Adieu.
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Adieu.
To You...
Sitôt passé les portes de l'infirmerie, je m'en fus en courant dans les couloirs, bousculant les malheureux qui avaient l'audace de se trouver sur mon passage, mon regard brouillé par les larmes. J'aurais pu me changer en oiseau et parcourir la distance jusqu'à ma chambre deux fois plus vite, mais j'avais besoin de courir, de me défouler...et je craignais surtout que la brisure de mon cœur ne m'empêche désormais d'utiliser mes pouvoirs. Avalant les marches, hors d'haleine, j'arrivais enfin au niveau des Istarions, aux couloirs vides et nus, aussi vides que mon âme, que mon être, cette coquille vide que je trainais depuis bien longtemps...trop longtemps.
Arrivant devant la porte de ma chambre, je l'ouvris à la volée pour la claquer derrière moi et m'immobiliser en plein milieu de la pièce aux murs turquoises et aux meubles laqués de blanc. Le sol tanguais sous mes pieds et je m'effondrais, mes jambes ne supportant plus mon poids, cherchant mon souffle sans le trouver, une barre de fer chauffée à blanc enserrant ma poitrine m'empêchant de respirer convenablement. Mais qu'était cette fausse douleur face à celle qui broyait mon cœur ?...
Les paroles de Reia résonnaient dans mon crâne en une litanie incessante, « ...toi aussi tu l'abandonnes ?... »... « ...après l'avoir fait tourner en bourrique si longtemps... »... « ...tu l'abandonnes... »... « ...tu l'abandonnes... »... « ...tourner en bourrique... »... « ...tu l'abandonnes »... « ...tu l'abandonnes... »...
- NOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOON !!!!!!!!!!!!!!!!!!!! hurlais-je à m'en arracher les cordes vocales, NON, JE NE L'ABANDONNE PAS, C'EST LUI QUI M'ABANDONNE !!! C'est lui qui part et qui me laisse seule ici...gémis-je en sanglotant, crispant violemment mes mains dans mes cheveux, recroquevillée sur le sol de marbre blanc parsemé de gouttelettes pourpres.
Éclatant en sanglots, je posais mon front sur mes mains plus froides que le dallage de marbre, ces mains si froides qui m'avaient pourtant semblé tièdes en comparaison de celles d'Edward. Je repensais pourtant au feu qui nous avait étreint à plusieurs reprise, ce feu qui consumait son corps contre le mien, et ses mains, ses même mains glissant sur mes courbes pour en attiser la brulure alors que nos lèvres se rencontraient en de sulfureux baisers, ce feu ardent dont il ne restait plus que les cendres, que le vent de la Mort éparpillait comme s'il n'avait jamais existé...ne laissant que nos deux corps glacés désormais aussi dépourvus d'âmes l'un que l'autre.
La tête dans mes mains, noyée dans les épais pans de soie de mon kimono et les longues mèches de ma chevelure de nuit, je pleurais la perte d'un être que j'avais à peine eu le temps d'aimer, mais que j'avais aimé comme rarement, et surtout, surtout, qui m'avait aimé en retour comme personne ne m'avait jamais aimé. La perte de cet amour, que je ressentais jusqu'au plus profond de mon âme, ne me laissais qu'un immense gouffre vide et glacé à la place du cœur, ce cœur que je lui avais donné trop tard et qu'il avait emporté avec lui.
Tremblant autant de fatigue que de douleur, je me redressais tant bien que mal, essuyant mes joues trempées d'un revers de main, m'agenouillant sur le sol de marbre alors que l'écho d'une course dans les couloirs me parvenait depuis ma chambre. Redressant à peine la tête, la porte de ma chambre s'ouvrit à cet instant, mais Denaro, indécis et essoufflé, s'immobilisa sur le seuil, me scrutant de ses grands yeux aux reflets métalliques sans oser briser la distance que j'avais instauré entre nous depuis mon retour de Las Vegas.
- Il est mort Denaro...soufflais-je, les larmes roulant toujours sur mes joues en un flot intarissable. Les guérisseurs ne peuvent plus rien pour lui, ils...ils vont le débrancher, il est mort Denaro, IL EST MORT !!! hurlais-je, abattant mes deux poings gainés de métal sur le sol.
Le marbre se fendit dans un craquement sinistre, à peine audible derrière mon hurlement, créant deux profonds cratères sur le sol de ma chambre. Denaro se précipita vers moi, réduisant d'un bond la distance nous séparant encore, et je me raccrochais à lui avec l'énergie du désespoir, enfouissant mon visage dans sa fourrure tiède et épaisse à l'odeur de terre et de feuille morte...une odeur qui n'était pas sans me rappeler le parfum musqué de la peau d'Edward. Me ramenant contre lui à l'aide d'une de ses pattes, mon Animae émis un puissant ronronnement destiné à me réconforter, mais ma peine et ma douleur étaient trop grandes, et trop de choses ici me rappelaient que lui n'y était plus.
