Un piano qui répond à mes pensées [akira]

Certes cet endroit nous promettait monts et merveilles, je le découvrais au fur et à mesure, son immense portail en fer forgé, les cours pavées, les étudiants qui semblent tous assez chaleureux et confiants. J'essayais de me faire à ces montagnes, moi qui n'avait pratiquement jamais quitté ma ville d'Autriche paisible. Ma cassolette n'étant plus autour de mon cou, je cherchais, vagabondant, passant dans les couloirs de cette école, presque comme un fantôme. Je ne sais comment mais la danse m'avait apprise à me camoufler, à presque passer inaperçue en plus de mon air dans la lune. Néanmoins après quelques heures d'errance, je me trouvais devant le Graal ! Une salle de musique ? Mon coeur fit un bond ! Mes mains se posèrent délicatement sur la porte que j'entrouvris... Personne... Je regardais derrière moi le couloir était à présent désert, je pénétrais donc dans la pièce presque déjà soulagée par ce que je voyais, au fond un piano blanc me faisait face. Je caressais les touches, les effleurant je me sentis presque comme chez moi. Sans vraiment en prendre conscience, j'effaçais tout ce qui se trouvait autour de moi et je me laissais prendre par une mélodie légère quoiqu'un peu mélancolique...

Mes doigts glissaient sur le piano et je ne ressentais pas la rudesse des touches mais leur finesse. Le son qui émanait du piano quand je formais des accords, quand j'utilisais les différentes pédales me faisait revivre, me faisait sentir chez moi, je fermais les yeux et je revoyais notre maison en bois, je sentais ma soeur se perchant sur mon dos, mon frère nous taquinant et mes parents l'air rieur observant le tout sans broncher, nous laissant simplement profiter de la vie. L'âge où j'étais impliqué certaines questions sur l'avenir mais je devais avouer que celle-ci m'avait bouleversée en un sens. La mélodie prenait fin, je n'avais pas quitté mon sourire ne laissant presque jamais échapper mes émotions de tristesse ou de colère. Je me relevais alors et tout en lançant un dernier regard au piano lui tournait le dos, ne sachant combien de temps s'était écoulé, ni s'y l'on avait pénétré dans la pièce. Pièce qui regorgeait d'ailleurs d'instruments fabuleux, je m'approchais et tout en retenant ma longue robe blanche et bleue, j'effleurais alors la harpe pour finalement m'adosser au mur...