vous dire nos âges mentaux (pour moi, c’était déjà plus explicable... Ogami... moins). Mais ce genre de disputes ne durait jamais plus de 2 jours. Et oui, parce qu’au fur et à mesure que je grandissais, je développais un caractère... hum... difficile ? Bof, n’allons pas jusque là. Mais disons que je ne me laissais plus faire aussi facilement, et l’autorité ultra protectrice d’Ogami me mettait quelque fois assez en colère. Je n’étais pas en sucre, bon sang !!! En fait, j’avais l’impression d’avoir un grand frère croisé avec un père, le tout mixé avec un petit ami possessif. Drôle de mélange, vous me
direz. Et pourtant, c’était vraiment l’impression que j’avais, et je soupçonnais même Ogami de ne plus savoir où il en était avec moi. Heureusement que Lin lui remettait souvent les pendules à l’heure. Mais malgré nos quelques disputes (qui n’étaient pas si
nombreuses que ça), Ogami et moi restions aussi soudés que les deux doigts de la main. Nous étions la meilleure paire de coéquipiers possible.
L'exemple le plus explicite de cette jalousie qui me revient en mémoire, c'est celui-ci :
C’était un soir où Takumi et des amis à lui m’avaient emmené dans un karaoke... trainée de force serait plus juste : à la météo, ils avaient prévu de l’orage... Mais ils voulaient m’entendre chanter. D’après eux, j’avais une très jolie voix. La soirée se passa merveilleusement bien, mais Ogami m’avait demandé de rentrer avant 2h du matin, à cause du boulot. Vers 1h30, takumi décida de lui même de me ramener, malgré les réticences des autres.
Mais une fois dehors...
« Rika ? Tu es toute pâle... »
« Tu... tu n’as rien entendu ? »
« Non... »
« Un grondement... »
« Mais non, aller viens. »
« Takumi, je te dis que j’ai entendu un grond... kyaaaaaa ! »
J’avais violemment sursauté quand un grondement, pourtant lointain, avait retentit.
Je me mis à trembler de tous mes membres, m’accrochant à son bras comme si ma vie en dépendait. Il m’attira contre lui, et me caressa la tête. Le pauvre, il avait du espérer qu'on soit rentrés avant que l'orage n'éclate. Il n'avait jamais été très à l'aise pendant mes crises de panique.
« On va y aller le plus vite possible... tu veux qu’on court ? »
Ce n’était pas une question : il m’avait déjà empoigné le bras, et courait à toute allure. Une chance pour moi que je sois plus rapide que lui, sinon j’aurais été en drapeau derrière.
Au bout de quelques minutes, il me lança :
« Regarde, on a passé le terrain vague ! On est à plus de la moit... »
Mais un violent coup de tonnerre couvrit sa voix.
Ma réaction fut immédiate : un hurlement força mes lèvres, mes jambes se dérobèrent, et mes mains se plaquèrent sur mes oreilles. Takumi eu beau me secouer, me forcer à le regarder, rien n’y fit : j’étais littéralement terrorisée. Je me sentis alors portée sous un porche, à l’abri de la pluie qui tombait en trombes, et Takumi me plaqua contre le mur.
« Ogami ! Ogami ! Lin ! Ogami ! »
« Rika ! Rika ! Calme-toi ! Calme-toi tout de suite !»
Il me serra brusquement dans ses bras, en me murmurant des paroles réconfortantes. Peu à peu, je sentis la panique s’atténuer. Au bout d’un moment, Takumi pris mon visage entre ses mains, et essuya mes larmes avec ses pouces.
« Ca va mieux, hime ? » [Hime=princesse]
J'avais hoché la tête, toujours tremblante. Il m'avait alors repris dans ses bras pour continuer à me réconforter.
« Eloigne-toi d’elle tout de suite. »
Sachant pertinemment que discuter avec lui était tout ce qu’il y a de plus inutile dans ces moments là, Takumi s’exécuta de mauvaise grâce, levant les yeux au ciel. Il aurait essayer de parler à un mur que ça aurait eu le même effet.
« Je ne veux plus que tu le fréquente ! »
« Mais pourquoi ? »
« Parce que je l’ai décidé, c’est tout ! »
« Tu n’es pas juste ! Tu as toutes les femmes que tu veux, je ne t’empêche jamais d’aller les voir que je sache ! »
« Je ne vois pas du quoi tu parles ! »
« Tu veux que je te les récite dans l’ordre alphabétique peut être ?! »
« Là n’est pas la question ! Tu as vu dans quel état tu es ?! »
« C’est à cause de l’orage ! »
« Quand bien même ! Je t’interdis de le revoir !»
« Dans tes rêves ! Je fais ce que je veux ! »
« Quoi ??! »
« Lin avait tord pour une fois ! Tu n’es qu’un lolicon ! » (= hommes aimant les jeune filles plus jeunes qu’eux]
« Répète ça ! »
« Je te déteste quand t’es comme ça !!! »
J’avais claqué la porte de ma chambre, et y était restée enfermée jusqu’à ce que Lin force ma serrure après 3 jours de jeun... avant qu'Ogami ne parvienne à la défoncer à coup de pieds et d'épaule: il avait eu peur que je me sois laissée mourir de faim.
Mais bon, celle-ci avait été la plus violente de toutes, et n’avait pu être réglée que grâce à l’intervention de notre médiateur préféré : Lin, qui ne ce gêna pas pour nous faire passer pour des « gamins immatures et indisciplinés, ne réfléchissant pas plus que le plus stupide des oiseaux, et cherchant avant tout à avoir raison sans même vérifier si nous n’avions pas tord »
Que de souvenirs... mais je pense qu’il serait temps que je relate comment j’ai découvert mes... pouvoirs.
C’était pendant une « mission » qui devait être beaucoup moins dangereuse à la base, mais qui a vite dégénéré pour des raison qui me sont encore inconnues...
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« Ne crie surtout pas... »
Sa main plaquée sur ma bouche, je fixais avec horreur le bureau devant moi, tremblant de tous mes membres.
« Calme-toi... »
Sur ce bureau gisait le corps de Daisuke Tokugawa, chef du clan « beni tora », dont la tête baignait dans une flaque de sang...
« Ils ont du utiliser un silencieux... je ne vois pas d’autre solution. Dans tous les cas, il faut qu’on se tire d’ici au plus vite... viens !»
Il me tira par le bras hors de la pièce, neutralisant au passage les deux gardes grâce à son taser, d’un geste rapide et précis.
« Qui a pu faire ça ??? »
« Dans la mafia, tout le monde est un peu l’ennemi de tous le monde : n’importe quel clan peut être à l’origine de cet assassinat... le problème, c’est qu’on était les seuls sur les lieux, et ça ne joue pas en notre faveur »
« Donc nous étions... »
« ... Au bon endroit, au mauvais moment »
Nous déboulâmes soudain dans un couloir, et nous retrouvâmes face à un groupe de yakusas, qui nous dévisagèrent froidement.
« Bon sang, Ayame ! Fait gaffe où tu marches ! »
« Pardonnez-moi maitre... »
« La transaction a été faite ? »
« Dans les règles »
« Vous avez la chose ? »
Ogami tapota sa veste, le visage aussi calme que s’il ne s’était rien passé.
« Ici messieurs »
J’entendis le portable d’Ogami vibrer, mais il n’y fit pas attention.
« Parf... »
Soudain, une alarme retentit dans tout l’immeuble, me vrillant les tympans.
A peine les types avaient sortis leurs armes (pistolets et courts katana) qu’Ogami était déjà entré en action, et je m’empressais de lui porter main forte... 2 contre 7, c’était serré... d’autant que ce n’était pas des petites pointures. Je parvins à en neutraliser 3 et lui s’occupa des 4 autres. Rapide et efficace, il les élimina en moins de deux minutes.
« Rika ! Ca va ? »
« De simples égratignures, ça ne me gênera pas plus que ça.»
« On dégage »
Nous fîmes plusieurs mauvaises rencontres, et on s’en sortait à chaque fois avec d’avantage de blessures... la fatigue s’accumulait...
« OGAMI !!! »
Il se retourna, mais pas assez rapidement... une lame le frappa au visage. Il lâcha un cri de douleur et porta ses mains à son visage, tandis qu’un poignard perforait la gorge de son assaillant. Me tenant l’épaule, qui saignait abondamment, je m’avançais vers lui en me frayant un passage entre les corps.
« Ogami... »
« C’est rien... on bouge »
Sa voix n’avait été qu’un souffle, tandis qu’il me tirait vers un escalier, que nous montâmes 4 à 4. Une fois en haut, des voix furieuses nous indiquèrent qu’on était suivis et que d’autres arrivaient du couloir en face... nous étions coincés.
« Là ! »
Ogami ouvrit une porte, me poussa à l’intérieur et referma derrière lui en la verrouillant avec une carte. Pour plus de sécurité, je l’aidais à pousser un bureau contre la porte.
« Ca ne les retiendra pas longtemps... »
« Appelons Lin ! »
« Mon portable est tombé pendant les affrontements »
Je le regardai s’assoir contre le mur, sous une fenêtre. En regardant tout autour de moi, je réalisais qu’on se trouvait dans une chambre d’enfant.
« Pourquoi nous avoir fait monter au 5e étage ? »
« Je constate avec joie que tu as étudié les plans... arg ! »
Je me précipitais vers lui et m’agenouilla à ses côtés.
« Montre-moi ton œil »
« C’est inutile »
« Montre ! »
Je tendis la main vers lui, mais il m’attrapa le poignet pour l’éloigner. Il plaqua ensuite sa frange dessus pour cacher sa blessure.
