Ca tu vois, j'appelle ça du harcèlement !!! [privé]

Dans toute la forêt résonnait de son des coups de feu, mais jamais un être inexpérimenté ne pourrait deviner d'où ils provenaient. Il fallait connaitre certaines de mes habitudes pour ça. En effet, le son se répercutait partout dans la forêt, perdant les curieux en court de route. Mais plus on s'approchait, plus on pouvait entendre des cris paniqués d'origine féminine.

- Azylis, je suis VRAIMENT désolée!!!

- Oui, ça j'ai crus le comprendre, marmonnais-je sans le ver le nez de mon livre.

- Mais qu'est-ce que tu veux que je te dise de plus???!

- Rien justement, t'es bien trop bruyante.

- Je te jure que je ne le referais pl...

Une secousse au bout de mon bras, et un nouveau cris étouffé m'indiqua que mon tir n'avait pas fait de dégât, seulement faillit raccourcir la vie de mon double.

- Ça, c'est un mensonge. Et tu es bien placée pour savoir que je dé-tes-te les mensonges, Azy... lui fis-je remarquer d'une voix glaciale. Je veux bien accepter certains écarts de conduites de ta part, mais je n me rappelle pas de t'avoir autoriser à coucher avec un type que je ne connais même pas, sous prétexte que tu le trouvais "mignon à croquer". Tu risque de ternir mon image en faisant n'importe quoi. déjà qu'elle n'est pas glorieuse...

En entendant des sanglots étouffés, je me décidai de lever les yeux vers mon double. Elle était attachée à un arbre, les bras en croix, un melon posé sur chaque paume et une cerise posée sur sa tête. Enfin, j'avais dit "melon", mais vu comment ils avaient éclatés en aspergent le visage d'Azy de jus, chair et pépins, on ne pouvait plus tellement les qualifier ainsi.

- Excuse moi Azylis...

Je soupirai, décroisai les jambes et me redressai sur la fleur qui me servait de siège. j'appuyais mes coudes sur mes cuisses et fis tourner mon révolver d'argent autour de mon index. Puis, sans signes avant coureurs, je visais sa tête et tirai. Avec un sourire satisfait, je la vis rentrer sa tête dans sas épaules tandis qu'un liquide rouge coulait sur son front.

- C'est bon, t'es pardonnée. Mais ne recommence pas, ou je te tue et ne t'invoque plus pendant une année entière.

Azy rouvrit les yeux, clignant pour évacuer le jus de la cerise (qui n'existait plus) qui lui coulait sur les paupières (dommage, elle était plus juteuse que ce que je pensais et donc meilleurs)

- Promis...

Sans lui accorder un regard, je claquai des doigts et Azy disparut, et les lien se résorbèrent dans le tronc de l'arbre.
je m'avançais pour soigner ce châtaigner qui devait être bien plus âgé que moi, posant mes paumes et mon front sur son écorce. Peu à peu, les 3 impacts produits par mes 5 coups de feu se résorbèrent à leur tour.

- Qu'est-ce que tu me veux? demandais-je sèchement à la silhouette qui semblait attendre que je la remarque.

Fermant les yeux, je me laissais porter par les courrants chauds qui émanaient de la forêt. Sous la forme d'un grand vautour blanc, je profitais de mon envergure et de mon aptitude naturelle à planer pour savourer mon vol sans battre des ailes ne serait-ce qu'une seule fois. La douce brise glissait sur mon corps, chatouillant le duvet de ma tête avant de se perdre dans mes plumes, exerçant sur mes ailes la poussée nécéssaire à mon long vol plané. Les yeux clots, j'inspirais profondément l'air pur des montagnes, savourant le silence ambiant simplement ponctué par le sifflement du vent à mes oreilles...jusqu'à ce qu'il soit brisé par un premier coup de feu.

A la fois curieuse et inquiète, je perdis un peu d'altitude et commençais à décrire de larges cercles autour de la zone d'où me semblait provenir le coup de feu. Il fut suivit par trois autres coups, et à chacun d'entre eux je réduisais le cercle de mes recherches, toujours sans me donner la peine de battre des ailes - jusqu'à ce que mon regard perçant accroche un éclat de nuit, loin en contre-bas, perdu sous les feuillages. Esquissant un sourire intérieur, je me changeais en faucon - au plumage toujours immaculé - et plongeais, gagnant soudain de la vitesse, esquivant sans peine toutes les branches grace à ma petite taille. Redressant à la dernière seconde, je me posais sur une branche, avant de plonger à nouveau dans le vide, reprenant forme humaine juste avant de toucher le sol.