Mue soudain par un impétueux sentiment, je m'arrachais à l'étreinte de Denaro. Me relevant vivement, j'essuyais une nouvelle fois mes joues d'un geste rageur et me précipitais vers ma fenêtre alors que Denaro se détournait pour s'engouffrer dans le couloir, partant m'attendre devant les grilles de l'École. Ne prenant la peine de refermer ni la porte, ni la fenêtre de ma chambre, je me jetais dans le vide, grand aigle royal au plumage plus noir que la nuit, et plongeais entre les bâtiments, direction l'infirmerie. Il ne me fallu que quelques secondes pour regagner cet endroit où je ne mettrais ensuite plus jamais les pieds, et, sans même un regard pour la porte de la chambre d'Edward, je m'engouffrais dans celle d'Itaku, ouvrant la porte à la volée avant que personne n'ait le temps d'intervenir. Mais...la chambre était vide. Me retournant vers les infirmiers, je les fusillais du regard.
- Où est-elle ??... sifflais-je entre mes dents, les poings serrés.
- Nous...nous ne le savons pas, elle est partie hier, elle...
Sans même lui laisser le temps de finir, je repris ma forme d'aigle et quittais l'infirmerie, commençant à survoler lentement les bâtiments, usant de ma vue perçante pour essayer de repérer la chevelure flamboyante de la jeune femme que je cherchais. Je mis moins longtemps à la trouver que je ne le pensais : elle passait dans un couloir ouvert du niveau 1, sûrement pour aller à la caféteria. Plongeant dans sa direction, je repris forme humaine en plein vol, touchant le sol dans un tourbillon de soie et de mèches sombres à quelques mètres devant elle. Sans croiser son regard, j'avançais de quelques pas devant la jeune femme, avant de m'incliner profondément devant elle, une seconde et dernière fois.
- Merci pour tout, dis-je simplement, d'une voix égale qui me surprit moi même, avant de me détourner, me transformant à nouveau en aigle dans le même mouvement.
Quittant le bâtiment à tire d'aile, je gagnais de la vitesse dans les couloirs menant à la sortie, et je passais les grilles de l'École sans un regard en arrière, Denaro sur mes talons. Le grand tigre blanc s'immobilisa pourtant à la frontière du domaine, et, jetant un ultime regard sur la splendide École de marbre blanc nichée à flanc de montagne derrière nous, il poussa un rugissement qui fit trembler toute la vallée, à l'image de la douleur qui ravageait mon cœur en cet instant. Son écho raisonna encore longtemps après que j'ai quitté le Valhalla.
Sitôt passé les portes de l'infirmerie, je m'en fus en courant dans les couloirs, bousculant les malheureux qui avaient l'audace de se trouver sur mon passage, mon regard brouillé par les larmes. J'aurais pu me changer en oiseau et parcourir la distance jusqu'à ma chambre deux fois plus vite, mais j'avais besoin de courir, de me défouler...et je craignais surtout que la brisure de mon cœur ne m'empêche désormais d'utiliser mes pouvoirs. Avalant les marches, hors d'haleine, j'arrivais enfin au niveau des Istarions, aux couloirs vides et nus, aussi vides que mon âme, que mon être, cette coquille vide que je trainais depuis bien longtemps...trop longtemps.
Arrivant devant la porte de ma chambre, je l'ouvris à la volée pour la claquer derrière moi et m'immobiliser en plein milieu de la pièce aux murs turquoises et aux meubles laqués de blanc. Le sol tanguais sous mes pieds et je m'effondrais, mes jambes ne supportant plus mon poids, cherchant mon souffle sans le trouver, une barre de fer chauffée à blanc enserrant ma poitrine m'empêchant de respirer convenablement. Mais qu'était cette fausse douleur face à celle qui broyait mon cœur ?...
Les paroles de Reia résonnaient dans mon crâne en une litanie incessante, « ...toi aussi tu l'abandonnes ?... »... « ...après l'avoir fait tourner en bourrique si longtemps... »... « ...tu l'abandonnes... »... « ...tu l'abandonnes... »... « ...tourner en bourrique... »... « ...tu l'abandonnes »... « ...tu l'abandonnes... »...
- NOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOON !!!!!!!!!!!!!!!!!!!! hurlais-je à m'en arracher les cordes vocales, NON, JE NE L'ABANDONNE PAS, C'EST LUI QUI M'ABANDONNE !!! C'est lui qui part et qui me laisse seule ici...gémis-je en sanglotant, crispant violemment mes mains dans mes cheveux, recroquevillée sur le sol de marbre blanc parsemé de gouttelettes pourpres.
Éclatant en sanglots, je posais mon front sur mes mains plus froides que le dallage de marbre, ces mains si froides qui m'avaient pourtant semblé tièdes en comparaison de celles d'Edward. Je repensais pourtant au feu qui nous avait étreint à plusieurs reprise, ce feu qui consumait son corps contre le mien, et ses mains, ses même mains glissant sur mes courbes pour en attiser la brulure alors que nos lèvres se rencontraient en de sulfureux baisers, ce feu ardent dont il ne restait plus que les cendres, que le vent de la Mort éparpillait comme s'il n'avait jamais existé...ne laissant que nos deux corps glacés désormais aussi dépourvus d'âmes l'un que l'autre.
