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Savoir prendre l'air lorsque c'est nécessaire. (privé)

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Savoir prendre l'air lorsque c'est nécessaire. (privé) - Page 3 Empty Re: Savoir prendre l'air lorsque c'est nécessaire. (privé)

Message par Diao Sam 15 Jan - 20:31

HRP : Pendant mon absence tu t'es entraîné à faire des posts méga-long, avoue ! Et ben là, j'ai décidé de t'en faire baver aussi <3 Tu vas kiffer Very Happy Et sinon, oui, je sais que je suis vulgaire :O

Je le regardai, haussai un sourcil, remontée, non pas contre lui, mais contre le monde entier. Lorsqu'il sembla embarrasser, mon agacement s'accentua. Je venais de m'emporter au quart de tour, c'était vraiment ridicule. Mais enfin. Il fallait être honnête, j'avais beau me répéter, tout avait trop changer pour moi. J'avais toujours eu jusque là mes propres repères, et le jour où cette ombre avait décidé de répondre à ma volonté, tout s'était évaporé. Tout ce que j'avais toujours eu avait disparu pour m'abandonner ici, dans cet endroit perdu au milieu de nulle part... Dans le Valhalla.
Mais je n'avais pas seulement perdu ma famille, Zhen Ji, ma demeure, mes habitudes... Je m'étais aussi perdue, petit à petit. Alors que j'avais toujours été la plus forte, alors qu'il n'y avait jamais eu quelqu'un d'autres au dessus de moi dans la hiérarchie qui faisait mon monde... Ici, j'étais obligée de me plier à des règles, de les écouter et de les appliquer. J'étais obligée de les suivre, toujours, tout le temps, à chaque instant de la journée. Et il y avait même des personnes plus puissantes que moi... Des gens qui avaient le pouvoir, qui pouvaient me contrôler, diriger le moindre de mes gestes. Ici, dans ce monde qui m'était si étranger, je n'avais pas mon mot à dire, et je devais me plier au règlement. Je devais apprendre à vivre différemment... Et toute cette difficulté à laquelle on ajoutait ces pouvoirs ne m'aidait pas à... Aller mieux, dira-t-on. J'étais arrivée troublée, et rien n'avait fait en sorte que je ne le sois plus. Tout avait été en avant, c'était comme si j'étais tombée dans un gouffre aux parois glissantes. Aucun point d'attache, aucune aide possible à l'extérieur. J'étais coincée, et dans ce gouffre, la seule chose que je devais faire, c'était me taire et devenir comme tout le monde pour être libérée. Mais quel était le prix de cette liberté ?
Un soupir manqua de m'échapper, mais je me retins, me mordant les lèvres. Je relevai la tête vers Akira et me concentrai sur ses paroles, laissant un instant mes pensées de côté. L'heure n'était pas à la réflexion. N'empêche que cette réflexion m'avait en réalité bien calmée...
J'écoutai silencieusement ses paroles, sans faire le moindre geste, élève attentive et studieuse. Peu à peu, mon visage s'était adoucie. Je n'étais plus énervée, j'étais... Perdue. Et cette fierté malsaine m'habitant, je fuyais les points d'attache au lieux de les rechercher.
Mon attention se fixa alors plus précisément sur ses dernières paroles. Un léger rire m'échappa. Un rire partagé entre l'incompréhension et la nervosité. Entre le doute et l'insouciance. Je tentai de paraître moi-même alors que mon coeur me criait de le laisser s'ouvrir aux autres. Je fermai les yeux, inspirai un bon coup, reprenant tant bien que mal contenance, avant de relever le regard vers lui, déterminée.

-Peut-être bien, mais pourtant, si ce n'était pas si étrange que ça, nous n'aurions pas à venir ici, tu ne crois pas ? On pourrait continuer à vivre dans le monde réel, et ça n'y changerait rien, puisqu'il s'agirait simplement d'une race différente d'homme... Il y aurait les noirs, les blancs, les asiatiques, les arabes, et encore d'autres... Puis nous. Les gens... Hors du commun ? On peut faire passer ça comme ça, oui.

Je quittai son visage du regard, et le reportai sur une fille qui arrivait en courant, au loin, fonçant vers l'école. Je la regardai s'engouffrer dans le bâtiment avec un sourire amusé, et reportai alors mes yeux sur Akira. Je devais l'avouer, je m'en voulais un peu, peut-être, de m'être emportée comme ça tout à l'heure. Mais m'excuser ? C'était trop difficile pour moi. Une épreuve à la limite du supportable. Je me pris cependant à imaginer ce qu'Akira avait pu ressentir, lui, exposé à tout cet autre monde lorsqu'il était arrivé. Comparé à moi, il semblait être tellement à son aise ! Il faut dire, avec ce qu'il avait pu me dire, je comprenais qu'il aie pu avoir besoin de changement, mais... Je veux dire : comment a-t-il fait pour s'habituer à cet endroit si vite ? Pour se sentir chez lui comme ça ? Il avait sans doute réceptionner la bouée de sauvetage qui baignait encore quelques mètres devant moi et qui continuait à naviguer sans jamais me laisser l'atteindre.
Mais il y avait une différence... Et il avait précisément mis le doigt dessus : pour lui, dans sa tête, tout cela lui semblait logique. Et c'était tout ce qui faisait la différence. Pour moi, tout était totalement différent. Pour moi, cet endroit était presque pareil qu'un asile de fous. J'avais l'impression, tout du moins lorsque j'étais arrivée, que seuls ceux qui possédaient un déficit mental pouvaient venir ici. Or ce n'était pas le cas... Ce n'était pas exactement ça.
En fait, je prenais ce monde, ces pouvoirs, cette magie... Complètement à l'inverse de ce que j'aurais dû. Je prenais ça comme... Une malédiction. Alors que ç'aurait dû être pour moi une bénédiction. Le pire, c'est que ça se mêlait parfaitement à mon caractère... Contrôler les ombres... Et alors les gens... C'était tellement moi !
Mais peut-être que le problème était là ? C'était TROP moi ? Je n'en savais rien. A vrai dire, je n'en savais vraiment rien.
Tout était tellement compliqué, dans ma tête.
C'est que j'étais tellement chiante... La moindre petite chose, le moindre détail qui m'échappait... Et je devenais totalement incapable de me contrôler. J'étais... Dépassée. Et j'avais beau le répéter, ça n'y changeait, et n'y changerait rien.
Je finis alors par pousser un petit soupir. Je secouai la tête, et relevai les yeux vers Akira. J'avais encore décroché son regard, à me perdre dans mes pensées... Le silence devait être lourd pour lui ? Ou bien peut-être qu'il l'occupait en pensant, lui aussi. Cette idée, complètement idiote et inutile me décrocha un sourire.