« Arrête, on ne peut plus rien faire pour lui »
Mon cœur se serra, mais je respectais sa décision. Il était dans un sale état... jamais, à aucun retour de mission solo, il n’était revenu ainsi : sa veste était déchirée, sa chemise tachée de sang, traduisant un grand nombre d’entailles, il avait le souffle court, et du sang gouttait de son menton après avoir coulé de son œil.
Il prit soudain mon visage dans ses mains, avec douceur mais fermeté, et son œil unique devint glacial et dur.
« Quand t’ont-t-ils fait ça ? »
Une profonde entaille barrait ma joue gauche, du nez jusqu’au bas de l’oreille.
« Pendant un moment d’inattention de ma part : c’est ma faute »
« Ils ne s’en sortiront pas vivant ...»
Je me tournais vers lui, étonnée par sa brusque colère.
« C’est pas notre soucis principal... mais plutôt comment se sortir de ce guêpier... »
« Il n’empêche qu’ils paieront pour ton visage ! »
« Ogami... »
Sans davantage de parole, je m’assis contre le mur à ses cotés.
« Tu as un plan ? »
« Bien sûr... mais il ne va pas te plaire »
« Je ne te laisserais pas ! »
« Je t’avais prévenu qu’il n’allait pas te plaire... »
Je saisis sa main, et la serrait avec force.
« Tu me dois un resto... tu ne resteras pas ici ! »
Il lâcha un petit rire léger en se tenant les côtes, qui semblaient douloureuses.
« Tu ne devrais jamais changer Rika-chan... tu as le don pour toujours nous remonter le moral »
« Ça fait longtemps que tu ne m’as pas appelée ainsi... »
« Je te trouvais suffisamment grande pour cessez de t’appeler de la sorte... mais au fond, tu resteras toujours mon unique « Rika-chan » »
Je lui adressais un léger sourire. Malgré la situation et son état, l’éclat de la lune qui l’éclairait me montrait toujours le même Ogami : rassurant, protecteur, beau, avec un regard rieur...
« Lin m’a dit que tu t’étais mise à la flûte traversière ? »
« Le traitre... »
« Ahahaha ! »
« Ça fait environ 2 ans maintenant, mais je voulais être parfaite pour te faire écouter... »
Il me fixa dans les yeux, ce qui me troubla légèrement. Tendrement, il caressa ma joue du bout des doigts...
« Pour moi, tu seras toujours parfaite... »
« N... ne dit pas de bêtises ! »
« je suis très sérieux »
Je détournais la tête pour lui cacher la rougeur de mes joues.
« Regarde ce que j’ai découvert, au lieu de dire n’importe quoi ! »
Je sortis ma montre à gousset, et l’ouvris pour révéler le cadran. Depuis longtemps, les aiguilles s’étaient arrêtées. En fait, d’aussi loin que je me souvienne, cette montre n’avait jamais marché.
Lentement, avec des gestes précis, je la remontais jusqu’à ce que les aiguilles indiquent minuit pile.
Une douce mélodie résonna alors dans la pièce, mais pas suffisamment forte pour qu’on l’entende depuis le couloir. Elle ressemblait à une berceuse, et comme à chaque fois que je la mettais en route, ce son me remplit de nostalgie.
« Lacie »
« Pardon ? »
« Lacie... c’est le nom de cette mélodie »
« Comment tu l’as connais ? »
« J’ai du l’entendre une fois... il y a longtemps »
Je rougis de nouveau quand je remarquais qu’il me fixait avec encore plus de douceur et de tendresse que d’habitude.
« O... »
« Je sais ce que tu essaye de faire... »
Je détournais le regard... venant de lui, ce n’était pas étonnant qu’il le remarque. Je le sentis bouger, et ne voulu le fixer de nouveau que lorsqu’il souleva doucement mon menton avec son indexe.
« Je déteste Takumi »
« Pour... »
« Il peut avoir ce que je ne pourrais jamais obtenir de toi, sans basculer dans l’illégalité... »
Mes yeux s’écarquillèrent quand je vis son visage s’approcher du mien. Mon cœur se mit à battre la chamade comme jamais il l’avait fait. Des frissons me parcouraient les membres. Et pourtant...
« Tu avais raison hier, sur ce que je suis... »
... je ne bougeai pas d’un millimètre.
Après les avoirs tendrement frôlées, ses lèvres se posèrent avec une extrême douceur sur les miennes, tandis que sa main me caressait les cheveux puis la joue... et moi, pendant ce temps, je ne saisissais pas du tout ce qui se passait dans sa tête. J'étais même com-plê-te-ment larguée.
« Ils sont là !!! Les traces de sang mènent à cette porte ! »
Ogami se recula lentement, une lueur de profonde tristesse dans le regard.
« Tu as gagné autant de temps que tu le pouvais Rika... mais c’était insuffisant, désolé »
« Ces bâtards ont bloqué la porte ! Venez nous aider !!! »
« Non ! Je refuse de te laisser derrière ! Soit tu viens, soit je reste ! »
« FAIT CE QUE JE TE DIS ! »
« NON ! »
D’un geste fluide, il sortit un pistolet de derrière son dos et le braqua sur moi.
« Rika... je préfère encore te tuer ici et maintenant, plutôt que tu tombe entre leur mains... qui sait ce qu’ils pourraient te faire subir ? Je refuse que ça arrive... »
De grosses larmes roulèrent sur mes joues.
« Mais... »
« C’est la seule solution... Je t’en prie, ne me force pas à tirer...»
Des coups violents frappèrent la porte : ils tentaient de la défoncer.
« On a plus le temps... »
Son ton suppliant me fendit le coeur.
Sans un mot, je me remis debout, et fixait Ogami avec douleur.
« Que dois-je faire ? »
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*les murs de ce bâtiment sont pleins d'aspérités, vu ta souplesse, ton agilité et ton poids, il te sera facile d'escalader les deux derniers étages jusqu'au toit. Une fois là, repère le toit le plus proche: une énorme réserve d'eau y est placée. Elle est assez basse par rapport au toit de cet immeuble, tu risque de te faire une entorse, ou même de briser quelque chose... mais je ne vois pas d'autre solution pour t'échapper: tu vas sauter à son sommet, descendre par son échelle, puis par l'escalier de ce 2e immeuble. Ensuite, appelle Lin dès que possible pour lui expliquer la situation.Je gagnerai autant de temps que possible: je suis un professionnel après tout!^^*
L'escalade ne fut pas aussi facile que l'avait prévue Ogami: mon épaule me faisait atrocement souffrir, et mes forces étaient limitées, malgré le temps de récupération dans la chambre. Je mis plusieurs minutes à atteindre le toit, et ce fut à bout de souffle que je posais mes pied dessus. Mais je n'avais pas de temps à perde: je devait trouver cette espèce de citerne...
"Les rats quittent le navire?"
Je sentis mon sang se figer dans mes veines.
"Pas de gestes brusques, tes mains en évidence, ou je te vide ta petite cervelle... voila, tourne toi maintenant"
J'obéis à la voix, et me retrouvait face à l'un des gardes de tout à l'heure, qui braquait une arme sur moi...
*Tu les as tous épargner avoue? Ton simple regard répond à ma question... tu es bien trop gentille Rika, dans ce métier, il faut parfois se montrer cruel...*
"Ce n'est pas nous qui avons tuer votre chef!"
"Tu m'en dira tant..."
"Je vous le jure! Nous n'étions là que pour..."
"Je sais bien que ce n'est pas vous! Mais vous êtes les parfaits coupables, alors..."
Je lui lançais un regard à la fois surpris et haineux.
"Vous nous avez..."
"Utilisé? Bien sur! N'êtes vous pas des freelancers? On vous utilise puis vous jette ensuite, c'est normal..."
"ESPÈCE DE..."
Je criai lorsque la balle me toucha à mon épaule déjà blessée.
"Silence, gamine... "
Il arma de nouveau son pistolet.
"C'est l'heure de faire ses adieux à la vie..."
Tout se passa alors très vite: je cru voir mon ombre s'allonger jusqu'à la sienne, et il stoppa son indexe. J'eus un léger mouvement de recule, et il fit de même. Sans réfléchit d'avantage, je mis ma main droite comme si elle tenait une arme elle aussi, et la dirigea vers ma tempe.
"attends... comment tu fais ça???!"
Je ne répondis pas, et appuyait sur la gâchette invisible... ce fut le vrai pistolet qui tira. L'homme s'affaissa comme un chiffon, tandis qu'une mare de sang s'étalait sous lui.
Soudain, je sentis mes forces m'abandonner entièrement, tendis qu'une lumière brilla sous mon gilet. Je portais mes mains à ma poitrine, et toucha ma montre à gousset... c'était bien elle qui était à l'origine de cette lumière. Je me sentis partir en arrière, mais avant que je ne touche le sol, un homme me rattrapa, et m'allongea doucement à terre. Il me proposa de le suivre dans lieu avec un nom étrange, mais je lui répondis que je devais appelée Lin... puis je sombrais dans le noir.
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J’émergeai douloureusement d’un sommeil lourd et réparateur. J’avais l’impression d’avoir couru un marathon tellement j’avais mal aux muscles, quels qu’ils soient. Ah... d’ailleurs, celui là je ne le connaissais pas... mais quel était ce rêve étrange ? Il m’avait semblé si réel.J’ouvris lentement les yeux et fus rapidement éblouie par la lumière du soleil, qui était déjà haut dans le ciel. Soudain, tout me revint en mémoire : l’échec de la mission, la blessure d’Ogami... Ogami !