La tête dans mes mains, noyée dans les épais pans de soie de mon kimono et les longues mèches de ma chevelure de nuit, je pleurais la perte d'un être que j'avais à peine eu le temps d'aimer, mais que j'avais aimé comme rarement, et surtout, surtout, qui m'avait aimé en retour comme personne ne m'avait jamais aimé. La perte de cet amour, que je ressentais jusqu'au plus profond de mon âme, ne me laissais qu'un immense gouffre vide et glacé à la place du cœur, ce cœur que je lui avais donné trop tard et qu'il avait emporté avec lui.
Tremblant autant de fatigue que de douleur, je me redressais tant bien que mal, essuyant mes joues trempées d'un revers de main, m'agenouillant sur le sol de marbre alors que l'écho d'une course dans les couloirs me parvenait depuis ma chambre. Redressant à peine la tête, la porte de ma chambre s'ouvrit à cet instant, mais Denaro, indécis et essoufflé, s'immobilisa sur le seuil, me scrutant de ses grands yeux aux reflets métalliques sans oser briser la distance que j'avais instauré entre nous depuis mon retour de Las Vegas.
- Il est mort Denaro...soufflais-je, les larmes roulant toujours sur mes joues en un flot intarissable. Les guérisseurs ne peuvent plus rien pour lui, ils...ils vont le débrancher, il est mort Denaro, IL EST MORT !!! hurlais-je, abattant mes deux poings gainés de métal sur le sol.
Le marbre se fendit dans un craquement sinistre, à peine audible derrière mon hurlement, créant deux profonds cratères sur le sol de ma chambre. Denaro se précipita vers moi, réduisant d'un bond la distance nous séparant encore, et je me raccrochais à lui avec l'énergie du désespoir, enfouissant mon visage dans sa fourrure tiède et épaisse à l'odeur de terre et de feuille morte...une odeur qui n'était pas sans me rappeler le parfum musqué de la peau d'Edward. Me ramenant contre lui à l'aide d'une de ses pattes, mon Animae émis un puissant ronronnement destiné à me réconforter, mais ma peine et ma douleur étaient trop grandes, et trop de choses ici me rappelaient que lui n'y était plus.
Mue soudain par un impétueux sentiment, je m'arrachais à l'étreinte de Denaro. Me relevant vivement, j'essuyais une nouvelle fois mes joues d'un geste rageur et me précipitais vers ma fenêtre alors que Denaro se détournait pour s'engouffrer dans le couloir, partant m'attendre devant les grilles de l'École. Ne prenant la peine de refermer ni la porte, ni la fenêtre de ma chambre, je me jetais dans le vide, grand aigle royal au plumage plus noir que la nuit, et plongeais entre les bâtiments, direction l'infirmerie. Il ne me fallu que quelques secondes pour regagner cet endroit où je ne mettrais ensuite plus jamais les pieds, et, sans même un regard pour la porte de la chambre d'Edward, je m'engouffrais dans celle d'Itaku, ouvrant la porte à la volée avant que personne n'ait le temps d'intervenir. Mais...la chambre était vide. Me retournant vers les infirmiers, je les fusillais du regard.
- Où est-elle ??... sifflais-je entre mes dents, les poings serrés.
- Nous...nous ne le savons pas, elle est partie hier, elle...
Sans même lui laisser le temps de finir, je repris ma forme d'aigle et quittais l'infirmerie, commençant à survoler lentement les bâtiments, usant de ma vue perçante pour essayer de repérer la chevelure flamboyante de la jeune femme que je cherchais. Je mis moins longtemps à la trouver que je ne le pensais : elle passait dans un couloir ouvert du niveau 1, sûrement pour aller à la caféteria. Plongeant dans sa direction, je repris forme humaine en plein vol, touchant le sol dans un tourbillon de soie et de mèches sombres à quelques mètres devant elle. Sans croiser son regard, j'avançais de quelques pas devant la jeune femme, avant de m'incliner profondément devant elle, une seconde et dernière fois.
- Merci pour tout, dis-je simplement, d'une voix égale qui me surprit moi même, avant de me détourner, me transformant à nouveau en aigle dans le même mouvement.
Quittant le bâtiment à tire d'aile, je gagnais de la vitesse dans les couloirs menant à la sortie, et je passais les grilles de l'École sans un regard en arrière, Denaro sur mes talons. Le grand tigre blanc s'immobilisa pourtant à la frontière du domaine, et, jetant un ultime regard sur la splendide École de marbre blanc nichée à flanc de montagne derrière nous, il poussa un rugissement qui fit trembler toute la vallée, à l'image de la douleur qui ravageait mon cœur en cet instant. Son écho raisonna encore longtemps après que j'ai quitté le Valhalla.
Farfaya- Messages : 967
Age : 31
Feuille de personnage
Âge: 22 en apparence, la réalité m'appartient.
Pouvoirs: Ubiquiste et morphe de métal.
Animae: Denaro, un spécimen particulièrement imposant de tigre blanc.
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