-Dis-moi Akira, tu as déjà souhaité... Changer ? Je veux dire... Vraiment changer. Devenir quelqu'un d'autre, être complètement différent. Avoir un autre caractère... Et si jamais tu n'as jamais changé, tu t'es déjà demandé ce qu'il se serait passé si tu n'avais pas été comme ça ?

Je me remémorai alors vaguement mes premières rencontres ici, et l'image de Reia, celle d'Edward, de Farfaya, et d'Azylis me revinrent à l'esprit. Comment ces rencontres se seraient-elles passées si j'avais été différente ? Si j'avais été plus aimable, plus agréable... Plus souriante ? Si je n'avais pas été bornée, si agaçante ? Comment se serait passée mon arrivée ici, hein ? Toutes ces incalculables questions sans réponse. Il allait peut-être falloir qu'un jour je recoure au lavage de cerveau... Parce que je pensais à tellement de chose, en l'espace de quelques minutes ! Heureusement qu'Akira était Morphe, et non Télépathe... Il serait reparti avec un mal de crâne affreux. Et je n'aurais plus jamais accepté de le voir, trop blessée d'avoir été souillée sans pourtant qu'il le veuille réellement.

-Désolée, je t'embête, lâchai-je alors, paroles qui me surprirent moi-même.

Je secouai lentement la tête, passant une main dans mes cheveux détachés pour les replacer vaguement sur mon crâne. Je regardai le sol, regardai mes pieds, puis, sentant un sourire en coin étirer mes lèvres, je relevai les yeux vers lui.

-Mais je veux quand même que tu me répondes. Je te demanderais simplement de ne pas ajouter un "Pourquoi" ou quoi que ce soit d'autre qui signifierait la même chose de manière détournée, comme "que signifie cette question" et j'en passe. Après si tu veux, nous pourrons parler d'autres choses qui te font plaisir. Comme d'armes... Je sais que tu aimes ça, même si je refuse d'en tenir un jour une dans ma main. Ok ?

Phrase longue... J'en conçois. Mais après tout, je suis libre de faire ce que je veux, alors... Il faut simplement que je cesse de me prendre la tête et que... Je "souries" à la vie. C'est simple, il suffit d'étirer les lèvres... Juste un effort, et je pourrais paraître joyeuse ! Il ne manquera plus que la lueur de bonheur dans les yeux. C'est sans doute pas si compliqué que ça à obtenir, comme lueur ! Bon, j'en veux pas forcément, mais...
Mieux vaut que je me taise un jour, dans mes paroles comme dans mes pensées.
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Message par Akira Sam 15 Jan - 23:49

Hrp : T______T Mais c'était même pas méga long (à côté de toi, c'est jamais trop long!) T.T Je vais passer pour un co* maintenant avec ma réponse pourrie T.T


C'est dans ces moments-là où je ne sais pas si elle est aussi remontée qu'elle n'en a l'air ou si c'est juste une impression et si elle est vraiment remontée, je n'arrive jamais à savoir si c'est moi qui ai dit ou fait (ou les deux) une connerie qui est mal passée ou si c'est un truc qui n'a complètement rien à voir (et le pire, c'est que je ne finis jamais par avoir la réponse). Du coup, le seul truc intelligent que je fais pour éviter d'empirer la situation, c'est de la boucler, prendre un air ni trop joyeux ni trop malheureux et attendre que l'orage passe (en priant pour qu'il ne fasse pas une pause sur moi accessoirement).

Bon vu qu'elle ne me regardait pas trop sèchement, j'en concluais que ce n'était pas spécialement de ma faute (ou du moins si c'est de ma faute, ce n'est pas moi qui occupe le plus gros de l'histoire). C'était toujours à cause du fait qu'elle ne sache pas les réponses à ces questions qui la mettaient dans cet état (bon, elle n'a pas non plus l'air dans une furie extrême, elle a surtout l'air agacée mais ça ne passe pas inaperçu pour autant)? Tu vas voir que c'est une de ces surdouées qui stresse pendant des jours à l'idée de s'être probablement glandée à un examen et où elle fond en larme (ou casse tout, ça dépend les gens ça) quand elle apprend qu'elle n'a finie QUE seconde. Attends qu'elle apprenne que j'étais du genre à rien foutre en cours et que j'ai arrêté d'y aller à dix-sept ans et j'aurais l'air bien con.

Au bout de quelques instants de silence (on entendait même les petits oiseaux chanter!), elle sembla se détendre un peu. Ouf, merci mon Dieu ou qui que tu sois là-haut (parce que mine de rien, quand une fille pète une pile et s'énerve sur quelqu'un, déjà quand on n'est pas visé ça fait peur, mais quand c'est sur nous que ça tombe, ne pas changer d'orientation sexuelle peut devenir une sacrée épreuve. En plus, même quand elle est calme Diao ne met pas nécessairement à l'aise alors énervée je ne préfère même pas imaginer ce que ça donne). Son visage s'était même adouci. Pour ma part, je me contentais de m'efforcer à garder mon expression "passe partout" même si j'avais les yeux un peu plus ouverts que d'habitude, preuve que je guettais l'arrivée d'un éventuel danger.

J'eus un sourire à sa remarque.

"Oui, c'est un peu ce que je me disais (même si ce n'était pas tout à fait de la même façon). C'est pour ça que je me suis fait mon raisonnement perso pour ne pas finir à péter une pile et crier partout comme les Lapins Crétins."