Je me redressai brutalement en grimaçant, et criai (ou plutôt « hurlai ») son nom. Dans la salle à manger, j’entendis un bruit de tasse brisée, de chaise renversée, puis de course avant de terminer par un dérapage (en chaussons si je devais me fier à mes oreilles). Ma porte de chambre s’ouvrit brutalement sur... Ogami, un bandeau noir sur l'oeil (comme les pirates). Celui-ci se rua vers moi pour me serrer dans ses bras, jusqu’à limite me péter les côtes. Puis le visage de Takumi passa par l’entrebâillement de la porte, puis celui d’un homme que je ne connaissais pas.
J’écoutais Ogami se rependre en excuses, m’expliquant que Lin et d’autres personnes étaient arrivés à temps pour le sortir du guêpier, mais qu’il n’avait pas été suffisamment rapide pour me rejoindre avant que je ne m’évanouisse. En fait, ce n’était pas un rêve ! Mais pourquoi m’étais-je évanouie ? Je ne m’en souvenais plus... la dernière image que j’avais était mon ombre qui s’étendait rapidement vers cet homme... puis plus rien. Le trou noir. De même dans la pièce où nous étions seuls, je me souvenais d’avoir essayé de gagner du temps, lui avais montré ce que j’avais découvert au sujet de la montre... et puis là aussi j’ai l’impression d’avoir oublié un truc d’important. Il s’était passé quoi dans mon rêve déjà ?
...
Je ne m’en souvenais plus. Ça ne devait pas être bien important.
Je remarquai alors la joue gauche toute boursoufflée d’Ogami, comme s’il s’était pris un énorme coup de poing. Or ça, j’en suis certaine, il ne l’avait pas ce soir là ! Même quand je l’avais quitté ! Lorsque je demandais ce qui lui était arrivé, la voix de Lin raisonna derrière Takumi :
- Ce n’est rien de bien important, juste un détail. Il semblerait qu’il ait eu un geste regrettable et déplacé, du coup il a été « puni », c’est tout. Il le regrette, c'est déjà ça.
Je souris devant l’air autoritaire de Lin, et embarrassé d’Ogami, qui refusait de me faire face. Moi pas comprendre.
Puis ce fut au tour de l’inconnu de parler. Je l’écoutais avec attention lorsqu’il m’expliqua (seul à seul, malgré les refus répétés de mon "garde du corps" qui, j'en étais persuadée, avait l'oreille collée au battant de la porte) pourquoi mon ombre s’était allongée, pourquoi ma montre avait brillé etc... J’appris donc que lui était télépathe, et moi une manipulatrice d’ombre. Il sourit lorsque je pensai intérieurement que c’était tout de même la classe. Son sourire s’effaça soudainement lorsque je m’imaginais lui faire avaler mon
oreiller et ma couette d’un coup, quand il me proposa de m’emmener loin de ma maison.
Ce soir là, Ogami, Lin, Takumi (sous le regard antipathique d’Ogami) et moi en discutâmes longtemps. Il en résulta que tant que la situation ne s’était pas calmée, j’allais rester dans cette école nommée Valhalla. Je criai un peu, râlai pas mal et pleurai beaucoup lorsque cette décision fut prise. Mais finalement, je partis, avec la promesse de leur revenir quand le moment sera venu.
Prénom: Rika
Age: 18 ans
Caractère: Je suis quelqu’un de très discret, mais absolument pas timide, je crains juste de déranger par ma présence. Je suis du genre calme, à garder mon sang froid en toute circonstance (excepté pendant un orage), même si des fois il m’arrive de craquer. En effet, un de mes gros défauts est de tout garder pour moi : mes problèmes, ma tristesse etc... il est donc normal qu’au bout d’un moment ça déborde. Enfin, je suis certes patientes et « gentille », mais il ne faut pas trop essayer de me marcher sur les pieds : ma voix est certes douce et légère, mes mots peuvent être aussi aiguisées que mes poignards.
Ogami : Non mais écoutez-la... pourquoi tu ne leur dis pas la vérité ? Laissez-moi vous expliquer... Rika a tout bonnement un sale caractère quand elle s’y met (mais bon, pas tout le temps non plus). Elle ? Calme ? Oui... mais il ne faut pas abuser de sa patience. Bien sûr, elle ne vous sautera jamais à la gorge, mais comme elle le dit si bien : elle n’a pas sa langue dans sa poche. Par contre, je vous l’accorde, elle est quelqu’un de très gentils, de souriant et de sensible : si vous êtes dans le besoin, elle vous aidera sans contrepartie... ou presque : elle considèrera que si elle a un jour besoin de votre aide, la moindre des choses serait de la lui fournir. Autre chose... elle a beau dire ce qu’elle veut, elle est incapable de garder pour elle toutes ses émotions, qui transparaissent quasiment instantanément sur son visage. Avoir un visage neutre ? Jamais. Et elle est très mauvaise comédienne et ne sais pas mentir. Et si un jour elle « déborde » comme elle le dit... je vous conseille vivement de en pas être à côté (ça sent le vécu...).
Apparence: J’ai les cheveux noirs, avec de fines mèches rouges dispersées ; mes yeux sont d’une drôle de couleur : dans l’ombre on pourrait croire qu’ils sont rouges ou bordeaux, mais à la lumière on se rend compte qu’ils sont simplement violets ; enfin, j’ai un teint assez pâle et une cicatrice balafre ma joue gauche.
Je ne suis pas très grande : environ 1m65, mais mes jambes sont longues, ce qui me permet d’être rapide à la course.
Niveau vêtements, je porte un peu de tout, mais surtout des habits qui me laissent une grande facilité de mouvement. J’ai néanmoins un petit faible pour le cuir noir.
Ogami :: Bon... là, rien à redire. Sauf que son teint n’est pas pâle... on a juste l’impression qu’elle n’a jamais vu le soleil de sa vie. Mais il est vrai que les vêtements en cuir noir te vont bien.
Pouvoir et Élément : Manipulation des ombres et air
Ogami :: Depuis quand t’es ça toi ? T’es une sorcière ma parole !
Objet Précieux: Une boite à musique sous forme d’une montre à gousset en or.
Aime: La nuit, la lune, jouer de la flûte traversière, chanter, être entourée de personnes de confiance, les animaux, rêver, être au calme, rire, Takumi, Lin et Ogami.
N'aime pas: L’orage, les trahisons, la foule, les critiques, les accusations injustifiées, qu’on me donne des ordres, les prétentieux, les hypocrites.
Histoire pré-Valhalla:
Pour faire simple, je n’ai aucun souvenir de ma vie avant mes 7 ou 8 ans : c’est en effet l’âge auquel Ogami Kitsune me trouva en pleine nuit, pendant un violent orage, dans une ruelle déserte, une « ayame » à la main. D’après lui, j’étais assise toute seule, semblant attendre quelque chose ou quelqu’un. Ce qui l’avait le plus choqué, c’était la quantité de sang tachant mon simple pyjama, l’absence de larme dans mes yeux malgré la blessure qui me balafrait le bras, et mon regard vide. Je n’avais pas semblé le comprendre quand il s’était adressé à moi, ce qui l’étonna beaucoup moins : je n’avais absolument pas l’air d’être une japonaise, même si on était en plein Tokyo.
Il ne trouva aucune information sur mes parents, ni sur moi : je ne portais qu’un simple pyjama, une montre à gousset en or autour du cou, et la fleur. De plus, je n’étais pas très bavarde, mais ce n’était pas le souci essentiel... le vrai problème était qu’on ne se comprenait pas. D’autre part, Ogami vivait seul et ne savait pas comment s’occuper d’une petite fille. Nous étions dans une sacrée impasse.
Pendant environ deux semaines, il s’occupa de ma blessure au bras et ne me nourrissait qu’avec du riz : le manque d’argent et de connaissance le limitait grandement. Le problème, c’est que ma blessure ne guérissait pas, pire : elle s’était infectée, et moi je perdais de plus en plus de poids et de forces. Il a finit par se décider à m’emmener à l’hôpital.
C’est à partir de là que mes premiers souvenirs apparaissent...
Étant donné mon état, ces souvenir sont flous, mais je me rappelle de l’agitation qui régnait : paniqué, il courait dans tous les sens pour trouver un pull ou une couverture dans laquelle m’enrouler et m’emmener. C’est à ce moment que la porte d’entrée s’était ouverte violemment (je l’ai déduis du bruit que cela avait provoqué). J’ai alors entendu des éclats de voix inconnus puis un « Bon dieu, mais t’as vu son état ??? ». A ces paroles, j’ouvris difficilement les yeux : ça faisait tellement longtemps que je n’avais pas entendu quelqu’un parler ma langue. Au dessus de moi se tenait un homme à haute carrure, les cheveux noirs ébène, une frange lui cachant la moitié droite du visage. La suite, je ne la compris pas, ils se parlaient de nouveau dans une langue qui m’était inconnue. Puis, sans aucuns signes avant coureurs, je sombrais dans les ténèbres.
« Et bien... tu peux te vanter de nous avoir fait une véritable frayeur ! »
« Kanojo wa okosa re masu ka??? Kanojo wa anata ga kare ni nani o iu ka rikai suru koto ga deki masu?!» [Elle est réveillée ??? Elle peut comprendre ce que tu lui dis ?!]
« Hai, furansu no shoojo desu ... comment t’appelles-tu ? » [Oui, c’est une petite française]
« ... »
« Kanojo wa watashi ni ima made ni nani mo ii mase n deshita : kanojo ga koozen to oshaberi de wa ari mase n... » [Elle ne m’a rien dit jusqu’ici: elle n’est pas très bavarde...]
