Trois heures d'attente

par **Asuka** Mar 27 Mar - 15:00

-Hé hé. Je pensais qu'on l'entendrait gueuler du début à la fin.

-Si on le fait déraper, tu crois qu'elle criera?

-Fais ça et c'est le boss qui te fera crier. C'est pas l'envie qui me manque mais je prends pas ce genre de risque moi.

Les mains crispées sur mes genoux, le front ruisselant de sueur, je m'efforçais de rester immobile en gardant les yeux fermés pour mieux m'efforcer de ne pas émettre le moindre son. Ça faisait plus de trois heures que j'étais assise et supportais de plus en plus difficilement la douleur qui était à peine supportable. Le seul son qui provenait de moi était celui de ma respiration que j'avais du mal à maîtriser sous l'effet de la douleur. Elle était plus bruyante que je ne le voulais et parfois tremblante. J'avais tellement mal et tellement chaud dans cette pièce que mes cheveux, à moitié trempés, me collaient au visage.

Et pour seule distraction pour essayer d'oublier cette douleur insupportable qui me donnait bel et bien envie de crier, je n'avais que la conversation de ces deux crétins me surveillant comme bruit de fond. Ce n'était du coup pas que pour supporter la douleur que j'avais les dents serrées mais aussi pour contenir mon agacement. Du coup, je n'arrivais pas à ignorer cette douleur qui me parcourait le bras.

-Et voilà. C'est fini. Déclara le type à côté de moi.

Je fus tellement soulagée que ce soit enfin terminé que je ne retins pas un soupir de soulagement. Je sentis alors mon corps trembler, comme s'il s'était retenu pendant ces trois heures et se lâchait enfin. J'avais le corps en sueur comme si j'avais couru pendant trois heures et le léger courant d'air qui passa près de moi me fit frissonner. Sans accorder un regard à mon bras droit, je remis mon t-shirt à manches longues avant de me lever. Je me dirigeai vers les deux types qui m'attendaient.

-T'étais pas obligée de le remettre tu sais? Il fait pas si froid qu...

-On y va. Le coupai-je sans lui adresser un regard.

Les deux eurent un moment d'arrêt avant de me fixer avec une mine énervée. Puis le premier revint à la charge en attrapant fermement mon épaule.

-Dis donc toi! On est peut-être là pour faire les nounous mais tu vas apprendre à respecter tes...

Mais je le coupai en attrapant deux doigts de sa main posée sur mon épaule que je brisai d'un mouvement sec. Alors qu'il commençait à crier de douleur, je pivotai sur le côté et le tirai là où je me trouvais il y a un instant, lui fauchant les jambes au passage. Une fois qu'il fut au sol, j'écrasai mon pied, pied recouvert d'électricité, sur ton torse. Son corps se raidit brusquement avant qu'il ne perde connaissance. Je m'accroupis alors à côté de lui.

-Tu vaux que dalle! Lui dis-je simplement.

Je me redressai et me tournai vers le deuxième type. Je lui adressai un sourire amusé.

-On y va où je m'occupe de toi aussi? Lui demandai-je en posant ma main sur ma hanche en penchant légèrement la tête sur le côté.

-On y va. Répondit-il de mauvaise grâce avant de pivoter sur lui-même et sortir en ouvrant la marche.

Je le suivis en silence.