J'eus inévitablement un flash de moi en train de courir dans tous les sens en gueulant comme un Lapin Crétin... avant de voir débarquer toute une bande de Lapins Crétins en train de gueuler eux aussi et me suivre dans les couloirs en courant.

Je secouai la tête et revins à la réalité.

"Le seul truc qui me plaît pas dans ce raisonnement, c'est qu'il est trop prétentieux. En gros je me suis basé sur les hôpitaux psychiatriques : ils sont plus ou moins là pour aider les patients à devenir ou redevenir des humains "normaux" car ils sont plus ou moins des humains "normaux" mais à qui il manque quelque chose pour être vraiment "normaux". Ben j'imaginais le reste du monde comme un gigantesque hôpital psychiatrique où les gens "normaux" chercheraient plus ou moins à devenir comme ce qu'on est devenu, car on est des humains "normaux" mais avec quelque chose en plus cette fois, ce qui ferait de nous justement les humains "vraiment normaux" ce qui expliquerait qu'on ne soit pas dans cet hôpital psychiatrique gigantesque."


Un silence s'installa. Il dura quelques instants avant que je ne me mette à rire en me passant la main sur la nuque.

"Enfin, c'est juste mon raisonnement perso mais au moins, il me paraît logique et répond à mes questions de ce type donc je préfère le garder comme ça mais je me doute qu'il est assez tordu."
Dis-je en regardant Diao avec un sourire d'excuse.

Je ne sais pas si ça l'intéressait ou pas, à mon avis pas vraiment mais je la comprends, mais au moins je lui avais expliqué mon point de vue tout en lui montrant qu'en fait, je n'étais pas vraiment plus avancé qu'elle sur le sujet. Et puis qui sait? Peut-être que maintenant ou plus tard, ça pourra l'aider d'une manière ou d'une autre. Mine de rien, j'aimais bien Diao et je trouverais dommage l'idée qu'elle puisse être perturbée par ce genre de détails. Mais en même temps, elle m'avait fait comprendre qu'elle regrettait d'avoir laissé tomber son ancienne vie pour venir ici, je n'avais pas ce soucis car j'étais justement content d'avoir laissé tomber la mienne donc je ne pouvais pas trop comprendre ce qu'elle ressentait.

Un nouveau silence s'installa. Diao avait l'air totalement absorbée dans ses pensées et je préférai ne pas bouger pour ne pas la déranger (vu le regard sérieux qu'elle avait, je n'avais pas l'impression que c'était une pensée genre un des flash à la con que j'avais par moment). Je finis par taper un bug en regardant un caillou par terre (oui bon, ce n'est pas franchement glorieux mais vas décider sur quoi tu vas buguer aussi. Une fois alors que deux potes se battaient gentiment et que tout le monde regardait et se marrait, j'étais en train de buguer sur une mouche, c'est pour dire).

Je revins à la réalité en l'entendant soupirer. Je relevai les yeux vers elle puis elle eut un petit sourire amusé. Je ne sais pas pourquoi mais je le lui rendis, presque automatiquement. J'écoutai sa question, en me demandant tout de même à quoi elle avait bien pu penser pour en arriver à me poser cette question. Mais avant que je n'ai le temps de réagir, elle sembla de nouveau replonger vaguement dans ses pensées avant de... s'excuser?

C'est là que je fus content de ne pas avoir commencé à répondre, comme ça je reste silencieux un moment, genre l'air de rien. Parce que mine de rien, Diao n'avait pas l'air d'être du genre à s'excuser comme ça, même si prétendre suffisamment la connaître restait justement une prétention mais ça n'empêche qu'elle n'avait pas l'air du genre à s'excuser facilement. J'eus un petit sourire amusé en la voyant se passer la main dans les cheveux.

Par contre, je ne pus retenir une expression de surprise de se dessiner sur mon visage à sa demande. Elle est devin ou quoi? Non elle est juste logique et savait que quelqu'un de normal demanderait pourquoi elle a posé cette question (c'est pareil que devin pour moi). Et ben dis donc! C'est limite de la paranoïa là!

"Ok j'ai compris : pas de question qui aborderait ce sujet." Dis-je en levant les mains au niveau de mon visage avec un petit rire amusé.

Après tout, chacun a le droit d'avoir ses sujets tabous pour des raisons qui nous sont propres. Je sais que si je demandais à quelqu'un de ne pas aborder un sujet et que la personne en face essayait quand même de l'aborder en jouant au subtil, je n'aimerais pas ça alors je ne vois pas pourquoi je ferais aux autres ce que je n'aimerais pas qu'on me fasse, d'autant plus que je l'aimais bien Diao.

Je plongeai mes mains dans les poches en levant les yeux au ciel pour réfléchir à sa question.

"Hmm... être dans le corps de quelqu'un d'autre oui mais changer de caractère, non. Bon si je pouvais, je changerais quelques trucs bien sûr, genre je serais plus intelligent ou des trucs du genre mais c'est tout. En fait, sur ce point, je trouve que j'ai eu le pouvoir parfait." Dis-je avec un petit rire.

"Sinon oui, ça m'est arrivé de me poser ce genre de question. En fait je crois que tout le monde se l'est plus ou moins directement posée un jour en se disant par exemple "si je pouvais retourner en arrière..." et d'autres remarques dans le même genre." Répondis-je avec un sourire à la fois désolé et triste.

Bon maintenant, c'est le moment où il faut bien faire attention à ce que je vais dire pour que ça n'ait pas de rapport avec le "pourquoi" qu'elle ne voulait pas entendre. Tu vas voir que boulet comme je suis, je vais poser LA question qu'il ne faut pas et j'aurai l'air malin. Le mieux c'est prendre la perche qu'elle m'avait tendu.

"Mais t'inquiètes pas, je ne vais pas te parler d'armes, je sais que t'es pas fan, ce serait un peu comme si on se mettait à parler fringues et mode : c'est pas tabou mais ça me passionne pas pour autant (pas du tout d'ailleurs)." Terminai-je avec un air blasé.

"Si ça a un rapport avec le "pourquoi", ce ne sera pas voulu et n'hésite pas à le dire, d'accord?"
La prévins-je avec un sourire rassurant pour lui indiquer que si elle me fait la remarque, je ne le prendrai pas mal.