« Kanojo ga anata ni nani mo iwa nai : anata ga amarini ooku kare o kawagara se nakere ba nari mase n koto wa futsuu desu...»
[C’est normal qu’elle ne te dise rien: tu dois lui faire trop peur...]
« Nani desu ka????? » [Qu’est-ce que t’as dit ???]
Quand Ogami avait crié, j’avais alors tenté de m’enfoncer entre les coussins du canapé pour me cacher.
« anata wa mi masu ka ? » [Tu vois ?]
« ... gomenasaï... »
« Taku... Tu ne crains rien avec lui tu sais ? Aller, parle nous : quel est ton nom ? »
« ... »
« Je m’appelle Koujô Lin, et toi ? »
« ... »
L’homme avait soupiré, puis posé une compresse sur mon front.
« Tu parleras quand tu en auras envie... »
« Anata wa konban tokuni oshaberi de atte, sore de ii mashita ! » [Tu étais plutôt bavard ce soir, dit donc !]
« Uruseï Ogami... » [La ferme Ogami...]
Je restai deux nouvelles semaines au lit, sans prononcer aucune parole. Mon bras finit par guérir, mais une vilaine cicatrice resta, partant de l’épaule jusqu’au poignet. Lin passait au moins une fois par semaine pour apporter des médicaments, des bandages, de la nourriture etc... Quand il me soignait, il tentait de m’arracher un mot, un son... mais rien.
Et puis un jour...
« Bon, je en avoir assez de toujours t’appeler « petite » ! Depuis aujourd’hui, tu être « Ayame », ok ? La même que ta fleur perdue.»
« ... Rika. »
« ... Nani ? »
« ... Rika »
« Lin, Sore wa nani ? » [Lin, c’est quoi ?]
« Namae no kanojo, baka... » [Le prénom de la petite, crétin...]
« Ah.. Waka ta ! Ton prénom être donc « Rika » ? Joli ! Je être Ogami Kitsune et lui Koujo Lin ! Hajimemashite, Rika-chan.» [Ah... Compris ! [...] Enchanté, Rika-chan]
« Doumo » [De même]
« Tu avoir une jolie voix... Tu savoir, Lin pas être super parlant d’habitude »
« Bavard »
« Nani ? » [Quoi ?]
« Hontoo no kotoba wa « bavard », « parlant » ja naï “ [Le vrai mot c’est “bavard” pas “parlant”]
“... Wakateru desho!” [... Je le sais très bien !]
"Hai hai...” [C’est ça c’est ça...]
Finalement, Ogami décida de me garder avec lui tant que personne ne réclamerait pas une petite française âgée de moins de 10 ans...
... et 1 an plus tard, la situation était toujours la même.
« Ogami ! Sore wa moo tsukuru koto ga deki masen! Anata wa juubun ni noo o mote iru nanata no okane ! Anata no Shigoto wa anata ni juubun de wa ari masen ! »
[Ogami ! Ca ne peut plus durer ! Tu n’as pas suffisemment d’argent pour vous deux ! Ton métier ne te suffit plus !]
“anata watashi ga tsukut take tsuboo nan desu ka???? watashi ga tandoku de kanojo ni nokoshi masu ka???? Kanojo ga sonzai shi nai ka no yoo ni ??? »
[Tu veux que je fasse quoi ??? Tu veux que je la laisse toute seule ??? Comme si elle n’avait jamais existé ???]
Ce n’était pas la première fois qu’ils avaient ce genre de discussion... ce n’était pas la première fois qu’Ogami rentrait épuisé de son travail... ce n’était pas la première fois que je devais appeler Lin en urgence à son cabinet, pour qu’il vienne le soigner.
Bien que je ne comprenne pas encore très bien le japonais, j’avais saisis le sens principal des phrases ...
« Gomenasai... »
Ogami s’était tourné vers moi, et m’avait fait signe d’approcher du lit.
« Tu ne dois pas être désolée, Rika-chan : je être content d’avoir de la compagnie à maison »
Ogami souriait tout le temps, mais les cernes et son visage fatigué juraient avec sa tentative de me rassurer... même un gamine de mon âge pouvait le comprendre.
« Neee... Lin-san ? Si je pars, Ogami sourira mieux ? »
« J’en doute petite... j’en doute. »
« Pourquoi ? Il aura les sous pour lui tout seul ! »
« Ils sera aussi tout seul, et il sera triste »
« Mais... c’est pas mon papa ! Donc, il peut pas être triste... »
« Ca n’a rien à voir... et pourquoi il pourrait pas être ton papa ? »
« Ben... il est trop jeune : les papa des autres enfants son vieux... ou alors, toi tu seras mon grand père ? »
« ... je doute qu’à 26 ans je puisse être ton grand père... »
« Ogami il a quel âge ? »
« Bientôt 18 ans »
« Bientôt quand ? »
« Une semaine »
« C’est bientôt ! »
« ... c’est ce que je viens de te dire »
J’avais serré contre moi la peluche en forme de gros chien qu’Ogami m’avait offert... puis avais eu une bonne idée...
« o tanjoubi omedetou gozaimasuuuuu ! Bon anniversaire ! »
« Arigato, Rika-chan »
« Si je te fais un bisous, tu iras mieux ? »
« Peut être bien... tu vouloir essayer ? »
Je lui avais joyeusement embrassé le front, me penchant au dessus du lit.
« Si on fait un bisous sur le front, on guéris plus vite ! »
« Qui t’avoir dit ça ? »
« ... je sais plus... »
Il y avait eu un long moment de silence, puis Ogami l’avait brisé en riant.
« Tu entendre Lin ? Je avoir bientôt plus besoin de toi pour soigner ! »
« Pour « me soigner » »
« Ce être pareil »
« Tiens ! Purenzento ! » [cadeau !]
Je lui tendis un petit paquet, enrouler dans du journal.
« C’est elle qui fait le papier cadeau »
« Oui ! C’est moi ! Lin-san a couper et moi j’ai coller ! »
« Ooooh... Lin ! Je ne te savoir pas doué dans l’art ! »
« Urusei, baka kitsune... » [La ferme, idiot de renard]
Je m’étais mise à rire joyeusement, serrant Haku, mon chien en peluche, dans mes bras.
« Yata ! Lin, Rika-chan ! Arigato gozaimasu ! »
« Tu regardais souvent ce jeu quand on passait devant la vitrine ! Alors je l’ai pris !»
« Mate, Ogami... » [Attends, Ogami...]
« Ce n’être pas un simple jeu ! Ce être une PSP ! »
« Ogami... »
« Tu es content ? »
« Mochiron ! Arigato Lin, tu m’avoir offert deux cadeau cette année ! Tu être généreux ! Ahahaha ! »
« Ogami ! Boku wa nani mo kai mase n deshi ta! » [Ogami ! Je n’ai pas participé!]
Il eu un silence, pendant lequel le sourire d’Ogami s’effaça peu à peu.
« Nee... Rika-chan... Où tu avoir pris l’argent pour acheter ça ? »
« Chez le monsieur où tu vas de temps en temps, pourquoi ? »
« Le monsieur ? »
« Celui en bas de la rue, qui a le magasin un peu caché »
« Le préteur sur gage... Anzen nikansuru preator ...»
Les yeux d’Ogami s’étaient écarquillés, et m’avaient scrutée, comme s’ils cherchaient quelque chose.
« Rika-chan... ton collier... être où ? »
« Chez le monsieur... pourquoi ? »
« NANI ??? NAZE SORE O TSUKUT TA KA ?! » [QUOI ??? MAIS POURQUOI AVOIR FAIT ÇA ?!]
Il s’était soudainement levé, et avait foncé dehors.
« Kono baka ! » [Cette idiote !]
« Mate, OGAMI ! » [Attends, OGAMI !]
« Pourquoi... pourquoi Ogami il est en colère ? Il aime pas son cadeau ? »
Des larmes avaient coulé le long de mes joues, et je tremblais en serrant Haku contre moi.
« Pourquoi... pou... pourquoi il a crié... ? »
« Shinpai shi nai de... ne t’inquiète pas. »
J’étais tombée à genoux en pleurant, et Lin s’était empressé de me relever.
« C’est rien Rika, c’est rien... alors... arrête de pleurer, onegai »
Il était alors sortit, et était revenu un long moment plus tard, Ogami appuyé sur son épaule, le visage encore plus fatigué. Celui-ci s’était détaché de Lin, s’était avancé vers moi pour s’agenouiller en face de moi et m’avait remis la montre à gousset autour du cou.
« Rika-chan... tu devoir me faire une promesse... jamais tu devoir te séparer de ce collier ! Ce être tout ce qu’il rester de ton ancienne vie ! Ca pouvoir être utile pour savoir qui tu être ! »
« Mais... mais... je comprends pas... »
« Tu être trop petite maintenant, mais plus tard tu comprendre. Nee... Rika-chan ? Yakusoku ? »
Il m’avait présenté son petit doigt. J’avais d’abords hésité, puis l’avais crocheté avec le mien.
« Yakusoku... »
« Yosh... ‘’ Yubi KiRi GenMan Uso TsuITaRa HariSenBon NoMaSu YubiKitTa !’’ » [chanson prononcée par les japonais quand il se font une promesse (=yakusoku) : «L'entrelacement pour le coupage de doigts, si tu mens je te ferai avaler 1000 aiguilles, coupage de doigts ! »]
Je ne m’étais alors plus jamais séparée de ma montre à gousset. J’ai toujours ignoré comment il avait pu récupérer l’argent, mais maintenant je pense que c’était un moyen quelque peu... illicite. Depuis cet incident, Lin et Ogami ne parlèrent plus jamais d’argent devant moi.