Accroupie dans l'ombre quelques mètres derrière Azylis, vêtue de ma sempiternelle combinaison de cuir noir et brillant, je l'observais torturer son double larmoyant, qui était attachée à un châtaigner, des restes de melons sur ses mains et ses bras, une cerise posée en équilibre sur le haut du crâne. Amusée, je me redressais pour m'appuyer contre le tronc de l'arbre où je m'étais posée quelques secondes plus tôt, et eu un sourire approbateur lorsqu'elle tira une dernière fois, éclatant la cerise d'une seule balle.

Pas mal. Pas mal du tout. Haussant un sourcil lorsqu'elle m'interpella, je restais dans l'ombre, toujours appuyée contre mon arbre.

- Je me demandais juste qui faisait tout ce tappage, mais maintenant que je te vois, en fait, c'était plutôt évident, répondis-je, retenant à grand peine un éclat de rire. Qui est-ce qui t'as appris à tirer comme ça ? C'était excellent...dis-je, sincère.

Je lui lançais un regard froid et soupçonneux. Je ne comprendrais jamais cette fille... on s'est engueulées, et pourtant elle revient la bouche en coeur, sourire aux lèvres, le regard avenant. Elle est vraiment trop bizarre.
Sans savoir pourquoi, l'image d'une mante religieuse s'imposa à moi. Pourtant, elle ne semblait pas présenter de mauvaises intentions... mais j'avais appris dans ma chaire à ne pas endormir ma vigilance et surtout ne pas me fier aux apparences.

- Mon fr... et zut, je ne vois pas pourquoi je te le dirais, ça ne te regarde pas, tranchais-je, sans même la remercier pour son compliment.

Je finis de soigner l'arbre, puis m'en éloignai en souriant intérieurement à la vue d'une nouvelle petite branche bien verte. Je me dirigeai vers ma fleur, et m'assis sur son cœur en croisant les jambes.

- Qu'est-ce que tu me veux à présent? Je vais finir par penser que tu fais du harcèlement, et que ça te plait! Après tout, je ne me souviens pas qu'on se soit séparés en très bon terme, lui fis-je remarqué d'un ton amer.

Je n'avais toujours pas digéré qu'elle me fasse passer pour une gamine.
J'attendais sa réponse avec un regard méfiant.

Un léger sourire sur les lèvres, j'encaissais sans même un haussement de sourcil son regard glacial, et retins au contraire un gloussement amusé...Gloussement que j'échappais pourtant lorsqu'elle me répondit, se ravisant au dernier moment pour m'envoyer promener. Je restais contre mon arbre, ressentant son animosité à mon égard, je préférais ne pas la tenter d'avoir envie de jouer avec moi de la même manière qu'avec son double. Sachant que je ne me serais pas laissée faire...je préférais, et de loin, éviter un potentiel combat.

- Ton frère ? repris-je en penchant la tête sur le côté.

Je ne savais pas qu'elle avait un frère. En fait, je ne savais presque rien d'elle, mis à part l'épisode sanglant qui remontait à quelques années en arrière...Mon sourire s'adoucit en l'entendant, et je retins de justesse un nouveau gloussement. Penchant la tête sur le côté, je soupirais, mon sourire amusé toujours accroché aux lèvres.

- Tu m'as déjà posé cette question, et j'y ai donc déjà répondu...Pour la suite, si j'avais envie de t'embêter, je te répondrais que la forêt est à tout le monde, mais comme tu n'as pas l'air d'humeur, et que visiblement, tu es plutôt rancunière, je suppose que je devrais commencer par m'excuser ?...Même si franchement, quoi qui ne t'ai pas plu dans ce que j'ai dit, tu l'avais cherché...

Son petit gloussement me hérissa le poil: je ne supporte pas ce genre de son débile!

- Si t'es là pour te payer ma tête, tu peux repartir.

Et "oui" j'ai un frère, mais ça ne te regarde en rien!
Je sais pas, quelque chose dans son attitude m'agaçait profondément... sa manie de toujours sourire peut être. Sa gentillesse aussi m'énervait... et la douceur de son regard me fout en rogne!

- Ma question implicite, c'était "maintenant que je t'ai répondu, qu'est-ce que tu fais toujours planter là?", soupirais-je.

Quand elle parla de potentiellement s'excuser, un éclat d'intérêt brilla dans mon regard.