"Avant d'avoir ce pouvoir, tu as déjà voulu avoir un pouvoir en particulier? Voir plusieurs?" Lui demandai-je.



Hrp : Bon ça va, c'était pas si catastrophique que ça finalement ><.
Akira
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Message par Diao Dim 16 Jan - 1:18

HRP : J'avoue, pas catastrophique du tout ! Genre le mec "je vais avoir l'air d'un... bip." (ici, je crois comprendre qu'on censure ? :O). Sérieux, tu racontes n'importe quoi ! T'as pas du tout l'air d'un... Bip, justement U_U Par contre, désolée, je te réponds, mais je tombe sur mon clavier, je suis lessivéééée.

J'écoutai avec intérêt son discours qui m'expliquait sa vision sur ce monde. Mon sourire s'étira doucement, sans folie. Il était amusant à voir comme ça... Emporté par ce qu'il disait, à fond dans ses paroles. Qui, je dois l'avouer, ne manquait pas de sens non plus. Il était sensé, presque probable, ce discours, si on en suivait ses arguments. Toujours aussi amusée, je l'écoutai parler, sans dire mot. C'est vrai que nous aurions pu nous considérer comme tels. D'un certain point de vue, c'était même modeste... Mais ça n'empêchait que par la même occasion, on se voyait obligé d'installer une autre hiérarchie, encore... Et que malgré ça, nous restions en haut.
C'est pourtant à ce moment que je me rendis compte que finalement, je n'avais peut-être pas perdu tant de chose que ça.
Parce que je restai en haut de la hiérarchie. Une hiérarchie différente, certes... Mais une hiérarchie.
Mais à présent, changeons ce mode de pensée. Ce mot-là, "hiérarchie", je n'en peux plus. Alors soyons fous, oublions-le ! A quoi sert-il ? Rien. Il y a d'autres choses dans la vie. Comme l'influence. Même si entre ces gens qui me sont de diverses manières semblables je n'ai que très peu d'influence... Face à un humain ordinaire, je vous laisse imaginer. A vrai dire, je le remercie, ce cher Akira, pour ce petit argumentatif... Malgré ses intentions qui étaient sans doute tout autres, j'ai tout de même réussi à reprendre contenance. Et pas qu'un peu, qui plus est !
Lorsque le silence se brisa, la voix de mon... Ami, en effet, brun s'élevant dans les airs, je reconcentrai toute mon attention. Peut-être allait-il dire autre chose de convainquant ? ... Sauf qu'il ne fit que s'excuser, de manière gênée.
J'éclatai plus tard d'un rire cristallin, incapable de me retenir, lorsqu'il me déclara qu'il ne poserait pas de questions, comme je le lui avais demandé, à propos de ma question étrange. "Ok j'ai compris : pas de question qui aborderait ce sujet." qu'il répondit précisément. Mon rire s'éleva dans les airs, tandis que je le regardai, les yeux étrangement rieurs.
Une fois que je fus sûre d'avoir plus ou moins récupéré mon calme, je le fixai dans les yeux un léger instant avant d'approcher mon doigt de son visage, et de le faire glisser de son nez vers le front, lui donnant une légère pichenette une fois arrivée à la destination finale. Je lui souris.

-Tu es très docile, tu le sais ? Je dois avouer que ça te donne du charme. Tu es mignon, à être si gentil.

Je ramenai ma main contre moi, la posant sur le banc à côté de moi. Une main de chaque côté de mes jambes, je levai les épaules, presque insouciante, et levai les yeux vers le ciel, fermant un instant les yeux pour laisser le vent fouetter mon visage. Silencieuse, me livrant quelques secondes, voire quelques minutes à la nature, j'écoutai la voix d'Akira, calme et douce, parfois accompagné d'un léger rire qui me tirait un sourire. Lorsqu'il termina définitivement de parler, je restai comme ça, sans un mouvement ni un bruit, identique à une statut.

-Une fois, j'ai entendu quelque part... Je ne sais plus où, ni dans quelles circonstances, mais... Quelqu'un a dit que jamais elle n'aurait voulu retourner en arrière, parce qu'elle n'aurait jamais pu apprendre à réparer ses erreurs si elle ne les avait pas faites. Ca m'a fait sourire, puis rire ; je me suis moquée. Je ne comprenais absolument pas ces paroles... Pour moi, c'était tout bonnement absurde. Qui pouvait déballer de telles âneries ? Alors j'ai fini par oublier, me fichant de ce que ça pouvait représenté. Pour moi, ce genre de mots ne valait rien. Et puis...

Je rouvris lentement les yeux, et tournai la tête vers lui, un sourire doux étirant le coin de mes lèvres.

-Et puis, là, en parlant avec toi, ça m'est revenu. J'ai enfin compris le sens de ces mots. Je ne pense pas qu'ils puissent changer ma vie. Ils étaient précieux pour cette personne qui les a prononcé, pour moi ils sont insignifiants... Mais au moins, maintenant, j'en ai saisi le sens.

Je marquai une légère pause, regardai Akira, et, conservant ce petit sourire, j'ajoutai :

-Enfin, ne t'en fais pas, tu n'es pas obligé de te dire que tu es une source de réponse à mes questions. Je pense que ça pourrait te perturber, tu comprends ? Alors peut-être qu'il serait mieux que tu te dises que le fait de parler avec toi ne m'a pas autant ennuyé que lorsque je parle avec d'autres personnes.

Je continuai à l'observer encore quelques instants, toujours amusée, sans jamais me départir de ce sourire presque taquin. Puis, au bout d'un moment, je tournai la tête et regardai devant moi, repensant à ses tous derniers mots.

-Les fringues et la mode... Ca va, je pense que je pourrais m'en passer aussi, si jamais ça te rassure. J'ai tellement vécu dans le traditionalisme que j'ai compris à l'âge de 10 ans que je pouvais mettre une croix sur tout ces avantages que représentait la chance d'être une fille.

Toujours sans le regarder, j'ajoutai :

-Bien sûr, comme tu es toujours aussi mignon, tu préfères ne pas me parler d'arme pour ne pas m'embêter, et tu me dis même que si, en gros, ça me touche, m'embête ou quoi, j'ai le droit de t'incendier... Tu sais, Akira...

