C'est beau, mais c'est quoi ? [priver]

"Où suis-je ?"
Je venais à peine d'arriver à Valhalla que je m'étais déjà perdue. Mon sens de l'orientation laisse vraiment à désirer. Je traînais depuis un bon bout de temps mes deux grosses valises pleines de fringues et de livres dont je n'ai pas pu me résoudre à laisser loin de moi, et mes bras commençaient à fatiguer.
J'étais entrée, ou plutôt sortie, par hasard dans un espèce de jardin immense et la splendeur des lieux m'avait tout simplement bluffée.
"Mais attend, où je suis là ?"
En admirant les alentours, je m'étais éloignée de la porte et étais incapable d'y retourner, étant donné que je ne savais pas dans quelle direction j'avais marché.
"Mon sens de l'orientation est vraiment atroce... Y'a quelqu'un ?"

Ca... Caille. Bon Dieu de bon dieu, mais ça devrait être interdit par une loi universelle de faire aussi froid !!!! Et vas-y, j'ai la goutte au nez maintenant... vachement sexy ! Je jetai un coup d'oeil discret à droite puis à gauche, et reniflai de façon... très peu classe. Oh hey, on s'en tape hein ! En hiver, on est tous égaux à ce niveau là !
Pourtant, vu la couche de vêtements que je portais, j'aurais du être protégée du froid (en plus j'avais enfin reçu mon écharpe de 2m de long en laine bien chaude ! ... Ptain mon écharpe est plus grande que moi...)

Et là normalement, si vous avez bien tout suivis, vous devriez vous demander pourquoi je suis là à déambuler dans un couloir glacial alors que je pourrais être bien au chaud sous ma couette ! Mon estomac était le principal responsable de mon calvaire : j'avais eu la dalle du siècle (Bon, j'exagère peut être un peu). C'est donc le bide rassasié, un beignet en bouche et la goutte au nez que je filai dans le couloir, impatiente de retrouver le confort le mon lit et la chaleur de mon radiateur. Mais un mouvement sur ma gauche attira mon attention : une jeune fille traînait deux lourdes valises derrière elle, apparemment complètement larguée. Je soupirai de lassitude. C'est pas parce qu'on est en hiver qu'il faut que les Valars se mettent en hibernation, déjà qu'ils glandent pas grand chose à la belle saison... Car là, ça sentait le Domë largué à peine le pied posé dans le Hall. En plus c'est pas cool, celui qui l'a amené aurait au moins pu lui monter ses valises, elle va en chier pour les grimper à l'étage supérieur. J'eus un petit sourire amusé en la voyant se diriger vers la Cour Intérieur : soit elle est grave paumée, soit elle visite un peu avant de chercher les dortoirs.

"Mais attend, où je suis là ?"

Bizarrement, je pense que c'est la dernière option !
Aussi intriguée qu'amusée, les mains bien au chaud dans mes poches, je décidai de la suivre de loin pour voir comment elle allait se débrouiller, faisant attention de ne pas me ramasser sur les dalles détrempées (ça aurait fort manqué de classe comme entrée).

"Mon sens de l'orientation est vraiment atroce... Y'a quelqu'un ?"

J'estime que le temps qu'elle a mit avant d'appeler au secours est de... 5 minutes ! J'avais eu le temps de finir mon beignet tranquillou et mes pieds commençaient à sérieusement protester contre le froid ambiant.

- Nan, il n'y a personne, ne pus-je m'empêcher de sortir en m'approchant dans son dos, un sourire moqueur sur le visage. Légèrement perdue peut être ?

On va dire que c'est ma B.A de la semaine.

Je commençais réellement à geler sur place. Le paysage était vraiment superbe, mais mes pieds protestaient de plus en plus quant à mon intention de rester là. Après mon appel à l'aide, une réponse sarcastique parvint à mes oreilles glacées.

- Nan, il n'y a personne. Légèrement perdue peut être ?

Je me retournais afin de dévisager mon interlocutrice.

"Non", répondis-je en riant toute seule. "Totalement perdue à vrai dire."

Puis je me tus rapidement, et restais là sans parler, tout en baissant les yeux pour éviter le regard de cette personne devant cette tentative ratée de faire de l'humour. Mes pieds devinrent soudainement très intéressants. Puis, après un temps qui me paru interminable, toujours sans relever la tête, je me lançais :

"Tu peux m'aider ? J'ai froid et je ne sais pas du tout où aller."

