I don't care about you ! But... why... are you still not back... ?

Longtemps. Trop longtemps. Une mission de ce genre ne devrait pas durer aussi longtemps, n'est-ce pas ?
C'est pas que je m'inquiète mais... je n'aime pas ça. Quelque chose me gêne dans ce retard, mais je ne parviens pas à mettre le doigt dessus. Quelque chose qui me serre les entrailles et perturbe mon sommeil.


"Yop !

Hey Blondin ! Qu'est-ce que tu glande bon dieu ?! è_é
Je m'emmerde sans toi, qu'est-ce que tu fous ?! Chui
sûre que t'es parti faire du tourisme sans moi, enfoiré !
J'te jure que si on a un trou dans le budget, je te
prends pour responsable et je te tue ! >o<
Ramène moi au moins un truc à bouffer de la région,
j'y connais que dalle en cuisine russe ! *3*
...
Blague à part, sans dec Split' qu'est-ce que tu
fabriques à trainer autant ? C'est pas que je
m'inquiète, te fait pas de films, mais c'est space..."


Je fermais le clapet de mon portable avec un sourire désabusé et appuyai ma tête contre le mur frais d'un couloir désert. En même temps, avec cette chaleur, les résidents ont du tous se donner rendez-vous au lac ou autres endroit frais. Personne ne pouvait donc voir cette Heren Istarion assise seule adossée au mur du couloir des Valars, fixant d'un regard vide la porte en face d'elle.

Même ce simple sms était devenu inenvisageable. Il me semblait loin le temps où je l'aurais harcelé de sms de menaces jusqu'à ce qu'il daigne me répondre, usant sans vergogne de mon statut d'heren pour lui mettre la pression, même si au final je savais que cela le ferait plus rire qu'autre chose. Comment en étions-nous arrivés là ?

Je caressai distraitement mon cache-oeil, les évènements de la Salle de Conseil me revenant en mémoire de façon confuses. Du moins, ce dont je me souvenais... tout était si mélangé dans mon esprit. Mais ce dont j'étais certaine, c'était l'identité de la personne qui m'avait portée jusqu'à l'infirmerie. Splitter. Il avait prit la peine de m'emmener lui même là bas au lieu de faire appeler quelqu'un. En aurais-je fait autant à sa place ? La réponse était d'une évidence flagrante. Et cette émotion que j'avais ressentis malgré mon inconscience... ce n'était pas une illusion n'est-ce pas ? Cette paix intérieur que j'avais ressentis, elle était bien réelle ?

Je me recroquevillai, serrant mes genoux contre ma poitrine, posant mon front dessus.

Splitter... où es-tu ? Pourquoi mets-tu autant de temps à revenir ? Es-tu seulement joignable ? Suis-je la seule à n'avoir aucune nouvelles ? A quoi est dû ce retard ? T'es-t-il arrivé quelque chose ? Un accident ? Un membre de ton groupe s'est-il blessé ? Toi, tu es toujours entier n'est-ce pas ? Tu reviendras pas vrai ? Tu reviens toujours, pourquoi pas cette fois ? Si tu reviens... parviendrons-nous de nouveau à nous faire face avec le sourire, comme avant ? Arriverais-je un jour à me débarrasser de cette rancune qui ronge notre lien, au point qu'une simple vibration pourrait définitivement le briser ? Et toi ? Me pardonneras-tu les mots si violents que j'ai proféré à ton encontre ? Est-ce qu'un jour tout redeviendra comme avant... ?

Et si tu ne revenais pas ? Et si... tu ne foulais plus jamais le sol de Valhalla... qu'est-ce que je deviendrai ? Si tu n'es plus là... Mais tu reviendras, pas vrai ?

- Parce que... je t'ai interdit de disparaitre... Tu n'as pas le droit de disparaitre... tu m'as promis que tu reviendrais toujours... et tu sais que j'ai horreur des mensonges...

Je ne t'avais rien demandé. Et pourtant, c'est cette promesse qui m'a permis de donner mon accord pour chacune des missions risquées qu'on te donnait. Avec cette seule phrase, même si elle était aussi vide que n'importe qu'elle autre promesse de ce genre, tu es parvenu à calmer mon angoisse à chacun de tes retards.
Mais là... c'est vraiment trop long. Cette promesse n'est plus suffisante. J'ai peur Split. J'ai si peur que tu ne reviennes jamais. J'ai si peur de ne jamais plus recroiser ton regard d'or, de ne plus entendre ton rire chaleureux...

Et si cela devait arriver, je ne me pardonnerais jamais de t'avoir laisser partir.
Reviens Splitter. Je t'en pris. Je t'en supplies. Reviens nous... reviens à la maison... ne m'oblige pas à venir te chercher... ne m'oblige pas à dire que je m'inquiète pour toi...

- Splitter... où es-tu... ?

Même si rien ne redevient comme avant, même si plus jamais nous ne nous adressons la parole, même si nous n'arrivons pas à nous pardonner, même si un jour le lien qu'on croyait indestructible finit par se briser, même si finalement plus rien ne nous relie... reviens vivant.

Je ne suis pas la seule à attendre ton retour...