Cette fois-ci, je m'arrêtai dans ma phrase, posai mon regard sur lui, et laissai un ange passer avant de répondre :

-Un jour, être si gentil te jouera des tours. Je suis peut-être désagréable, mais au moins, je sais qu'on ne pourra jamais profiter de moi. Toi, en revanche, tu es tellement généreux que tu te vendrais sans hésiter si ça pouvait permettre à quelqu'un d'être heureux.

Je me passai une main dans les cheveux, laissant la mélancolie m'emporter quelques instants. Combien de fois Zhen Ji m'avait-elle reprochée d'être trop froide ? Combien de fois m'avait-elle demandé d'être plus agréable, souriante, avenante ? Je n'osais compter. Parce que dans un certain sens, tout ce qu'elle m'avait reproché, c'était l'inverse en ce qui concernait les reproches que l'ont pouvait faire à Akira. Il était mon opposé, dans un sens.
Enroulant une de mes mêches de cheveux autour de mon doigt, je relevai les yeux, m'efforçant de lui adresser un sourire qui paraissait naturel. J'avais de la chance d'avoir appris à mentir physiquement depuis toute petite... C'était tellement simple, de tromper les autres !
Un nouveau sourire, plus calme, vint étirer mes lèvres, et je poussai un petit soupir, sa dernière question me revenant en mémoire. Je l'avais complètement zapée, trop fixée sur ses trop grandes qualités. Je n'avais même pas répondu. Et... A vrai dire, finalement, c'était pas plus mal. Après tout, comme j'étais quelqu'un de méchant, c'était inutile de répondre. Avouez, ne pas répondre, c'est un crime.
Alors que je m'efforçai de penser à autre chose qu'à cette ridicule "mascarade interne", une idée me vint à l'esprit et un large sourire étira mes lèvres.

-Akira Akira Akira...

Je plantai mes yeux dans les siens, gardant cet air fort amusée.

-Comme je ne vais plus m'éterniser, j'ai bien envie de faire quelque chose avant de te laisser, mais... J'hésite. Vois-tu, c'est plutôt difficile pour moi de savoir comment agir avec les autres...

Je ne cessai de le regarder, et me levai, m'étirant très vaguement avant de poser mes mains autour de ma taille, tirant mes coudes vers l'arrière.

-Enfin, après tout, tu ne m'en voudras pas, hein ?

Je laissai quelques secondes s'installer, histoire de lui laisser le temps de... Paniquer, je ne sais pas.
Je posai ensuite mes mains sur ses épaules, toujours sans jamais le lâcher du regard, puis je m'approchai, arrêtant mes lèvres à quelques millimètres de son front. Avant même d'entrer en contact avec sa peau, je soufflai doucement, avant de m'éloigner et de lui tourner le dos aussi sec. Je ris doucement, et lui adressai un léger signe de la main, m'éloignant vers l'énorme bâtiment qui s'élevait devant moi.

-Akira... Tu es quelqu'un d'agréable et de souriant. Tu es également trop généreux mais aussi et surtout trop gentil. Tu es plus axé sur les autres que sur toi-même, et tu ne penses à toi qu'à travers le bonheur les autres. Tu as une personnalité légèrement timide, calme et pleine de bonté. D'un certain point de vue, tu sais ce que tu vaux mais tu n'en profites pas. Tu ne cherches qu'à aider les autres, toujours, et tu es, d'une certaine façon... Une des personnes que j'apprécie le plus dans cette école.

Je m'arrêtai alors, à quelques mètres de lui, et tournai simplement le haut de mon corps vers lui.

-Disons que tu as su m'amener à réfléchir dans le bon sens pour obtenir un maximum de réponses à mes questions. Bien sûr, tout cela sans le savoir.

Un petit rire m'échappa, et je me remis en route vers la grande porte qui se dressait devant moi.

-Ne te trompe pas, ce n'est pas un "Merci" que je t'adresse à cet instant, mais surtout un... "Bon courage". Je suis quelqu'un de très difficile à supporter.

Je soupirai d'amusement, puis, dans un souffle, assez fort pour qu'il puisse m'entendre, je répondais enfin à sa question :

-Sinon, non, je n'ai jamais rêvé d'avoir un jour un pouvoir. Ma famille a perdu tout son pouvoir royale à cause de cette ancêtre qui usait de la magie...

Je m'arrêtai, juste à la bonne distance pour qu'il puisse encore répondre, et, restant dos à lui, terminai :

-En revanche, toi, je suis sûre que d'une certaine façon, dans le fond... Tu as toujours voulu vivre dans ce genre de monde, non ?

Je me tournai vers lui, lui adressai un sourire, et sans même prendre le temps d'attendre la réponse, je repris ma route, m'engouffrai dans l'école, et parcourus les couloirs en direction de ma chambre. Un peu de calme et de sérénité, s'il vous plaît.
Mais enfin. Akira, merci. Maintenant, je sais que si cette ancêtre a été brûlée pour usage de la magie... C'était simplement parce qu'elle était supérieure à cette race d'homme à qui il manquait quelque chose. Elle était parfaite, et eux... Non.
Peut-être... Peut-être que la prochaine fois, j'en apprendrais davantage à tes côtés, Akira. Seule l'avenir nous le dira !

HRP : Tu m'en voudras pas d'arrêter le topic ici, c'est que c'est trop dans le caractère de Diao, elle est chiante et... Et chiante quoi ! Pas du genre à faire durer une conversation éternellement, et celle-ci a quand même assez duré alors... Bref, voilà, enjoy ! (j'ai les yeux qui se ferment ToT Si y'a trop de fautes, je suis désolée ><
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Savoir prendre l'air lorsque c'est nécessaire. (privé) - Page 3 Empty Re: Savoir prendre l'air lorsque c'est nécessaire. (privé)

Message par Akira Mar 18 Jan - 0:51

Hrp : Non mais je croyais vraiment que j'allais pondre un truc pourri >< (non pas forcément, j'ai juste envie de rester poli dans cette partie sans raison XDD). Et ben punaise, ça aurait donné quoi si t'avais été en forme? =_= Tu m'as fusillé à bout portant là T.T (et non je t'en veux pas, au contraire ça fait plus réaliste de bien jouer le caractère de son perso, ça fait plus réaliste =p).