Nous vécûmes encore deux ans dans la même situation : certains mois tout allait bien, et pendant les suivants nous devions nous serrer la ceinture. Ogami me laissait une grande marge de liberté, mais gardait le plus souvent possible un œil sur moi. De plus, j’avais l’interdiction formelle d’entrer dans la pièce du fond. Je ne sus pas tout de suite quel était ce métier : il me répondait souvent qu’il faisait ce que les personnes qui payaient bien lui demandait de faire, sans chercher à savoir pourquoi.
Plus le temps passait, mieux je parlais et comprenais le japonais. Au bout de 2 ans, je savais parfaitement le parler et le comprendre, et commençais aussi à savoir l’écrire : Lin était un très bon professeur. D’ailleurs, il essayait d’apprendre le français à Ogami, mais c’était... assez laborieux.
« J’ai jamais été très doué pour l’école de toute façon ! C’est pas à 24 ans que je vais commencer à être un génie ! »
« Ce n’est pas une question d’être un génie ou pas : ça te permet de communiquer plus facilement avec Rika, alors fait un effort ! Regarde ses progrès ! »
« Oui, mais Rika-chan c’est pas pareil ! Et puis cesse de me répondre en français, je ne saisis pas tout... »
« Ça t’aidera plus que s’il te parlait en japonais !^^ »
« Raaah... puisque vous êtes tous contre moi, j’abandonne ! On va la recommencer, cette leçon ! »
« Navré, mais c’est fini pour ce soir : je dois rentrer. »
« ... Lin... t’es dur là »
« Je sais »
Un jour, alors que nous nous promenions dans Tokyo Ogami et moi, un homme se présenta devant nous.
« Kitsune... t’es en retard dans les paiements »
« Ren... pas maintenant s’il te plaît... »
J’avais sentis sa main serrer furtivement la mienne. J’avais levé les yeux vers l’homme qui semblait mettre Ogami mal à l’aise... ce qui était extrêmement inhabituel.
« Serait-ce la fameuse Rika ? Mignonne... tu sais qu’elle pourrait nous être utile plus tard ? »
« La mêle pas à ça ! »
« Ça quoi, Ogami ? »
«Rien Rika-chan... c’est pas important... »
« Mais c’est qu’elle parle notre langue ! »
Il s’accroupit devant moi. Je ne pus m’empêcher de faire un pas derrière Ogami. Je scrutais le moindre de ses gestes, tel un animal aux aguets.
« Dis-moi Rika-chan... quel âge as-tu ? »
« On ne sait pas... Ogami pense que j’ai 10 ans »
« 10 ans ? Tu es bien mignonne pour une petite de cet âge... je suis certain que tu deviendras une bien jolie jeune fille d’ici 5 ou 6 ans... et tes yeux on certes un drôle de couleurs, mais... »
« Ren ! »
« Quoi ? On peut bien la complimenter, non ? »
« Fais pas l’innocent... je t'interdis de t'approcher d'elle... »
"Tu risque d'avoir du mal à m'interdire quoi que ce soit, Kitsune..."
Ogami me serrait la main tellement fort que je devais me retenir de crier.
« Ogami... on y va ? »
« Oui... »
« Kitsune... n’oublis pas ! »
« Je sais !!! »
Un peu plus loin, je levais les yeux vers son visage... son expression me fit froid dans le dos : il s’y mêlait inquiétude et colère.
« Je l’aime pas ce type... »
« Tu as bien raison, Rika-chan... tu as bien raison... »
Mais ce « type » réapparu moins d’un mois plus tard, alors que j’étais seule à la maison.
« Tu sais Rika-chan... il n’est pas bien prudent d’ouvrir à n’importe qui... »
« Je referme la porte alors »
Il la bloqua avec son pied.
« J’ai à faire avec Kitsune »
« Il est pas là »
J’avais répondu d’une voix que je voulais ferme, mais l’expression qu’il avait prit avait fait fondre mon courage.
« C’est pas plus mal »
Il avait ouvert la porte sans ménagement, et m’avait poussé à l’intérieur.
« Tu sais où est l’armurerie ? »
« J’ai... j’ai pas compris le dernier mot »
« Armurerie ? C’est un endroit où on entrepose des armes.»
« Armes ? »
Il releva un sourcil, puis ricana.
« Je vois... il a pris soin de ne pas mentionner ces mots devant toi... Alors... y a t-il une pièce où tu n’as pas le droit d’entrer ? »
Par réflexe, mon regard dériva vers la pièce du fond, mais je me forçais à le faire revenir vers le mur d’en face.
« Non »
« C’est mal de mentir... néanmoins, je vois mal Kitsune donner ce genre de conseil »
Il se dirigea à grands pas vers la dite pièce, mais je m’étais précipitée à sa suite pour l’en empêcher.
« Non ! Ogami ne veut pas ! C’est interdis ! C’est int... »
La gifle qu’il m’asséna m’étourdis par sa violence.
Alors que je me reculais, il m’avait attrapée par le poignet et m’avait forcé à le suivre.
« Toi aussi tu vas voir ce qu’il y a dans cette pièce ! Peut être que ça lui ouvrira les yeux à cet imbécile ! »
« Non... c’est interdis... »
Sans faire cas de mes protestations, il ouvrit la porte avec un coup de pied. Ogami m’avait interdis d’entrer ! Je ne devais pas regarder... je ne devais pas regarder. Ce fut une sorte de cliquetis qui attisa ma curiosité.
« Je ne vois vraiment pas pourquoi il t’a interdis de venir ici : il n’y a rien de bizarre. »
J’entrouvris un oeil... puis les deux. Il faisait tout noir.
« Ah ! Tiens moi ça une seconde »
Il me fourgat un truc dans les mains, et se dirigea vers le mur.
« Attention aux yeux... »
Quand la lumière s’alluma, mes yeux s’écarquillèrent.
« Tu vois ? Il n’y a rien de bizarre ici... enfin... pour nous... »
Sur les murs étaient entreposées les mêmes armes que dans les films d’actions...
« C’est des faux... »
« Et non, ils sont tous aussi véridiques que celui que tu tiens dans tes mains ! »
Mon regard se posa sur mes mains... un révolver à la cross noire s’y trouvais.
« Ton cher Ogami n’est pas aussi gentil qu’il en a l’air... Bon, j’ai pris les munitions que je voulais...»
C’est à ce moment que j’entendis la porte s’ouvrir...
« Bon retour Kitsune ! »
« Ren ? Qu’est-ce que... »
« T’as petite protégée à fait une superbe découverte ! »
« Rika-chan ? Qu’est-ce que... enfoiré !!! »
Ogami arriva en trombe dans la pièce, le regard furieux. Quand il se posa sur moi, on aurait dit que son pire cauchemar se déroulait devant ses yeux. Ren passa à coté de lui, et posa sa main sur son épaule.
« Je pense que tu vas de nouveau réfléchir à ma proposition... »
« ... »
Ren haussa des épaules, et sortis.
« O... Ogami... pardon... j’avais pas le droit.... »
« ... »
« J’ai essayé de l’en empêcher... »
Sans un mot, il s’accroupit en face de moi, et retira doucement l’arme de mes mains pour la poser plus loin.
« Tu... tu es en colère ? »
Sans répondre, il me serra dans ses bras.
« Comment pourrais-je t’en vouloir? »
Je le laissais faire sans comprendre.
« Gomenasaï, Rika-chan... »
« Pourquoi ? »
« ... Il faut appeler Lin. »
Lin arriva à peine une demi-heure plus tard...
« Tu devais t’en douter que ce jour arriverait, non ? Tu ne pouvais pas la garder à l’écart de ce milieu éternellement ! »
« Crois-moi, je l’espérais... »
« Imbécile ! C’était peine perdue ! »
« Je pensais qu’en refusant de l’adopter, ça arrangerait les choses... Je ne pensais pas que Ren la trouverait intéressante... »
« Mais t’as rien dans le crâne ?! Ce type ne voit que de l’argent partout ! Rika n’est encore qu’une gamine, mais pas éternellement ! »
Ogami pris son visage entre ses mains.
« Qu’est-ce que je dois faire... ?»
« Il n’y a pas 36 solutions : soit tu fais ce qu’il t’a dit, soit tu te démerde pour la faire adopter dans un autre pays ! »
« NON ! »
C’était moi qui avais crié.
« Je veux pas ! Je ne veux pas quitter Ogami ! »
« Là n’est pas la question Rika ! »
« Tais-toi ! Tais-toi Lin ! Tu dis des choses méchantes à Ogami ! Tu es méchant, je te déteste ! »
Ma phrase sembla le clouer sur place. Il pâlit dangereusement, et son regard s’emplis de tristesse.
« Crois moi Rika, je ne fais pas ça par gaité de cœur... »
« M’en fiche ! »
« Rika... ça suffit s’il te plait. Lin excuse-la...».
« Il n’y a pas de soucis. »
Ogami se frotta le visage, et se tourna vers moi.
« Et toi rika, que veux-tu faire ? »
« Rester avec toi et Lin... »
« Même si ça signifie faire des choses qui ne te plaisent pas ? »
« Ogami ! »
« Oui ! »
« Se sera des fois des choses dangereuses, ou illégales... »
« M’en fiche ! Je veux rester avec vous ! »
« Ogami ! Elle n’a que 10 ans ! »
« Et comme tu l’as dis : on n’a pas le temps. »
Lin s’affala dans le siège, le bras sur les yeux.