- Je pense en effet que des excuses ne seraient pas de trop, car s'il y a bien un truc que je déteste, c'est qu'on mette en avant le fait que je sois la plus jeune d'entre nous. Je ne suis plus une gamine depuis bien longtemps!

Je penchais la tête sur le côté, toujours à l'abri, dans l'ombre des sous-bois, confortablement callée contre le tronc d'un...châtainier. Ouais, c'est bien ça. Je l'observais en silence, comprenant que mon air détendu et mon sourire amusé devaient être pour beaucoup responsables de son attitude à mon égard, mais quelque part, je me moquais royalement qu'elle soit froide ou hautaine, tant qu'elle n'était pas insolente...c'était la seule chose capable de me faire sortir de mes gonds. Hochant la tête en soupirant, je quittais l'ombre pour la rejoindre dans le petit puit de lumière où elle trônait sur sa fleur.

- Arrête de te sentir agressée dès que j'ouvre la bouche, Azylis, je n'ai pas l'intention de me "payer ta tête", quelque chose me dit que tu n'es pas d'humeur...soupirais-je en m'asseyant en tailleur juste en face d'elle, à une distance néanmoins "raisonnable".

Choisissant d'ignorer la formulation de sa "question implicite", je levais les yeux au ciel, admirant quelques secondes le vert clair et profond de la cime des arbres baignée de la lumière du soleil, avant de poser à nouveau mon regard sur Azylis, souriant en comprenant ce qui l'avait mis en colère contre moi.

- Alors c'était donc ça, lançais-je en penchant la tête sur le côté, tout sourire. Je comprend mieux maintenant pourquoi tu semblais tant tenir à me faire la tête...Eh bien en ce cas, tu m'en vois désole, je ne pensais pas que ça te mettrait en colère...Pour être franche, je pensais même que c'était la dernière chose de mon discours qui aurait pu te mettre en colère. Je n'ai pas dis ça pour te rabaisser, au contraire, mais puisque ça semble être quelque chose de péjoratif pour toi...

Je la surveillai du coin de l'oeil en la voyant s'approcher puis s'assoir, toujours aussi méfiante: je ne comprenais pas, pendant des années nous nous sommes croisées dans les couloirs presque sans s'accorder un regard, et maintenant elle fait des tentatives d'approches...
Une première idée me traversa l'esprit: elle voulais me demander quelque chose qu'elle ne pouvait obtenir par elle même. Mais je la rejetai de suite: il n'y a rien que je puisse obtenir de plus qu'elle.

Je haussai des épaules avec un sourire ironique.

- Tu m'en vois désolée, mais j'ai pas écouté ton discours jusqu'à la fin: les leçons? Très peu pour moi. Mais apparemment, c'est pas plus mal puisqu'il semblerait que ça aurait été une autre raison suffisante pour me mettre en colère.

J'arrivai vraiment pas à comprendre ce qu'elle me voulait... quel intérêt avait-elle à s'excuser, puisque nous ne nous adressions presque pas la parole?
Tout en me torturant l'esprit pour essayer de saisir un élément, j'attendis les excuses qu'elle semblait vouloir me fournir.

- Et "oui", de mon point de vue c'est très péjoratif, mais je n'ai aucune envie de te dire pourquoi, au cas où la question t'avait effleurée.

de toute façon, ça ne lui aurait rien apporté.

Je penchais la tête sur le côté, soudain prise de passion pour un brin d'herbe devant moi. Mes gants de cuir noir s'estompèrent alors pour libérer mes mains, et j'arrachais le dit brin d'herbe pour l'enrouler autour de mes longs doigts blancs, toujours sans me départir de mon léger sourire, consciente de sa méfiance à mon égard...mais aussi de sa curiosité.

- Alors ce n'est peut-être effectivement pas plus mal, repris-je en soupirant, hochant la tête de droite à gauche.

Je retins un nouveau rire, histoire d'éviter de la mettre encore plus en pétard, et me relevais d'un mouvement fluide et vif, rejetant mon brin d'herbe au sol.

- Et bien dans ce cas, je suis désolée de t'avoir offensée, lui dis-je, sincère, m'inclinant légèrement, retenant mes cheveux d'une main pour pas qu'ils ne me retombent dans la figure, l'autre main posée sur mon genoux. J'espère que ça te va comme ça, parce que si tu espérais me voir à genoux, laisse moi te dire tout de suite que ça n'aurait pas été possible du tout, ajoutais-je en redressant la tête pour lui lancer un regard malicieux...et empli de défi.