Au fur et à mesure que je lui racontais la version des faits que je m'étais faite, je la voyais sourire de plus en plus. C'est dans ces moments-là que je me sens bien con : ce genre de sourire, ça donne trop l'impression qu'elle se fout de moi mais je n'en suis jamais sûr. Je savais que je risquais de faire un bide en racontant ça et qu'elle risquait de se foutre de moi mais ça n'empêche que ça ne met pas forcément à l'aise pour autant. En fait, le plus stressant c'est de la voir sourire comme ça mais ne rien dire, elle ne m'interrompt même pas en éclatant de rire (non parce que mine de rien, je ne pouvais pas nier que mes raisonnements étaient parfois assez space). C'est dans ces moments-là qu'on a l'impression de parler à quelqu'un de bien plus intelligent que soit et de constater soi-même que plus on parle, plus on s'enfonce (le pire c'est qu'on n'arrive pas à se retenir de continuer), surtout que Diao, elle a l'air vraiment intelligente comme fille (enfin à côté de moi, ce n'est pas très dur non plus). Mais bon au moins, j'arrivais à la faire sourire, ce que je n'aurais pas forcément parié la première fois que je l'avais rencontrée.

Mais ce qui me déstabilisait le plus, c'était de voir que, si on met de côté son sourire (je sens que je vais en être traumatisé de ce sourire, il va limite me hanter toute la nuit tellement je vais y penser. Wow, ça fait presque romantique dit comme ça! J'eus un flash de moi disant à Diao "J'ai pas fermé l'œil de la nuit." qui me répondit "Et pourquoi donc?". Et là, avec le paysage d'un soleil couchant, les petites lumières autour de moi et avec ma voix qui se répercutait légèrement en écho je répondis "Parce que je n'arrêtais pas de penser à ton sourire.". Putain je vais finir par me reconvertir et finir Mangaka et dessiner... des Shojo... Ouais non la voie du Sabre c'est mieux tout compte fait.) non seulement elle écoutait ce que je disais mais surtout... qu'elle semblait vraiment s'intéresser à ce que je lui disais. Je ne dis pas que personne ne m'écoute jamais (encore heureux pour moi sinon j'aurais déjà pu commencer une nouvelle vie en pratiquant l'Anikeïsme d'ermite) mais c'est rare quand les personnes à qui je parle m'accordent suffisamment d'intérêt pour accorder de l'importance à ce que je leur dis (en même temps, vu le nombre de conneries que je pense et dis à la minute, je n'ai pas à m'en plaindre, au contraire je les comprends). Alors voir quelqu'un considérer avec un minimum de sérieux ce que je disais, surtout quelqu'un que j'apprécie... roh allez, ce n'est pas la peine de chipoter sur les détails : surtout lorsque c'est une amie, ça me fait à la fois plaisir et ça m'embarrasse (bah oui, pour une fois que je dis un truc qui a l'air d'être considéré comme intelligent).

Puis, elle sembla repartir dans ses pensées. Je retins difficilement une expression de surprise. C'est ce que j'ai dit qui la fait réfléchir comme ça? Je pensais qu'elle allait finir par éclater de rire en me traitant comme un gamin (ou un con, ça dépend l'humeur) avec mes représentations bizarres, ben même pas. Ben putain... c'est dans ces moments-là où on se sent à la fois super intelligent et super con. Je préférai garder le silence quelques instants (pour une fois que je me sens intelligent devant quelqu'un de vraiment intelligent, il ne faut pas laisser passer l'occasion, c'est tellement rare).

Ce ne ne fut que lorsque je m'excusai qu'elle éclata de rire (ah! Je me disais aussi!). C'était bien le genre de rire que je m'attendais à avoir (mais un peu plus tôt) : le genre amusé et un brin moqueur mais plus amusé par la situation qu'à cause de ma connerie. Ce rire cristallin m'arracha malgré moi un sourire amusé lorsqu'elle me regarda.

Lorsqu'elle approcha son doigt vers mon visage je louchai un instant dessus avant qu'elle ne le remonte jusqu'à mon front avant de... me donner une pichenette qui me fit froncer les sourcils à cause du choc et en me demandant pourquoi j'avais eu droit à cette pichenette (ce sont mes conneries qui lui donnent envie de me frapper? Oh mazette... moi qui pensais que j'aurais mon lot de punitions à cause de mes conneries avec Anikeï, il faut croire que j'ai une tête à claque).

J'eus un arrêt sur image après sa dernière réplique et fis un effort surhumain pour garder un air normal, bien qu'un peu blasé et surtout pour ne pas changer de couleur. Mignon à être si gentil... ça fait super viril dit comme ça. Et ben si je donne toujours cette impression autour de moi, tu m'étonnes que je n'ai pas de copine. Si je finis par en avoir une, ce sera juste parce qu'elle aura pitié ou qu'elle sera du genre couveuse (le genre qui m'énerverait quoi). Mais là-dessus je ne pouvais pas lui en vouloir d'avoir dit et pensé ça : j'aimerais bien au moins paraître autrement mais on m'a toujours dit que j'étais comme ça, donc même si je ne m'estimais pas spécialement plus gentil que la moyenne, si tout le monde me le disait, c'est que ça devait être vrai (n'empêche que ça ne fait pas vraiment viril). En plus le ton de sa voix à la fois amusé, calme et limite douce ne m'aidait pas à me sentir bien mieux.