Je suis ridicule.

[T'as pas le droit de me rep tant que tes partiels sont pas bouclés ma chère ! èwé]


J'eus un sourire en coin à son trait d'humour : la pauvre c'était vraiment pas cool de la part de son accompagnateur (encore un qui préférait retrouver sa ptite amie après une mission que de finir celle-ci jusqu'au bout. C'est pas parce que la consigne principale est "ramenez les nouveaux Domës à bon port et en bonne santé" qu'il faut les larguer une fois le portail franchis...)

- T'aider devrait être dans mes possibilités, mais encore faut-il que je sache où tu veux te rendre...

Je jetai un coup d'oeil amusé à ses valises.

- ... Mais vu tes bagages, je pense que le dortoir serait un bonne idée. Manque de bol c'est à l'étage au dessus, et porter tes sacs ne m'attire pas des masses.

Je sortis mon portable et mon carnet de dettes avant de lancer un regard malicieux à mon interlocutrice.

- Je suppose que tu viens d'arriver ? Tu te rappelles du prénom de celui ou celle qui t'as amenée ici ? A quoi il ressemblait et quel était son pouvoir ?

C'est l'heure de la distribution des étrennes, et c'est pas sûr qu'elles lui plaisent...

- T'aider devrait être dans mes possibilités, mais encore faut-il que je sache où tu veux te rendre...

Je poussais un soupir de soulagement. Cool, c'est une personne gentille. Ça m'évitera de partir en courant dès mon arrivée et d'être remarquée par tout le monde.

- ... Mais vu tes bagages, je pense que le dortoir serait un bonne idée. Manque de bol c'est à l'étage au dessus, et porter tes sacs ne m'attire pas des masses.

Je roulais des yeux. Je ne m'attendais pas réellement à ce qu'on m'aide en arrivant ici, mais cette remarque me laissa penser qu'il valait mieux ne pas se mettre cette jeune femme à dos. Quand elle sortit un carnet de sa poche, je crus qu'elle allait me faire payer le service de montée de bagages.

- Je suppose que tu viens d'arriver ? Tu te rappelles du prénom de celui ou celle qui t'as amenée ici ? A quoi il ressemblait et quel était son pouvoir ?

Mazette ! Je m'attendais à tout sauf à ça !

"Heu, dis-je en réfléchissant, le prénom je m'en rappelle pas du tout vu qu'il l'a grommelé dans sa barbe mais heu... il était grand, blond, avec des yeux... heu. Oui c'est ça des yeux ! Et il avait un manteau rouge foncé et une écharpe blanche."

Je m'embrouillais plus qu'autre chose puisque je n'avais pas fait attention à mon "guide". Quant à son pouvoir... J'inspirais un grand coup l'air glacial ambiant et me lançais.

"Le pouvoir je sais pas", répondis-je en baissant la tête. "J'y ai pas fait attention en fait. Enfin... il m'a dit qu'il savait faire comme moi mais sans donner de détails, alors ça doit être ça, non ? Dis, tu pourrais m'indiquer où se trouvent les... les dortoirs, comme tu as dit, s'il te plait ? Je commence à avoir franchement froid."

Dis oui, s'il te plait, pensais-je alors.

Bien, réfléchissons... un grand type aux cheveux blonds qui a fuit la froideur de notre Vallée pour partir en vadrouille soit aux USA, soit au Canada soit en Occident (vu la tronche de la nana, elle est pas japonaise en tout cas). Je me frottais les tempes vigoureusement pour me clarifier les idées, puis claquai des doigts.

- C'est Dimitri, Allan ou Camil. Tu m'as dit qu'il avait le même pouvoir que toi ? Dimitri est télékinesiste, Allan ubiquiste et Camil est télépathe. Alors t'es quoi ?

A bien y réfléchir, ça m'arrangerait que ce soit Camil : il est dur à choper lui, si ça continue j'arriverais pas à lui faire régler les dettes qu'il me doit.