Comment peut-elle s'incliner avec autant de facilité devant quelqu'un? Laisser sa nuque en exposition comme ça,, c'est tout bonnement... stupide. Bon, elle avait des réflexes très aiguisés, mais quand même. Tandis qu'elle avait la tête baissée, un éclat de satisfaction toute personnelle traversa mon regard. Lorsque je m'excusai (ce qui était rare), soit je faisaià la personne un truc qu'elle aime (cocktail pour Akira par exemple), soit je prononçais juste le mot "désolé". mais si jamais quelqu'un osait me demander de m'incliner, il verrait mon poing ou mon pied d'un peu plus près... puis gouterait le sol. Je déteste me rabaisser devant les gens.

- Dommage, à genoux le spectacle aurait été d'autant plus satisfaisant, dis-je avec un sourire en coin. Mais quitte à choisir, j'aurais préféré Anikei: là, ça aurait tout simplement été une vision paradisiaque.

Je relevai son regard de défie, mais décidai de ne pas m'abaisser à lui rendre: la provocation était trop flagrante. Par contre, mon regard répondit à son air malicieux.

- Mais bon, pour ça il aurait fallu que tu salisses tes vêtements, ce qui aurait été fort dommage, malgré ton morphing. Une si jolie combinaison, dommage que certains atouts ne soient pas plus développés chez toi: tu aurais fais tomber les garçons comme des fruits trop mûres. M'enfin bon, tu as au moins la chance de pouvoir avoir le physique que tu veux, c'est pas à la portée de tout le monde.

Lorsqu'elle éclata de rire, cela m'arracha un sourire en coin que je ne parvins pas à dissimuler.
Lorsqu'elle me parla de complexe, je relevais un sourcil avec scepticisme, mais ne dis rien: s'il y avait bien une partie de mon corps dont j'étais fière, c'était mes seins.

- Ah ça, tu peux toujours en causer de ton ancienne apparence, mais on en a aucune preuve mise à part ta parole. Alors laisse moi garder des doutes sur tes dires.

Lorsqu'elle me parla de cuir noir, je la reluquai sans gêne de bas en haut.

- Mouais... mais je préfère largement la version mini jupe et soutif. A la limite, bustier moulant c'est bien aussi, mais là tu caches trop de peau à mon goût. En plus tu dois crever de chaud là dedans. Et aussi... ça manque de rouge en fait.

Noir et rouge, mon association de couleur préférée.
Et je me suis toujours (ou presque) demandée comment ça se faisait que j'avais la peau si pâle alors qu'on voyait souvent plus de peau que de tissu...

Je lui tirais la langue à sa réplique, lui adressant un clin d'oeil par la même occasion. Eh non, navrée mais mon corps n'a jamais subi aucune retouches, et il est très bien comme il est U_u

- Doute tant que tu veux, ça ne m'empêchera pas de dire la vérité...

Je soutins son regard lorsqu'elle me passa au rayon X, pas gênée le moins du monde, un sourire amusé sur les lèvres, sourire qui s'élargit encore à son petit discours enflammé sur sa version de l'ensemble en cuir...avant de se transformer en une moue surprise. Cuir rouge et noir. C'était mon "uniforme" favori du temps où...

- La chaleur, c'est une question d'habitude...Je me suis toujours sentie bien dans ce genre de combinaison, et lorsqu'on a l'habitude d'en porter, le corps régule sa chaleur de lui même, donc non, je ne crève pas de chaud...et le but initial de se genre de combi' n'est pas de dévoiler un maximum de peau, mais au contraire d'en protéger le plus possible, ajoutais-je en riant.

Le temps de recouvrer un peu de sérieux, ma combinaison se modifia radicalement, devenant la copie conforme de celle que j'avais un jour possédée. Alors que celle que j'avais jusque là était d'une grande simplicité, lisse et brillante, d'une seule pièce, fermeture éclair au milieux du buste descendant jusqu'au bassin, lanière faisant le tour des hanches pour passer une ceinture, puis bottes et gants se fondant d'une pièce dans la combi', celle qui la remplaça était bien plus recherchée. Le cuir se fit mat, semblant soudain absorber la lumière au lieu de la réfléchir, et légèrement froissé. Un corset de cuir rouge vif au laçage noir enserra ma taille jusque sous ma poitrine, s'achevant en pointe au niveau du bassin. Mes gants remontèrent jusqu'en haut des bras, s'achevant en un brassard de cuir rouge, et mes bottes firent de même, enserrant mes cuisses de deux brassards rouges. Enfin, mes talons gagnèrent quelques centimètres, et la semelle de mes bottes ainsi que les talons virèrent également au rouge.