« Fait comme tu veux... c’est ta protégée après tout »
« Ma ? »
« C’est toi qui l’a trouvée »
« C’est toi qui l’a sauvée »
«... »
Ogami m’appris alors ce qu’il était : un « freelancer », c’est à dire qu’il décrochait des contrats aléatoirement, et était payé une fois sa mission effectuée. Ca pouvait aller de retrouver un chat perdu à jouer les gardes du corps, espionner la femme d’un mari se croyant cocue à l’assassinat de la dite femme. Bien sûr, il ne me dit pas cela en ces termes.
Durant les mois et les années qui suivirent, il m’entraina à me battre, m’aida à me muscler, à améliorer ma vitesse, mais aussi à trouver mes « spécialités ».
Il s’avéra donc que j’étais rapide, précise, patiente, souple, agile... mais trop peu sûre de moi et terriblement maladroite, sauf avec...
« Rika-chan ! Tu fais quoi avec ce couteau ?! »
« Rien, j’attends que le riz cuise »
« Mais regarde ce que tu fais quand tu le lance en l’air ! »
« Pourquoi ? Je le rattrape à chaque fois... zut »
« Le couteau oui... la casserole beaucoup moins... »
... les lames courtes. Manier un poignard, un couteau ou une dague était pour moi d’une facilité déconcertante. Bien sûr, je n’arrivais pas à la cheville de Lin, qui maniait aussi bien le scalpel que le poignard, mais je m’améliorais à une vitesse folle. D’ailleurs, Ren venait parfois voir où j’en étais... et c’était mon regard venimeux qui l’accueillait.
A 14 ans, je commençais à travailler en duo avec Ogami. Bien sûr, ce n’était que de petites ou moyennes mission avec peu de risques.
Depuis, nous vivions mieux lui et moi : l’argent venant des deux cotés, la vie était devenue bien plus simple. Contrairement aux craintes de celui-ci, je m’étais bien acclimatée, et ne souffrait pas du rythme imposé.
Peu à peu, je découvris qu’en fait nous faisions parti d’une grande organisation, dissimulée aux yeux des tokyoïtes « normaux », comme une population de l’ombre. Il nous arrivait d’avoir des rencontres avec les yakusas du coin, des gens fort sympathiques et de confiance... mais à qui il ne fallait pas trop chercher de noises.
Je rencontrais aussi d’autres membres de cette « organisation », notamment Takumi, qui était de 3 ans mon ainé. Grand, les cheveux teints en blond, les yeux vairons (marron et vert), il avait un petit air de Yankee. Nous devînmes rapidement très proches, presque inséparable, mais sans aucune ambigüité au niveau de notre relation. C’était la personne en qui j’avais le plus confiance avec Ogami et Lin, mais Ogami me faisait souvent des petites scènes de jalousie, ce qui se finissait rapidement en un claquement de porte mutuel. C’est vous dire nos âges mentaux (pour moi, c’était déjà plus explicable... Ogami... moins). Mais ce genre de disputes ne durait jamais plus de 2 jours. Et oui, parce qu’au fur et à mesure que je grandissais, je développais un caractère... hum... difficile ? Bof, n’allons pas jusque là. Mais disons que je ne me laissais plus faire aussi facilement, et l’autorité ultra protectrice d’Ogami me mettait quelque fois assez en colère. Je n’étais pas en sucre, bon sang !!! En fait, j’avais l’impression d’avoir un grand frère croisé avec un père, le tout mixé avec un petit ami possessif. Drôle de mélange, vous me
direz. Et pourtant, c’était vraiment l’impression que j’avais, et je soupçonnais même Ogami de ne plus savoir où il en était avec moi. Heureusement que Lin lui remettait souvent les pendules à l’heure. Mais malgré nos quelques disputes (qui n’étaient pas si
nombreuses que ça), Ogami et moi restions aussi soudés que les deux doigts de la main. Nous étions la meilleure paire de coéquipiers possible.
L'exemple le plus explicite de cette jalousie qui me revient en mémoire, c'est celui-ci :
C’était un soir où Takumi et des amis à lui m’avaient emmené dans un karaoke... trainée de force serait plus juste : à la météo, ils avaient prévu de l’orage... Mais ils voulaient m’entendre chanter. D’après eux, j’avais une très jolie voix. La soirée se passa merveilleusement bien, mais Ogami m’avait demandé de rentrer avant 2h du matin, à cause du boulot. Vers 1h30, takumi décida de lui même de me ramener, malgré les réticences des autres.
Mais une fois dehors...
« Rika ? Tu es toute pâle... »
« Tu... tu n’as rien entendu ? »
« Non... »
« Un grondement... »
« Mais non, aller viens. »
« Takumi, je te dis que j’ai entendu un grond... kyaaaaaa ! »
J’avais violemment sursauté quand un grondement, pourtant lointain, avait retentit.
Je me mis à trembler de tous mes membres, m’accrochant à son bras comme si ma vie en dépendait. Il m’attira contre lui, et me caressa la tête. Le pauvre, il avait du espérer qu'on soit rentrés avant que l'orage n'éclate. Il n'avait jamais été très à l'aise pendant mes crises de panique.
« On va y aller le plus vite possible... tu veux qu’on court ? »
Ce n’était pas une question : il m’avait déjà empoigné le bras, et courait à toute allure. Une chance pour moi que je sois plus rapide que lui, sinon j’aurais été en drapeau derrière.
Au bout de quelques minutes, il me lança :
« Regarde, on a passé le terrain vague ! On est à plus de la moit... »
Mais un violent coup de tonnerre couvrit sa voix.
Ma réaction fut immédiate : un hurlement força mes lèvres, mes jambes se dérobèrent, et mes mains se plaquèrent sur mes oreilles. Takumi eu beau me secouer, me forcer à le regarder, rien n’y fit : j’étais littéralement terrorisée. Je me sentis alors portée sous un porche, à l’abri de la pluie qui tombait en trombes, et Takumi me plaqua contre le mur.
« Ogami ! Ogami ! Lin ! Ogami ! »
« Rika ! Rika ! Calme-toi ! Calme-toi tout de suite !»
Il me serra brusquement dans ses bras, en me murmurant des paroles réconfortantes. Peu à peu, je sentis la panique s’atténuer. Au bout d’un moment, Takumi pris mon visage entre ses mains, et essuya mes larmes avec ses pouces.
« Ca va mieux, hime ? » [Hime=princesse]
J'avais hoché la tête, toujours tremblante. Il m'avait alors repris dans ses bras pour continuer à me réconforter.
« Eloigne-toi d’elle tout de suite. »
Sachant pertinemment que discuter avec lui était tout ce qu’il y a de plus inutile dans ces moments là, Takumi s’exécuta de mauvaise grâce, levant les yeux au ciel. Il aurait essayer de parler à un mur que ça aurait eu le même effet.
« Je ne veux plus que tu le fréquente ! »
« Mais pourquoi ? »
« Parce que je l’ai décidé, c’est tout ! »
« Tu n’es pas juste ! Tu as toutes les femmes que tu veux, je ne t’empêche jamais d’aller les voir que je sache ! »
« Je ne vois pas du quoi tu parles ! »
« Tu veux que je te les récite dans l’ordre alphabétique peut être ?! »
« Là n’est pas la question ! Tu as vu dans quel état tu es ?! »
« C’est à cause de l’orage ! »
« Quand bien même ! Je t’interdis de le revoir !»
« Dans tes rêves ! Je fais ce que je veux ! »
« Quoi ??! »
« Lin avait tord pour une fois ! Tu n’es qu’un lolicon ! » (= hommes aimant les jeune filles plus jeunes qu’eux]
« Répète ça ! »
« Je te déteste quand t’es comme ça !!! »
J’avais claqué la porte de ma chambre, et y était restée enfermée jusqu’à ce que Lin force ma serrure après 3 jours de jeun... avant qu'Ogami ne parvienne à la défoncer à coup de pieds et d'épaule: il avait eu peur que je me sois laissée mourir de faim.
Mais bon, celle-ci avait été la plus violente de toutes, et n’avait pu être réglée que grâce à l’intervention de notre médiateur préféré : Lin, qui ne ce gêna pas pour nous faire passer pour des « gamins immatures et indisciplinés, ne réfléchissant pas plus que le plus stupide des oiseaux, et cherchant avant tout à avoir raison sans même vérifier si nous n’avions pas tord »
Que de souvenirs... mais je pense qu’il serait temps que je relate comment j’ai découvert mes... pouvoirs.
C’était pendant une « mission » qui devait être beaucoup moins dangereuse à la base, mais qui a vite dégénéré pour des raison qui me sont encore inconnues...
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« Ne crie surtout pas... »
Sa main plaquée sur ma bouche, je fixais avec horreur le bureau devant moi, tremblant de tous mes membres.
« Calme-toi... »
Sur ce bureau gisait le corps de Daisuke Tokugawa, chef du clan « beni tora », dont la tête baignait dans une flaque de sang...
« Ils ont du utiliser un silencieux... je ne vois pas d’autre solution. Dans tous les cas, il faut qu’on se tire d’ici au plus vite... viens !»
Il me tira par le bras hors de la pièce, neutralisant au passage les deux gardes grâce à son taser, d’un geste rapide et précis.
« Qui a pu faire ça ??? »
« Dans la mafia, tout le monde est un peu l’ennemi de tous le monde : n’importe quel clan peut être à l’origine de cet assassinat... le problème, c’est qu’on était les seuls sur les lieux, et ça ne joue pas en notre faveur »
« Donc nous étions... »
« ... Au bon endroit, au mauvais moment »
Nous déboulâmes soudain dans un couloir, et nous retrouvâmes face à un groupe de yakusas, qui nous dévisagèrent froidement.