- Soit dit en passant, encore heureux qu'il ait des yeux, me moquais-je en lui faisant signe de me suivre pour que nous puissions nous mettre à l’abri. Quand aux dortoirs, ils ont à l'étage, mais ton chevalier servant qui a mal fait son boulot ne va pas tarder à venir porter tes valises.

Pour ça faut juste que tu me dises ton pouvoir.

Une fois au pied d'un grand escalier, je secouai la tête pour me débarrasser des quelques flocons qui s'y étaient accumulés, puis me tournai vers la nouvelle pour avoir sa réponse au sujet de son pouvoir.

Je regardais mon interlocutrice, de plus en plus abasourdie. Télékinésiste, on m'en avait parlé mais... ubiquiste ou télépathe... dans quelle langue parlait-elle donc ?

Je la suivais alors qu'elle rentrait dans l'école, tout en observant le plafond. Je manquais de peu de me cogner contre la porte, mais parvins à entrer intacte dans le bâtiment. Ce que c'est grand par ici !

Le bâtiment était immense. Comme si... comme si c'était prévu pour que quelqu'un puisse décoller et voler dedans en fait.

- Quand aux dortoirs, ils ont à l'étage, mais ton chevalier servant qui a mal fait son boulot ne va pas tarder à venir porter tes valises.

Quand mon guide se retourna pour me regarder, je me rappelais qu'elle attendais une réponse.

"Ah heu... je fais bouger les cotons de tige... enfin je suis télékinésiste je crois. C'est ça ? Oui c'est ça. Enfin je crois."

Je rebaissais les yeux très rapidement, afin de ne pas montrer que je devais plus rouge qu'un coquelicot.

Je dois vraiment arrêter de penser à voix haute, pensais-je, comment puis-je faire ça... ça ne doit pas être bien compliqué.

Je regardais de nouveau autour de moi et m'aperçus qu'il n'y avait pas énormément de monde aux alentours.

"Mais... donc je dois laisser mes valises ici, toutes seules ?! Je peux les monter moi-même sinon. Et on va faire quoi maintenant d'ailleurs ? Et tu vas pas me laisse pas tomber hein ?!"

Cette fille était la seule personne qui m'avait parlé dans l'école, pour l'instant, et je ne voulais vraiment pas la lâcher.

Je ne pus me retenir de pouffer de rire en entendant comment elle avait dévoilé son pouvoir : on a fait plus héroïque, mais au moins c'était original ! Ça change du "j'ai sauvé ma petit soeur bla bla bla".

- Oui c'est ça, tu es Télé-kinésiste. Félicitation, tu vas pouvoir amener à toi tout ce dont tu as besoin sans avoir à bouger tes fesses de ton fauteuil.

Fuck it ! C'était donc Dimitri, et lui ne me devait malheureusement rien du tout. Je ferais donc choux blanc aujourd'hui... Dommage !

- O-kay ! Il est donc temps de rappeler à notre cher Dimitri que lorsqu'on lui demande de faire un boulot, il a plutôt intérêt à le remplir jusqu'au bout ! lançais-je d'un ton joyeux en sortant mon portable de ma poche pour taper le numéro. Et "non", tes valise ne vont pas rester seules, leur porteur a intérêt à rappliquer fissa s'il ne veut pas que ses étrennes soient douloureuses à recevoir !

c'est quoi ces manières d'abandonner une jeune fille seule dans un lieu inconnu ? Crétin va, aucune délicatesses.

~ Allo ?
- Dimitri.
~ ... Oui ?
- Tu n'as pas l'impression d'avoir un peu bâclé la fin de tes obligations ?
~ ... Désolé.
- C'est pas à moi que tu vas devoir t'excuser. On t'attend devant les escaliers ouest du rez-de-chaussé et je te conseille de te dépêcher.
~ ... J'arrive.

- Ah ! Faut tout leur expliquer à ces nouveaux valars, alors que ça coule de source qu'une femme ne peut pas grimper seule ses valises jusqu'en haut ! Râlais-je après avoir raccroché.

Je me tournais vers la nouvelle pour lui faire face, les mains sur les hanches.

- C'est pas mon taff d'habitude, mais j'ai rien de mieux à faire pour le moment, je vais donc te dire ce que tu as à savoir sur ce lieux. Mais avant tout, c'est toujours mieux de savoir à qui on s'adresse : je m'appelle Azylis, et toi ?