- Comme ça, il y a assez de rouge à ton goût ? interrogeais-je, amusée, sans bouger d'un cil.

Bon dieu... ce qu'elle peut m'agacer! Ma fille faut que tu empêches tes yeux de briller! Arrête... ne regarde p... et MERDE!!!
Bon, maintenant trouve un défaut, sinon ça va pas le fa... J'VEUX LA MÊME COMBI!... TA GUEULE, NOM DE DIEU!!!

- Mouais, pas trop mal... mais le rouge sur les talons et semelles c'est bof bof, marmonnais-je en me frottant les yeux. Et puis pour les bottes, ça aurait été mieux avec des boucles argentée et les lanières rouges. Trois boucles pour être précise.

Ça pique les yeux tellement c'est beau... je la déteste. 1-0 pour elle.

- Et en quel honneur tu portes ce genre de chose? Parce que si tu le faisais dans l'enceinte de l'école, je ne te raconte pas le bordel à notre étage quand tout tes fans auraient été en train de baver devant ta porte de chambre.

Je penchais la tête sur le côté, les bras croisés, une moue amusée sur le visage. C'est moi ou elle est en trai de chercher un défaut pour ne surtout pas me montrer que ça lui plait ?...Mais son regard brillant contredisait son expression blasée, et mon sourire s'élargit. Il est donc si difficile d'admettre que je pourrais potentiellement avoir de bons goûts ?...

- Suffit de demander, répondis-je en lui faisant un clin d'oeil alors que ma combinaison se modifiait selon ses remarques.

Mon visage s'assombrit légèrement à sa question, mais je retrouvais ma moue amusée lorsqu'elle me parla de fan occupés à baver devant la porte de ma chambre. J'en connais un à qui ce genre de remarques n'aurait pas plut du tout...

- Tu veux pas que je te raconte ma vie aussi, tant qu'on y est ? C'est que tu serais presque curieuse dit moi, lançais-je, amusée. Je te l'ai dit, c'est une bonne vieille habitude bien ancrée, et quelque part, consrver certaines habitudes pendant plusieurs dizaines d'années peut avoir un côté...rassurant, expliquais-je à azylis, me doutant qu'elle s'en moquait mais bon...

Bon sang...je veux la même combi... mais ça, elle ne l'entendra jamais de ma bouche!
Je me retins de justesse de la fusiller du regard en entendant sa remarque.

- Ta vie ne m'intéresse pas, ce détail suffisait amplement, marmonnais-je avec un désintérêt totale de la conversation... en apparence.

Mouais... tu parle d'une réponse ça. C'est une réponse de politicien: je fais genre que ma réponse convient, alors qu'en fait on est au même point.

- Mais dis-moi, que me vaux ces soudaines preuves d'attention de ta part? lâchais-je brusquement. Tu tapes la discute dans ma chambre, maintenant ici... t'as un truc à me demander ou quoi?

Au moins, selon sa réponse, je serait à peut près fixée sur ses intentions: je supporte pas qu'on me mène par le bout du nez, alors si elle a un truc à me dire, qu'elle le fasse!

Mon sourire s'élargit lorsque, presque par réflexe, elle marmona qu'en gros (avec le bon décodeur), elle se foutait royalement de ma vie...C'est moi où cette fille a un esprit de contradiction encore plus flag que le mien ?...=_= Mais lorsqu'elle me demanda soudain pourquoi je restais là à converser avec elle, je perdis mon petit air amusé pour recouvrer un minimum de sérieux. Me décollant de l'arbre, j'avançais jusqu'à me retrouver debout devant elle, les bras croisé mais en rien menaçante.