Lorsqu'elle reprit la parole, je la regardai sans chercher à l'interrompre mais en fronçant tout de même les sourcils, me demandant pourquoi elle me disait ce genre de souvenir (et aussi pourquoi elle était intelligente au point de se souvenir de phrases si longues et prise de tête). Je restai un instant en plein bug, en train de me concentrer sur les paroles dont elle s'était souvenue pour essayer d'en saisir le sens. Je commençai par avoir à peu près la même réaction que Diao avait eu à l'époque : ça avait l'air insensé de dire ça mais en réfléchissant un peu plus (c'est la partie la plus dure ça) je me dis qu'en fin de compte, ce n'était pas si idiot que ça, au contraire. En fait, cette personne faisait la seule chose qu'on pouvait et qu'on devrait faire dans ces cas-là. Or, ce genre de personne est assez rare, la plupart des gens passent un long moment à ressasser le passé alors qu'on ne peut le changer sans chercher à aller de l'avant et chercher à ne pas refaire les mêmes erreurs pour ne pas revivre la même chose. Finalement j'étais entièrement d'accord avec cette personne mais je savais que jamais je n'arriverai à ne pas vouloir revenir en arrière. Je voudrais ne pas vouloir revenir en arrière mais je savais qu'égoïstement, je n'en serai jamais capable.

Je finis par hocher la tête avec un sourire.

"Elle doit avoir de la volonté cette personne en tout cas si elle pensait sérieusement ce qu'elle disait."


J'écarquillai légèrement les yeux de surprise à sa réplique suivante. Moi? Être une source de réponses? Oula, heureusement pour moi que je ne prétends pas de telles choses sur mon cas. Par contre, je ne pus m'empêcher d'avoir un sourire flatté quand elle dit que discuter avec moi n'était pas aussi ennuyeux qu'avec les autres, ça fait toujours plaisir ce genre de compliment.

"Merci. Et t'inquiète pas, je sais bien que j'ai pas la science infuse donc je me fais pas d'illusions là-dessus." Dis-je avec un petit rire amusé.

Rah ça me stresse ce genre de sourire! J'ai l'impression d'être devant une Télépathe qui est en train de tranquillement fouiller dans ma tête et savoure le plaisir de tout savoir sur mi sans que je ne puisse en faire de même.

Je commençais à reporter mon attention dans le vide mais lorsqu'elle me répondit, je tournai les yeux vers elle. Là, c'est le moment où il ne faut pas faire le con. Alors pas de vannes pourries et pas d'air misérable par rapport à son sort (en général, ça énerve plus que ça n'aide quand on a quelqu'un nous plaindre sur notre sort). On garde une expression normale.

"A ce point?" Dis-je avec un air gêné malgré tout.

Je n'aurais jamais réussi à vivre dans une famille traditionaliste comme ça. Je n'ai jamais aimé les principes de hiérarchie et encore moins les rapports entretenus entre les membres de hiérarchies différentes, surtout de la part de ceux qui appartenaient à la plus haute. Pour moi, chaque personne est aussi importante qu'une autre, ni davantage, ni moins et doit être libre de ses choix (sans non plus tomber dans l'abus). Et puis, je n'arrivais pas à m'imaginer ne pas pouvoir choisir les fringues que je portais.

J'eus un flash de moi en costard cravate avec la tête redressée, les cheveux tirés en arrière (je faisais limite Yakuza comme ça) les mains dans le dos en marchant avec un air hautain dans une salle pleine d'hommes d'affaires qui avaient l'air de se demander autant que moi ce que je pouvais bien foutre dans un coin comme celui-là.

Je finis par revenir à la réalité et décidai de rester sur mes gardes et ne pas trop faire le con, de peur de sortir une trop grosse ânerie ou un truc sur un ton qui pourrait mal passer vu le sujet de la conversation.

"Maintenant que tu es ici, si t'as l'occasion, tu pourras essayer de changer de look et en prendre un que tu voudras vraiment si tu veux." Lui dis-je avec un sourire encourageant.

Non mais elle n'a pas fini avec son "mignon"? Je ne suis pas un gosse quand même, je suis... un ado de vingt ans en train de réagir comme un gosse (bravo Akira, belle preuve de maturité, tu iras loin dans la vie). Mais n'empêche que c'est loin d'être valorisant ce genre de terme! Par contre, je la regardai sans trop comprendre. Ben quoi? C'est normal non? Je ne vais pas l'emmerder à parler de quelque chose qui, même si moi j'en suis raide dingue, risque de l'emmerder (en plus quand on est devant quelqu'un super emballé pour un truc, qu'il n'arrête pas d'en parler comme si le messie allait arriver alors qu'on s'en fiche pas pas mal, on a souvent envie d'être ailleurs qu'avec lui, je ne vais pas lui infliger ça quand même.

Par contre à la remarque suivante, je me sentis rougir puis finis par me passer la main sur la nuque avec un petit rire amusé.

"Quand même... Faut pas charrier non plus."


Puis un nouveau silence s'installa. Il me sembla plus lourd que les précédents. Diao semblait plongée dans ses pensées, et pour avoir les yeux levés vers la gauche, elle devait se remémorer quelque chose. Malgré moi, mes pensées divaguèrent à travers mes souvenirs jusqu'à avoir en tête les voix de toutes ces personnes qui m'ont dit des trucs du genre "t'es trop gentil" "on finira par abuser de toi à trop être gentil" et j'en passe.

Je finis par revenir à la réalité en entendant mon répété à plusieurs reprises (je me suis endormi ou quoi?). Je tournai la tête vers Diao... pour sentir une nouvelle fois idiot devant son air moqueur. J'avais l'air si con que ça pendant mon bug? Tu vas voir que comme un imbécile j'ai dit à voix haute les trucs auxquels j'ai pensé (encore heureux que je n'ai pas pensé à des trucs pervers, là elle se foutait de moi jusqu'au prochain noël et m'offrait un DVD X comme cadeau de noël, la honte).

Je fronçai les sourcils en l'écoutant parler, ne comprenant quasiment rien de ce qu'elle me racontait (je n'ai rien bu pourtant, si ça se trouve c'est le problème : je suis sobre), surtout que ce qu'elle dit c'est super ambigüe (pas que je la trouve repoussante, au contraire, elle est même super mignonne (pourquoi quand on dit ça d'une fille, ça le fait mieux que pour un mec??) mais je doute que ce soit son genre de faire franco ce que je crois qu'elle pourrait penser mais que je sais qu'elle ne pense pas et qu'elle pense peut-être que je pense (ben heureusement que j'ai dit ça d'un coup parce qu'au ralenti, j'étais largué)).