« Bon sang, Ayame ! Fait gaffe où tu marches ! »
« Pardonnez-moi maitre... »
« La transaction a été faite ? »
« Dans les règles »
« Vous avez la chose ? »
Ogami tapota sa veste, le visage aussi calme que s’il ne s’était rien passé.
« Ici messieurs »
J’entendis le portable d’Ogami vibrer, mais il n’y fit pas attention.
« Parf... »
Soudain, une alarme retentit dans tout l’immeuble, me vrillant les tympans.
A peine les types avaient sortis leurs armes (pistolets et courts katana) qu’Ogami était déjà entré en action, et je m’empressais de lui porter main forte... 2 contre 7, c’était serré... d’autant que ce n’était pas des petites pointures. Je parvins à en neutraliser 3 et lui s’occupa des 4 autres. Rapide et efficace, il les élimina en moins de deux minutes.
« Rika ! Ca va ? »
« De simples égratignures, ça ne me gênera pas plus que ça.»
« On dégage »
Nous fîmes plusieurs mauvaises rencontres, et on s’en sortait à chaque fois avec d’avantage de blessures... la fatigue s’accumulait...
« OGAMI !!! »
Il se retourna, mais pas assez rapidement... une lame le frappa au visage. Il lâcha un cri de douleur et porta ses mains à son visage, tandis qu’un poignard perforait la gorge de son assaillant. Me tenant l’épaule, qui saignait abondamment, je m’avançais vers lui en me frayant un passage entre les corps.
« Ogami... »
« C’est rien... on bouge »
Sa voix n’avait été qu’un souffle, tandis qu’il me tirait vers un escalier, que nous montâmes 4 à 4. Une fois en haut, des voix furieuses nous indiquèrent qu’on était suivis et que d’autres arrivaient du couloir en face... nous étions coincés.
« Là ! »
Ogami ouvrit une porte, me poussa à l’intérieur et referma derrière lui en la verrouillant avec une carte. Pour plus de sécurité, je l’aidais à pousser un bureau contre la porte.
« Ca ne les retiendra pas longtemps... »
« Appelons Lin ! »
« Mon portable est tombé pendant les affrontements »
Je le regardai s’assoir contre le mur, sous une fenêtre. En regardant tout autour de moi, je réalisais qu’on se trouvait dans une chambre d’enfant.
« Pourquoi nous avoir fait monter au 5e étage ? »
« Je constate avec joie que tu as étudié les plans... arg ! »
Je me précipitais vers lui et m’agenouilla à ses côtés.
« Montre-moi ton œil »
« C’est inutile »
« Montre ! »
Je tendis la main vers lui, mais il m’attrapa le poignet pour l’éloigner. Il plaqua ensuite sa frange dessus pour cacher sa blessure.
« Arrête, on ne peut plus rien faire pour lui »
Mon cœur se serra, mais je respectais sa décision. Il était dans un sale état... jamais, à aucun retour de mission solo, il n’était revenu ainsi : sa veste était déchirée, sa chemise tachée de sang, traduisant un grand nombre d’entailles, il avait le souffle court, et du sang gouttait de son menton après avoir coulé de son œil.
Il prit soudain mon visage dans ses mains, avec douceur mais fermeté, et son œil unique devint glacial et dur.
« Quand t’ont-t-ils fait ça ? »
Une profonde entaille barrait ma joue gauche, du nez jusqu’au bas de l’oreille.
« Pendant un moment d’inattention de ma part : c’est ma faute »
« Ils ne s’en sortiront pas vivant ...»
Je me tournais vers lui, étonnée par sa brusque colère.
« C’est pas notre soucis principal... mais plutôt comment se sortir de ce guêpier... »
« Il n’empêche qu’ils paieront pour ton visage ! »
« Ogami... »
Sans davantage de parole, je m’assis contre le mur à ses cotés.
« Tu as un plan ? »
« Bien sûr... mais il ne va pas te plaire »
« Je ne te laisserais pas ! »
« Je t’avais prévenu qu’il n’allait pas te plaire... »
Je saisis sa main, et la serrait avec force.
« Tu me dois un resto... tu ne resteras pas ici ! »
Il lâcha un petit rire léger en se tenant les côtes, qui semblaient douloureuses.
« Tu ne devrais jamais changer Rika-chan... tu as le don pour toujours nous remonter le moral »
« Ça fait longtemps que tu ne m’as pas appelée ainsi... »
« Je te trouvais suffisamment grande pour cessez de t’appeler de la sorte... mais au fond, tu resteras toujours mon unique « Rika-chan » »
Je lui adressais un léger sourire. Malgré la situation et son état, l’éclat de la lune qui l’éclairait me montrait toujours le même Ogami : rassurant, protecteur, beau, avec un regard rieur...
« Lin m’a dit que tu t’étais mise à la flûte traversière ? »
« Le traitre... »
« Ahahaha ! »
« Ça fait environ 2 ans maintenant, mais je voulais être parfaite pour te faire écouter... »
Il me fixa dans les yeux, ce qui me troubla légèrement. Tendrement, il caressa ma joue du bout des doigts...
« Pour moi, tu seras toujours parfaite... »
« N... ne dit pas de bêtises ! »
« je suis très sérieux »
Je détournais la tête pour lui cacher la rougeur de mes joues.
« Regarde ce que j’ai découvert, au lieu de dire n’importe quoi ! »
Je sortis ma montre à gousset, et l’ouvris pour révéler le cadran. Depuis longtemps, les aiguilles s’étaient arrêtées. En fait, d’aussi loin que je me souvienne, cette montre n’avait jamais marché.
Lentement, avec des gestes précis, je la remontais jusqu’à ce que les aiguilles indiquent minuit pile.
Une douce mélodie résonna alors dans la pièce, mais pas suffisamment forte pour qu’on l’entende depuis le couloir. Elle ressemblait à une berceuse, et comme à chaque fois que je la mettais en route, ce son me remplit de nostalgie.
« Lacie »
« Pardon ? »
« Lacie... c’est le nom de cette mélodie »
« Comment tu l’as connais ? »
« J’ai du l’entendre une fois... il y a longtemps »
Je rougis de nouveau quand je remarquais qu’il me fixait avec encore plus de douceur et de tendresse que d’habitude.
« O... »
« Je sais ce que tu essaye de faire... »
Je détournais le regard... venant de lui, ce n’était pas étonnant qu’il le remarque. Je le sentis bouger, et ne voulu le fixer de nouveau que lorsqu’il souleva doucement mon menton avec son indexe.
« Je déteste Takumi »
« Pour... »
« Il peut avoir ce que je ne pourrais jamais obtenir de toi, sans basculer dans l’illégalité... »
Mes yeux s’écarquillèrent quand je vis son visage s’approcher du mien. Mon cœur se mit à battre la chamade comme jamais il l’avait fait. Des frissons me parcouraient les membres. Et pourtant...
« Tu avais raison hier, sur ce que je suis... »
... je ne bougeai pas d’un millimètre.
Après les avoirs tendrement frôlées, ses lèvres se posèrent avec une extrême douceur sur les miennes, tandis que sa main me caressait les cheveux puis la joue... et moi, pendant ce temps, je ne saisissais pas du tout ce qui se passait dans sa tête. J'étais même com-plê-te-ment larguée.
« Ils sont là !!! Les traces de sang mènent à cette porte ! »
Ogami se recula lentement, une lueur de profonde tristesse dans le regard.
« Tu as gagné autant de temps que tu le pouvais Rika... mais c’était insuffisant, désolé »
« Ces bâtards ont bloqué la porte ! Venez nous aider !!! »
« Non ! Je refuse de te laisser derrière ! Soit tu viens, soit je reste ! »
« FAIT CE QUE JE TE DIS ! »
« NON ! »
D’un geste fluide, il sortit un pistolet de derrière son dos et le braqua sur moi.
« Rika... je préfère encore te tuer ici et maintenant, plutôt que tu tombe entre leur mains... qui sait ce qu’ils pourraient te faire subir ? Je refuse que ça arrive... »
De grosses larmes roulèrent sur mes joues.
« Mais... »
« C’est la seule solution... Je t’en prie, ne me force pas à tirer...»
Des coups violents frappèrent la porte : ils tentaient de la défoncer.
« On a plus le temps... »
Son ton suppliant me fendit le coeur.
Sans un mot, je me remis debout, et fixait Ogami avec douleur.
« Que dois-je faire ? »
------------------------------------------------------------------------------------------------
*les murs de ce bâtiment sont pleins d'aspérités, vu ta souplesse, ton agilité et ton poids, il te sera facile d'escalader les deux derniers étages jusqu'au toit. Une fois là, repère le toit le plus proche: une énorme réserve d'eau y est placée. Elle est assez basse par rapport au toit de cet immeuble, tu risque de te faire une entorse, ou même de briser quelque chose... mais je ne vois pas d'autre solution pour t'échapper: tu vas sauter à son sommet, descendre par son échelle, puis par l'escalier de ce 2e immeuble. Ensuite, appelle Lin dès que possible pour lui expliquer la situation.Je gagnerai autant de temps que possible: je suis un professionnel après tout!^^*
L'escalade ne fut pas aussi facile que l'avait prévue Ogami: mon épaule me faisait atrocement souffrir, et mes forces étaient limitées, malgré le temps de récupération dans la chambre. Je mis plusieurs minutes à atteindre le toit, et ce fut à bout de souffle que je posais mes pied dessus. Mais je n'avais pas de temps à perde: je devait trouver cette espèce de citerne...
"Les rats quittent le navire?"
Je sentis mon sang se figer dans mes veines.
"Pas de gestes brusques, tes mains en évidence, ou je te vide ta petite cervelle... voila, tourne toi maintenant"
J'obéis à la voix, et me retrouvait face à l'un des gardes de tout à l'heure, qui braquait une arme sur moi...