- Je me doutais bien que tu finirais par me poser ce genre de question, répondis-je d'une voix neutre. Je me doute aussi que tourner autour du pot ou essayer de noyer le poisson ne servira qu'à te mettre en colère, alors puisque tu veux la vérité, la voilà : nous ne sommes que quatre...disons trois, à gérer une Ecole conçue pour que les tâches soient réparties entre sept personnes distinctes. On s'en sort pas trop mal, c'est vrai, mais reconnais que la surcharge de travail est loin d'être idyllique...Nous avons déjà perdu la moitié des dirigeant de cette Ecole, ce serait complètement stupide qu'en plus, on continue à se bouffer mutuellement le pif. Je reconnais volontier que depuis que tu es arrivée, je n'ai fait absolument aucun effort pour faire connaissance avec toi, tout comme Reia, sans même parler d'Anikeï...Et j'ai repensé aux Anciens Istarions, à ce groupe d'amis si soudés...et je me suis dit que vraiment, nous ne méritions pas le titre d'Istarion. Alors je t'ais observée d'abord, discrètement pour essayer de te comprendre, et...tu m'as fait penser...à quelqu'un. Ca m'a donné la force d'aller vers toi, parce qu'à aujourd'hui, avec le danger qui pèse sur l'Ecole, je pense qu'il serait temps d'arrêter de jouer les gamines prétentieuses (et je ne parle pas que de toi...), et de faire la paix. C'est tout.

- Ça ne m'intéresse pas.

Ces mots avaient franchis mes lèvres avant même que leur sens ne s'impose à moi.
Les sourcils froncés, le regard glacé et méfiant, je la toisais sans bouger d'un pouce.

- Je suis d'accord sur le principe qu'il faut rester soudées pour le bien de l'école, que c'est mieux si on prend nos décision en accord les uns avec les autres sans se bouffer bla bla bla... mais rien ne nous oblige à faire amie-amie. Si les anciens étaient tous super potes c'est tant mieux pour eux, mais nous sommes la génération d'après. Je n'ai pas l'intention de me lier davantage avec des personnes si le but est intéressé: je déteste l'hypocrisie.

Et puis je n'aimais pas des masses Reia: elle m'agaçait.

- Quant à personne à je te fais penser... évite de la superposer à mon image: je ne suis pas elle, elle n'est pas moi. Prend garde à ne pas nous assimiler, tu risquerais d'avoir des surprises.

Je restais impassible lorsque sa réponse fusa alors que j'avais à peine fini de parler. Je soutenais son regard méfiant, un peu déçue par son attitude mais surtout prise au dépourvu - je ne m'attendais pas à un refus aussi catégorique. Passé la première surprise, j'avais loupé mon tour pour lui répondre, aussi je l'écoutais jusqu'au bout...mais lorsqu'elle eut fini de parler, je ne pu me contenir plus longtemps et éclatais tout simplement de rire.

- Eh bien, toi au moins, tu sais ce que tu veux, soupirais-je en me reculant, passant une main sur ma nuque, riant encore à moitié. Très bien, après tout, si tu n'es pas interessée, il est inutile que je t'ennuie plus longtemps. Mais je tiens à préciser deux trois trucs avant de partir, vu que tu as l'air de bien aimer interpreter ce que je dis de travers : mon objectif n'était en rien interessé, et je déteste également l'hypocrisie, ce n'est donc pas moi qui en ferais usage ; tout ce que je recherche, c'est que nous apprenions à nous connaitre pour mieux nous comprendre, ce que j'aurais dû faire depuis longtemps, maintenant, si tu préfère que nous continuions à rester transparente l'une pour l'autre, sache également que je m'en moque...J'aurais essayer, il est trop tard, soit, ça ne change strictement rien pour personne...Et enfin soit sans crainte, je sais encore faire la différence entre deux personnes. J'ai dit qu'il t'arrivait de m'y faire penser, mais tu es loin d'en être la copie conforme...Sur ce, à plus tard à la prochaine réunion, conclus-je en me retournant pour regagner l'ombre des sous-bois.

Je la regardais partir en lui lançant un regard noir, sans répondre à ses salutations. Son éclat de rire m'avait un peu déstabilisée, mais je n'avais rien laissé paraitre.
J'étais bien contente qu'elle décide enfin de me fiche la paix, mais... c'était quoi cette sensation de frustration que je ressentais? De la colère aussi... heiiiin? Pourquoi contre moi même? c'est stupide! Personne ne m'est indispensable, encore moins quelqu'un que je connais à peine et qui m'agace dès qu'elle ouvre la bouche. Et pourquoi je me sens vexée aussi?

- Fais chier bordel!!!

Mon cris du raisonner dans toute la forêt, mais tant pis.
Pourquoi à chaque fois que je croise Farfaya, quand nous nous quittons je suis en colère?! Ça m'éneeeeerve!!! Autant, je n'avais aucune envie de me lier davantage avec mes "collègues", non pas seulement parce que je n'en ressentais pas le besoin, mais aussi et surtout par pure esprit de contradiction.

Nom de dieu que ça m'énervait!!!