Je la regardai se lever en essayant de garder un air aussi naturel que possible même si j'étais toujours aussi largué. Je ne pus m'empêcher d'écarquiller les yeux à la réplique suivante. Oulaaaa attends ça devient de plus en plus ambiguë l'histoire là! Elle va me faire quoi exactement? En plus je déteste quand y des blancs comme ça, ça fait encore plus stresser. Je commençais à sentir mon cœur battre de plus en plus vite au fur et à mesure que les secondes passaient.

Lorsqu'elle posa ses mains sur mes épaules et qu'elle approcha sur visage du mien, j'arrêtai carrément de respirer et de bouger, ne faisant qu'avaler ma salive. Non mais attends, elle va vraiment... alors là je n'ai rien compris. J'eus quelques instants de bug en la voyant me tourner d'un coup le dos (elle ne me fait pas la tête quand même, si?). Puis je finis par l'entendre rire (ah non, ouf!) avant de commencer à s'éloigner en me faisant un signe de la main en guise d'au revoir. Alors là... je ne sais pas du tout comment je dois interpréter ce qui vient de se passer (surtout que je n'ai toujours pas compris grand chose à ce qui s'est passé justement).

Puis elle se mit à parler en continuant de s'éloigner et plus elle parlait, plus mon visage virait au rouge et mes yeux s'écarquillaient. Non mais qu'est-ce qui lui prend à me sortir des trucs pareils d'un coup? On dirait limite qu'elle va partir et que je ne pourrai plus jamais la revoir et qu'elle me sort les qualités qu'elle reconnait en moi (surtout que c'est pas possible que ce soit à ce point, si? Je sais que je ne suis pas du tout comme Anikeï mais là... elle exagère un peu quand même... mais en même temps, c'est le genre de truc qu'on m'a souvent répété alors vas dire que c'est totalement faux avec ça).

Je ne me rendis même pas compte qu'un sourire était apparu sur mes lèvres lorsqu'elle a dit que j'étais l'une des personnes qu'elle appréciait le plus ici. Entendre ce genre de chose de la part d'une amie, ça fait toujours plaisir.

"Toi aussi tu es une des personnes que j'apprécie le plus ici."
Lui dis-je sans me départager de mon sourire.

Ce qui était vrai. Elle a vécu dans un milieu totalement différent du mien, a des préférences différentes des miennes, à mon avis on a pas mal de points de vue biens différents mais elle restait fidèle à ce qu'elle était sans pour autant chercher à imposer ses points de vue aux autres, si on était d'accord avec elle, c'était tant mieux, sinon tant pis on n'avait qu'à aller se faire voir. Et ce genre de franchise qu'on a sans pour autant chercher à s'imposer aux autres, j'aimais beaucoup ça.

A mon avis la tête d'ahuri que je lui adressai lorsqu'elle se retourna lui approuva que j'avais fait tout ça sans le savoir (j'arrive à faire de ces choses sans m'en rendre compte, je m'épate moi-même) mais je finis par recouvrer mon sourire et hochai la tête.

"Tant mieux si j'ai pu t'aider."


Et aucun commentaire sur le fait que je sois gentil! J'en ai assez eu, beaucoup trop pour que je les mérite tous. Je rigolai à la précision qu'elle apporta ensuite sur ce qu'elle venait de dire. Je lui souris en glissant mes mains dans les poches.

"T'inquiète pas. Je peux être très patient quand je veux surtout si c'est pour une amie que j'apprécie."
Lui dis-je avec un sourire en coin tandis qu'elle s'éloignait.

Mon regard s'attrista lorsqu'elle répondit négativement à ma dernière question. Elle devait avoir fini par s'interdire d'avoir ses propres rêves à vivre ainsi, ne pouvant même pas décider de ce qu'elle pouvait porter (et elle devait très certainement avoir été privée de suffisamment de cette autonomie qui, à ce qu'on dit nous permet de devenir plus libre (même si je n'ai pas toujours compris le lien entre l'un est l'autre aujourd'hui)). Enfin, c'est ce que je pense, si ça se trouve je suis totalement à côté de la plaque (et je l'espère pour elle) mais si c'est le cas, je la plains vraiment, même si je me doute que ma pitié lui fasse horreur, même si elle m'apprécie (pour ma part, j'ai horreur qu'on me prenne en pitié, quelque soit la situation).

Je sortis mes mains de mes poches pour pouvoir les regarder en inclinant légèrement la tête, laissant mes cheveux me tomber de chaque côté du visage. Ces mains qui pouvaient désormais devenir des ailes noires qui me permettaient de faire ce que j'avais toujours rêvé de faire : voler, découvrir cette sensation de liberté, de ne plus être rattaché à quoi que ce soit, de pouvoir allé où je veux sans contraintes.

"Oui. J'en ai toujours rêvé."
Finis-je par lui répondre.

Les pas de Diao finirent par disparaître, me laissant seul sur ce banc au milieu de la cour. Je restai un moment sans bouger, sans parler, oubliant presque de respirer. Mais j'entendais les battements de mon cœur qui se faisaient de plus en plus forts et de plus en plus accélérés au fur et à mesure que les secondes passaient.

~Tu es trop gentil Akiraaaaa!~


Je serrai les dents si fort qu'un instant, je crus qu'elles allaient se briser sous la pression. Mon corps commençait à être parcouru de tremblements incontrôlés. Je finis par me relever, plus brutalement que je n'avais essayé de le faire, en serrant les poings. Je n'arrivai pas à décoller mes yeux, qui avaient une couleur transparente de telle sorte qu'on aurait dit que mes pupilles étaient composées de glace voir même qu'elles étaient entièrement faites de glace, du sol.

Pourquoi elle s'est acharnée à me répéter ça? Je remarquai alors que j'avais sortis mes revolvers de leurs étuis et les serrais de toutes mes forces. Je finis par secouer la tête pour reprendre mes esprits. Je rangeai mes revolvers dans leurs étuis puis revêtis mon plumage noir de corbeau avant d'ouvrir mes ailes et prendre mon envol pour rejoindre ce ciel que j'avais toujours rêvé de traverser.






Akira
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