*Tu les as tous épargner avoue? Ton simple regard répond à ma question... tu es bien trop gentille Rika, dans ce métier, il faut parfois se montrer cruel...*
"Ce n'est pas nous qui avons tuer votre chef!"
"Tu m'en dira tant..."
"Je vous le jure! Nous n'étions là que pour..."
"Je sais bien que ce n'est pas vous! Mais vous êtes les parfaits coupables, alors..."
Je lui lançais un regard à la fois surpris et haineux.
"Vous nous avez..."
"Utilisé? Bien sur! N'êtes vous pas des freelancers? On vous utilise puis vous jette ensuite, c'est normal..."
"ESPÈCE DE..."
Je criai lorsque la balle me toucha à mon épaule déjà blessée.
"Silence, gamine... "
Il arma de nouveau son pistolet.
"C'est l'heure de faire ses adieux à la vie..."
Tout se passa alors très vite: je cru voir mon ombre s'allonger jusqu'à la sienne, et il stoppa son indexe. J'eus un léger mouvement de recule, et il fit de même. Sans réfléchit d'avantage, je mis ma main droite comme si elle tenait une arme elle aussi, et la dirigea vers ma tempe.
"attends... comment tu fais ça???!"
Je ne répondis pas, et appuyait sur la gâchette invisible... ce fut le vrai pistolet qui tira. L'homme s'affaissa comme un chiffon, tandis qu'une mare de sang s'étalait sous lui.
Soudain, je sentis mes forces m'abandonner entièrement, tendis qu'une lumière brilla sous mon gilet. Je portais mes mains à ma poitrine, et toucha ma montre à gousset... c'était bien elle qui était à l'origine de cette lumière. Je me sentis partir en arrière, mais avant que je ne touche le sol, un homme me rattrapa, et m'allongea doucement à terre. Il me proposa de le suivre dans lieu avec un nom étrange, mais je lui répondis que je devais appelée Lin... puis je sombrais dans le noir.
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
J’émergeai douloureusement d’un sommeil lourd et réparateur. J’avais l’impression d’avoir couru un marathon tellement j’avais mal aux muscles, quels qu’ils soient. Ah... d’ailleurs, celui là je ne le connaissais pas... mais quel était ce rêve étrange ? Il m’avait semblé si réel.J’ouvris lentement les yeux et fus rapidement éblouie par la lumière du soleil, qui était déjà haut dans le ciel. Soudain, tout me revint en mémoire : l’échec de la mission, la blessure d’Ogami... Ogami !
Je me redressai brutalement en grimaçant, et criai (ou plutôt « hurlai ») son nom. Dans la salle à manger, j’entendis un bruit de tasse brisée, de chaise renversée, puis de course avant de terminer par un dérapage (en chaussons si je devais me fier à mes oreilles). Ma porte de chambre s’ouvrit brutalement sur... Ogami, un bandeau noir sur l'oeil (comme les pirates). Celui-ci se rua vers moi pour me serrer dans ses bras, jusqu’à limite me péter les côtes. Puis le visage de Takumi passa par l’entrebâillement de la porte, puis celui d’un homme que je ne connaissais pas.
J’écoutais Ogami se rependre en excuses, m’expliquant que Lin et d’autres personnes étaient arrivés à temps pour le sortir du guêpier, mais qu’il n’avait pas été suffisamment rapide pour me rejoindre avant que je ne m’évanouisse. En fait, ce n’était pas un rêve ! Mais pourquoi m’étais-je évanouie ? Je ne m’en souvenais plus... la dernière image que j’avais était mon ombre qui s’étendait rapidement vers cet homme... puis plus rien. Le trou noir. De même dans la pièce où nous étions seuls, je me souvenais d’avoir essayé de gagner du temps, lui avais montré ce que j’avais découvert au sujet de la montre... et puis là aussi j’ai l’impression d’avoir oublié un truc d’important. Il s’était passé quoi dans mon rêve déjà ?
...
Je ne m’en souvenais plus. Ça ne devait pas être bien important.
Je remarquai alors la joue gauche toute boursoufflée d’Ogami, comme s’il s’était pris un énorme coup de poing. Or ça, j’en suis certaine, il ne l’avait pas ce soir là ! Même quand je l’avais quitté ! Lorsque je demandais ce qui lui était arrivé, la voix de Lin raisonna derrière Takumi :
- Ce n’est rien de bien important, juste un détail. Il semblerait qu’il ait eu un geste regrettable et déplacé, du coup il a été « puni », c’est tout. Il le regrette, c'est déjà ça.
Je souris devant l’air autoritaire de Lin, et embarrassé d’Ogami, qui refusait de me faire face. Moi pas comprendre.
Puis ce fut au tour de l’inconnu de parler. Je l’écoutais avec attention lorsqu’il m’expliqua (seul à seul, malgré les refus répétés de mon "garde du corps" qui, j'en étais persuadée, avait l'oreille collée au battant de la porte) pourquoi mon ombre s’était allongée, pourquoi ma montre avait brillé etc... J’appris donc que lui était télépathe, et moi une manipulatrice d’ombre. Il sourit lorsque je pensai intérieurement que c’était tout de même la classe. Son sourire s’effaça soudainement lorsque je m’imaginais lui faire avaler mon
oreiller et ma couette d’un coup, quand il me proposa de m’emmener loin de ma maison.
Ce soir là, Ogami, Lin, Takumi (sous le regard antipathique d’Ogami) et moi en discutâmes longtemps. Il en résulta que tant que la situation ne s’était pas calmée, j’allais rester dans cette école nommée Valhalla. Je criai un peu, râlai pas mal et pleurai beaucoup lorsque cette décision fut prise. Mais finalement, je partis, avec la promesse de leur revenir quand le moment sera venu.
Dernière édition par Rika le Mer 2 Juin - 23:47, édité 2 fois
Rika- Messages : 144
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Re: Présentation Rika
Kyaaaaaaaaaaaaa j'aime trop ta présentation!!!!!! Vivement que les admins te valideuh!!!!!
Welcome
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Re: Présentation Rika
Bienvenue Môman =) Amuse toi bien ici!!!!
Aoi- Messages : 194
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Animae: Marié à Akito...mais cherche on m'a dis que je vais trouver mieux x)
Re: Présentation Rika
Une Présentation longue mais qui remplie les critères. Tu es validée. Amuse-toi bien!
Re: Présentation Rika
Bienvenue!!!! Bon ben, tu connais la suite à force : Amuse-toi bien etc. ^o^.
Akira- Messages : 2698
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Re: Présentation Rika
Merci à touuuus! ^^
[Si je comprends bien, il faut que j'arrête de t'appeler "ma fille" Aoi, mais plutôt "mon fils" à présent! XD]
[Si je comprends bien, il faut que j'arrête de t'appeler "ma fille" Aoi, mais plutôt "mon fils" à présent! XD]
Rika- Messages : 144
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Re: Présentation Rika
Bienvenue... (sois honorée: d'habitude j'ai la flemme de dire bonjour au nouveau! =p)
Azylis- Messages : 1209
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Âge: Va savoir... j'ai la jeunesse éternelle !
Pouvoirs: Je guéris et me multiplie !
Animae: Tu vois le beau loups gris là bas, qui pourrait te bouffer en une bouchée ? Ben c'est lui ! :3
Re: Présentation Rika
Aaaah! J'avais pas vu que ça avait coupé!>< (Apparemment la pres était trop longue... bizarre, non? >_>)
Autre:
"Sais-tu le nom de la fleur que tu tenais dans les mains quand je t'ai trouvée?"
"Non... je ne me souviens même pas de sa couleurs..."
"C'était une "Ayame" de couleur noire"
"Ayame? C'est le nom que tu as utilisé tout à l'heure..."
"J'ai demandé à Lin, et dans ta langue natale, ça signifie "Iris". S'il devait m'arriver quelque chose... alors tu seras "Rika Iris", d'accord? Nul autre que moi et Lin n'est au courant de
ça."
"Promis... mais j'aurais préféré m'appeler "Rika Kitsune"!"
"...Tes paroles me touchent profondément, ma belle... elles sont gravées là. A jamais."
Autre:
"Sais-tu le nom de la fleur que tu tenais dans les mains quand je t'ai trouvée?"
"Non... je ne me souviens même pas de sa couleurs..."
"C'était une "Ayame" de couleur noire"
"Ayame? C'est le nom que tu as utilisé tout à l'heure..."
"J'ai demandé à Lin, et dans ta langue natale, ça signifie "Iris". S'il devait m'arriver quelque chose... alors tu seras "Rika Iris", d'accord? Nul autre que moi et Lin n'est au courant de
ça."
"Promis... mais j'aurais préféré m'appeler "Rika Kitsune"!"
"...Tes paroles me touchent profondément, ma belle... elles sont gravées là. A jamais."
Rika- Messages : 144
Age : 33
Feuille de personnage
Âge: 17 ans
Pouvoirs:
Animae:
Re: Présentation Rika
Whaou!!! Ça c'est de la press.
J'aime beaucoup comme tu l'as écrite.
Et j'aime beaucoup ton histoire.
Bref, j'adore ton perso!!
Bienvenu!!!
J'aime beaucoup comme tu l'as écrite.
Et j'aime beaucoup ton histoire.
Bref, j'adore ton perso!!
Bienvenu!!!
Itaku- Messages : 676
Age : 33
Feuille de personnage
Âge: 18 ans
Pouvoirs: Invisibilté, non, je n'en profite pas!
Animae: Je scrute chaque buissons dans l'espoir de le rencontrer
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